Oui. Elle a aussi jugé que pas mal de mes dialogues étaient superflus.
A l'époque, avant de lire un roman, je vérifiais qu'il comportait beaucoup de dialogues. Sans doute une habitude de comédien refoulé... Quand je tapais à la machine, les dialogues me permettaient d'aller plus vite à la ligne. Hélas, mes personnages disaient parfois :
— Salut !
— Bonjour.
— Ca va ?
— Oui, ça va. Et toi ?
— Ca va !
Franchement, ça ne faisait pas avancer l'action !
— Autre chose, me dit Tatiana Rageot. Dans la première partie de votre roman, les personnages sont jeunes, dynamiques ; les actions et les rebondissements nombreux. Mais dans la seconde, qui comporte 400 pages, vos héros ont grandi, l'action a ralenti. On est dans une utopie. Votre histoire d'amour et vos réflexions philosophiques n'intéressent que les adultes. Or, je publie des romans pour les 10/15 ans. Donc seule la première partie m'intéresse.
— Soit, fis-je un peu déçu. Vous ne publierez donc que la première partie ?
— Pas si vite ! Les ouvrages de Jeunesse Poche ne peuvent dépasser 150 pages. Votre première partie est donc deux fois trop longue. Ce qui tombe bien puisqu'elle comporte des scories et des longueurs. Donc, je vous mets le marché en main : vous réduisez de moitié votre première partie en améliorant le récit et vous trouvez une nouvelle fin. Je relirai alors votre nouveau manuscrit et nous verrons si je peux en envisager la publication.
Diabolique !