Christian Grenier, auteur jeunesse
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REPONSES AU QUESTIONNAIRE
des auteurs dont le texte ne figure pas dans l’essai "Je suis un auteur jeunesse"

Jean-Pierre HUBERT
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Sa majesté des clones ( Mango, Autres mondes )

     Pour répondre à cette question, il faut d'abord que je me souvienne du jeune lecteur que j'étais dans les années 50 à 60. Rien n'était aussi vital pour moi que les parutions mensuelles du Fleuve Noir, les merveilleuses couvertures de Brantonne qui me balançaient dans des replis inattendus de l'espace-temps. J'étais émerveillé, amoureux des étoiles et des histoires qui y entraînaient. En commençant à écrire de la science-fiction alors que mes études littéraires me menaient plus naturellement vers une carrière universitaire, j'ai d'abord voulu tendre la main à ce jeune inconnu qui avait vieilli. Dans ma tête, Planète à trois temps, mon premier roman s'adressait à tous les lecteurs, pas spécialement aux adultes... et puis on m'a fait comprendre que mon message était complexe et de fil en aiguille, mes romans ( en particulier ceux parus en Présence du Futur, chez Denoël ) se sont adressés à un public mûr. Le départ d'Elisabeth Gilles de Présence du Futur a réorienté mon écriture. Avec elle, j'écrivais un roman par an et je devenais tout doucement un auteur maison. Je déteste courir après les éditeurs... C'est l'époque où j'ai écrit des spectacles pour mon ami conteur Jean-Lou Baly et une pièce de théâtre ( Schlamm ) montée par le théâtre jeune public de Strasbourg. Le contact avec le ( jeune ) public m'a séduit. Cette fameuse ( et agaçante ) solitude de l'écrivain volait en éclats de la manière la plus stimulante possible ( discussions avec les comédiens interprétant mes personnages, oralisation et donc simplification de mes textes avec Jean-Lou ). C'est dans ce nouvel état d'esprit que grâce à un conseil amical de Raymond Milési, j'ai pris contact avec Denis Guiot qui travaillait à l'époque pour la collection Vertiges chez Hachette. On peut dire que nous nous sommes redécouverts. Denis Guiot n'avait qu'un souvenir mitigé de Jean-Pierre Hubert, auteur « politique » travaillant pour Bernard Blanc et Kesselring. Un peu surpris par mon désir d'écrire une sorte de space opera pour les jeunes, il a cependant ouvert ses bras ( et sa curiosité ) et ça a donné Le bleu des mondes chez Hachette jeunesse. Depuis, nous sommes inséparables et je l'ai suivi avec armes et bagages chez Mango. Nous avons toujours un projet sur le feu et je rencontre bien plus facilement mon public que lorsque j'écrivais pour « la vieillesse »...



Les cendres de Ligna ( Mango, Autres mondes )

     Je dirais d'abord ce qui ne le caractérise pas. Il n'aborde pas des thèmes plus simples ( par exemple l'équilibre écologique dans Les cendres de Ligna ). Il ne demande pas moins de documentation et de sérieux dans l'approche scientifique ou technologique du genre ( la SF ). Je m'efforce également de ne pas réduire mon vocabulaire ou de simplifier les tensions psychologiques de mes personnages. Même souci au niveau du style avec pourtant une recherche de fluidité et de lisibilité qui se révèlent d'ailleurs fort utiles dans la littérature dite pour adultes. Alors quelle est la différence ?
     Je répondrai d'abord en ancien enseignant : capter l'attention de son public ; et j'ajouterais : raconter une histoire intéressante à la fois originale et familière, en profiter pour glisser des valeurs qui font que la société est plus douce à vivre, créer un ami : l'objet livre. Mais tout cela est également valable pour un public adulte. J'aimerais être lu avec plaisir par des personnes de plus de quatorze ans.



     Né à Strasbourg en 1941, Jean-Pierre Hubert a appris le français sur les bancs de la maternelle et dans les bandes dessinées de Coq Hardi. Il vient tout juste de quitter le giron de l'Education Nationale, après avoir passé des décennies à donner le goût de la lecture et de l'écriture aux adolescents (et tout particulièrement aux collégiens de la ville où il habite, Wissembourg, dans le Bas-Rhin).
     Jean-Pierre Hubert écrit depuis 1973 et a publié une cinquantaine de nouvelles et quinze romans (dont Le Champ du rêveur, Grand Prix de la SF Française 1984, Denoël). Ses qualités de styliste lui ont valu de nombreux prix. Mais l'homme a plusieurs cordes à son arc : il a aussi écrit des scénarios de téléfilms, des pièces de théâtre et des pièces radiophoniques, il est passionné de musique folk et ancienne et joue de l'accordéon diatonique, de l'épinette des Vosges et de la flûte à bec, et c'est un redoutable danseur de fest-noz !
     Les revues Galaxies et Bifrost lui ont consacré récemment un dossier. .
     Désireux de rencontrer son nouveau public, il retrouve le chemin des salles de classe. A croire que l'école lui manque !

     ( Source Autres Mondes )

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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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