1 - Mélanie FAZI, Les Mystères du Labyrinthe ou le Vertige de la Quête, pages 8 à 11, préface 2 - Défait, pages 13 à 21, nouvelle 3 - Merry Élodie, pages 22 à 34, nouvelle 4 - Memory Lane, pages 35 à 43, nouvelle 5 - Art de la Fugue, pièce pour deux voix et un silence, pages 44 à 53, nouvelle 6 - Riches Heures, pages 54 à 62, nouvelle 7 - Notes pour un Labyrinthe, pages 63 à 75, nouvelle 8 - Ultimes Rinçures, pages 76 à 84, nouvelle 9 - Ex Nihilo Nihil, pages 85 à 93, nouvelle 10 - Ne la laisse pas s'enfuir, pages 94 à 100, nouvelle 11 - Inspire, pages 101 à 116, nouvelle 12 - La Chute d'Hamidärlah, pages 117 à 133, nouvelle 13 - Lettre Ouverte à cet Autre qui est Moi, pages 134 à 150, nouvelle 14 - L'Arbre de la vie, pages 152 à 157, nouvelle 15 - Marcheterre, pages 158 à 173, nouvelle 16 - D'autres viendront après moi, pages 174 à 178, nouvelle 17 - Ceci n'est pas ce que m'a dit Agathe, pages 179 à 186, nouvelle 18 - Nataraja, pages 187 à 194, nouvelle 19 - Les Crépuscules, pages 195 à 207, nouvelle
Les Cahiers du Labyrinthe de Léo Henry se présentent comme les fragments épars d'un puzzle : aussi déroutants. L'auteur y décrit pulsions et sentiments les plus profonds sur un ton léger, si ce n'est joyeux, un peu comme si une pudeur secrète l'empêchait de se livrer sans retenue.
Défait a la forme d'un étrange interrogatoire policier au terme duquel on ne sait quelle est la part du fantasme et de la réalité. En contrepoint, Merry Elodie est l'histoire d'une jeune fille qui ne sait pas vraiment de qui elle est issue, mais qui est à jamais liée à l'eau, que celle-ci coule dans la mer, le fleuve ou la baignoire.
L'humour n'est pas absent des écrits de Léo Henry. Ainsi, Riches Heures, qui voit un frère sacrifié pour son frère mais s'unissant à lui pour bâtir la plus belle et la plus précise des horloges, ou Ex Nihilo Nihil, qui met en scène un surprenant démiurge, étudiant anxieux : image de l'auteur et de sa création ? Léo Henry semble aimer jouer de cette dualité auteur-personnage.
Nombreux sont les textes de science-fiction de ce recueil. Ils se passent dans un futur dont les outils permettent l'exploration de l'inconscient ou des rêves, comme Memory Lane où, pour guérir son fils Clément, Patrick parcourt une bien étrange voie onirique, mais aussi La Chute d'Amidärlah, dont les protagonistes créent la plus belle des fictions à partir des songes dérobés à un autre.
Le futur vu par Léo Henry peut aussi comporter des inventions classiques, du moins dans les livres. Elles seront décrites de façon très émouvante et poétique, comme dans Ne la laisse pas s'enfuir, ou franchement burlesque, comme dans Ultimes Rinçures. Un burlesque grinçant, certes, mais qui reste léger.
La légèreté du ton de certains textes est peut-être la cause d'une certaine frustration à la lecture de ce recueil, comme si rien ne devait nous toucher, ni nous, lecteurs, ni peut-être l'auteur. Or, c'est quand il se laisse aller à crier qu'il est le meilleur, quand il cesse enfin de refouler l'émotion, quand il permet à son imagination de nous emporter au loin.
C'est ce qui se produit avec quelques nouvelles où la tristesse est là, palpable. Ainsi, Art de la Fugue, dont la pleine mesure n'est prise qu'à la fin, donnant envie de repartir du début pour comprendre vraiment comment les choses se sont passées, ou Notes pour un Labyrinthe, haletant parcours d'un amnésique à travers une Venise oubliée. Inspire est aussi une très belle nouvelle qui met en scène La Mort — elle fait suite à Marcheterre, parue dans Emblèmes n°7, La Mort... ses Vies, aux éditions de l'Oxymore. Le bouquet final, Lettre Ouverte à cet Autre qui est Moi, boucle le recueil sur les interrogations, voire les angoisses qui, peut-être, assaillent l'auteur animateur de son propre personnage. À moins qu'il ne s'en joue pour le seul plaisir de ses lecteurs.