Chez
Pif, le scénariste était l’architecte du récit et le dessinateur un simple exécutant.
Aussi, sur une feuille où apparaissaient deux colonnes, il fallait dans celle de gauche dépeindre avec précision le cadre et les personnages et, dans celle de droite, indiquer en regard le texte à reproduire en dessin...
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TEXTE |
1/ Plan moyen d’Argyr, de face, souriant.
On aperçoit à gauche un pan du rideau du théâtre et au bas de l’image les feux de la rampe.
De la main gauche, Argyr actionne un instrument long et mince, mi-flûte mi baguette magique qui émet un faible rayonnement lumineux.
De la boîte argentée qu’il frappe ou désigne ( son bolbiscope ) s’échappent cinq ou six colombes blanches, vers le public invisible.
Argyr, maquillé, est en habit de scène, très clinquant.
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Un soir de l’année 2003, sur la scène d’un petit théâtre de province, le baladin Argyr achève son numéro...
Argyr : Un petit coup de bolbiscope... et voilà !
( bolbiscope ) : BZZZZZ
Public : Ooooh ! Aaah ! BRAVO ! Clap... Clap...
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Et voici le résultat final ( les deux premières vignettes de l’épisode 1, Le Magnitron )
Pour illustrer les soixante-dix dessins d’un récit complet, Jean-Marc devait travailler sans relâche.
Il venait une fois par mois en train passer la journée à Paris pour apporter les planches d’une histoire complète à paraître et me proposer les crayonnés de la suivante.
Il me fallait chaque mois trouver une idée nouvelle capable de devenir une histoire palpitante en soixante-dix dessins.
Une fois les planches déposées chez Pif, notre travail à tous deux s’arrêtait là.
D’autres artistes, obscurs, prenaient le relais : un coloriste car les dessins étaient livrés au trait, en noir et blanc ; et un lettreur, qui recopiait le texte destiné à être inséré dans les bulles.