Sous une couverture dont la laideur absolue confine au sublime (décalque culturel de la théorie bien connue des extrêmes politiques qui se rejoignent), voilà le 168
e numéro de
Solaris. Les deux meilleures nouvelles sont celles de Philippe-Aubert Côté «
Sa vie au bout du pinceau », téléphonée d'un bout à l'autre mais qui fonctionne sur l'émotion, et «
Voici l'âge de glace » de Claude Lalumière, hommage foutraque à
La Forêt de Cristal de
J.G Ballard qui réserve quelques belles images d'une ville assaillie par une glace quantique. La novella d'André-François Ruaud (qui, sauf erreur de ma part, se rattache à son texte publié dans l'anthologie de
Serge Lehman Escales sur l'horizon) «
L'affaire de la pension astronomique » a eu raison de ma patience par accumulation improbable d'adjectifs, de lourdeurs stylistiques et de participes présents. Force est de constater que dans l'ensemble la sélection est peu convaincante et, malgré une lecture d'entomologiste souffrant d'hypercyphose, je n'ai trouvé strictement aucun intérêt (stylistique ou thématique) au lauréat du Prix Solaris 2008, «
L'Evasion » d'Alexandre Babeanu.
Le meilleur article de la revue, signé Mario Tessier, est « 15 projets de science-fiction à réaliser à la maison », petit guide pratique qu'on pourrait sous-titrer : faire le savant fou chez soi, pour pas cher. Délicieux.
Une fois la revue refermée, on regrette sincèrement que le niveau des nouvelles ne soit pas au niveau de celui de la couverture (ou alors on se dit que justement c'est du même niveau).