Christian Grenier, auteur jeunesse
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Son enfance
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     A six ans et demi, j'ai rédigé un conte : les méchants sont toujours punis. Il y était question d'un château dans lequel vivaient un roi et son épouse, une très méchante reine. Un jour, le roi décide de partir avec ses deux enfants. Perdus sur l'océan, ils meurent de faim, pêchent un thon ( on devait manger du thon à la maison ) qui leur permet de survivre. Ils abordent enfin une île et sont attaqués par un diplodocus. Ils finissent par le vaincre, ils pénètrent dans la grotte du monstre et y découvrent... un trésor ! Ils reprennent la mer, ne souffrent plus de la faim ( peut-être mangent-ils les restes du thon ? Ou le diplodocus ? Je ne le précise pas ! ) et ils reviennent au château. Ils y découvrent la reine, morte ! On fait la fête ; le roi et ses enfants vivent alors très heureux
     Ce récit, bien sûr, s'inspirait de toutes sortes d'histoires qu'on me racontait à l'époque. Je l'avais rédigé au crayon, sur une feuille de papier. Il tenait en 23 lignes.


     Un conte écrit à l'âge de six ans n'est pas un chef-d'œuvre ! ( voir question précédente )
     Mais voilà... Un dimanche, ma sœur, qui a 16 ans de plus que moi et n'habitait déjà plus chez nous, nous rend visite et découvre cette feuille.
     — C'est une histoire que j'ai écrite, lui dis-je. Tu veux la lire ?
     — Hélas, je ne peux pas.
     C'était illisible. Il y avait plein de fautes d'orthographe. Il n'y avait même pas d'orthographe du tout : les mots étaient accrochés, le récit ne comportait ni points ni virgules.
     Ma soeur a emporté la fameuse feuille. Et le dimanche suivant, revenant nous voir, elle m'a confié cette histoire qu'elle avait tapée à la machine ! Avec les points et les virgules là où il fallait. Et avec la bonne orthographe, naturellement.


     Sans doute. Je possède encore cette feuille, sous plastique. Voilà pourquoi je me souviens de cette histoire !
     A l'époque, j'ai dû être flatté : j'avais une secrétaire. J'étais publié — certes, à un seul exemplaire. Et le récit, d'une page, était modeste. Mais quoi, c'était un début !
     Encouragé, peut-être persuadé que ma soeur allait désormais recopier toutes mes histoires, j'ai continué à en écrire. Sur des feuilles. Puis sur des cahiers. Ma soeur, hélas, n'a plus jamais rien recopié !
     Qu'importe. J'avais découvert le plaisir d'écrire, je n'allais plus jamais le quitter.
     Quand on me demande quel est mon premier livre, je parle toujours des méchants sont toujours punis. Finalement, c'était ( déjà ) un récit pour la jeunesse doublé d'une utopie !
     Je sais qu'existent des écrivains qui, à l'âge de vingt ou cinquante ans, décident tout à coup d'écrire... ou d'exercer cette profession.
     Mais la plupart des écrivains ont goûté à l'écriture dans l'enfance ou l'adolescence.
     Ce n'est pas à vingt ans que les champions cyclistes décident d'apprendre le vélo !



     Des histoires d'animaux. Je réclamais à mes parents un chien, un chat, un lapin, un hamster, un oiseau, une tortue... ou un poisson rouge. Hélas, ils affirmaient qu'un animal poserait problème, que je ne m'en occuperais pas. Nous habitions un petit deux pièces au 5ème étage.
     Du coup, j'ai fait vivre sur le papier les animaux que je n'ai jamais eus. Après avoir raconté les aventures de Flink, j'ai imaginé celle d'un cheval, Larry ( ça ne tenait pas plus de place sur le papier ! ).
     A dix ans, j'ai commencé à écrire sur des cahiers des romans d'aventures qui tenaient en trente ou quarante pages. Un peu plus tard, j'ai découvert la poésie ( ah, Jacques Prévert ! ) — et j'ai écrit des dizaines, des centaines de poèmes, un ou deux par jour !
     Il m'est arrivé d'écrire des pièces de théâtre et même le livret entier d'un opéra : l'aube des hommes. Un ami en a commencé l'orchestration... et il ne l'a jamais achevée.
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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