«Après les Chaschs et les Wankhs, voilà les Dirdirs... Un vrai feuilleton. » constate Adam. Voilà en effet le troisième volet de ses aventures : pisté par des Dirdirs aux motivations encore incertaines, Adam décide de faire fortune en allant à la source des sequins, cette monnaie d'origine végétale qui pousse en plein territoire dirdir.
Après un début peu convaincant, le Cycle de Tschaï a trouvé son rythme de croisière. Evidemment, les amateurs des romans vancéens n' y trouveront qu'une ébauche de ce qui fait tout leur intérêt : les descriptions colorées de sociétés exotiques, de comportements sociaux pittoresques, de faunes et de flores étranges... En mettant l'accent sur les péripéties du voyage, l'adaptation dessinée ne permet pas de bien appréhender la complexité de la société dirdir — qui comporte vingt-huit castes (voir page 25) mais composées d'individualistes « n'ayant de responsabilité qu'envers [leur] propre fierté » (page 45) — ni de s'imprégner du parfum des fleurs de chrisospine dont les bulbes donnent 282 sequins de couleurs différentes, ni même de redouter les molosses de la nuit — que l'image banalise bien plus que la description romanesque — ou de participer au jeu à peine entrevu à la page 29... Il s'agit là de la difficulté de toute adaptation d'un medium à un autre. Il faut toutefois garder à l'esprit que les lecteurs de la bande dessinée n'auront pas forcément lu les romans. Sans point de comparaison, ces lecteurs auront sans doute moins d'a priori sur cette série.
Le dessin de Li-An est en progrès au fil des albums, il suffit de comparer le premier album et celui-ci pour s'en convaincre. Sans doute aurait-il été préférable que son trait ait atteint plus de maturité avant de se lancer dans cette ambitieuse entreprise.
Bref, Tschaï est une série d'aventures exotiques qui n'a sans doute pas comblé les attentes ni les espoirs des amateurs de Vance mais qui demeure plutôt sympathique à parcourir.
Pascal Patoz nooSFere 01/12/2003
L'adaptation du classique de Jack Vance a perdu la plupart des tics horripilants qui la rendaient illisible. Reste de l'aventure exotique et un dessin mal fagoté. Pour les fans. (Note : Bof, yapôtrocool)
Philippe Heurtel Bifrost n°33 01/01/2004 Mise en ligne le 26/09/2005
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