Christian Grenier, auteur jeunesse
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Ses méthodes d’écriture
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     J'écris depuis si longtemps que je ne me pose plus la question !
     Mais je crois que l'inspiration n'a rien de mystérieux : c'est le plus souvent la vie quotidienne, les événements de tous les jours, les disputes, les conversations téléphoniques, les souvenirs, ce qui se passe dans la famille, à l'école, dans le milieu où l'on travaille... Si vous consultez la rubrique “ pour en savoir plus ” de chacun des romans de ma bibliographie, vous aurez accès à la source d'inspiration de telle ou telle histoire : pour La Guerre des poireaux, c'est une dispute avec mon fils. Pour Coups de théâtre, ce sont les souvenirs de mes parents comédiens, pour Le soleil va mourir et Le Satellite venu d'ailleurs, c'est une information entendue par hasard à la radio, pour Virus LIV 3, c'est l'inquiétude des documentalistes des CDI qui, sans cesse, me demandaient : “ face aux progrès de l'informatique et aux images envahissantes, ne croyez-vous pas que les livres vont bientôt disparaître ? ”
     Evidemment, une idée n'est pas un roman. Il faut la cultiver, la faire germer et grandir. Là encore, c'est une question d'habitude et surtout d'entraînement. Un écrivain sent qu'il y a peut-être une idée de roman là où ne relevez qu'un fait banal ou une réflexion ridicule.
     L'imaginaire, c'est comme le corps : il se cultive et s'entretient !


     Non. Ce serait difficile car j'ai trois ou quatre idées par jour et elles me viennent à n'importe quel moment : en prenant ma douche, en conduisant, en mangeant, en faisant du vélo, en regardant une émission qui ne m'intéresse pas ( en ce cas, mon esprit vagabonde ! ).
     Pas question de toutes les noter et les garder. D'ailleurs, je ne peux pas écrire trois romans par jour — au mieux, j'en écris trois par an ! Le lendemain, si l'une des idées de la veille revient, si elle me semble intéressante, j'essaie d'en imaginer les prolongements. Ainsi, un sujet peut me trotter dans la tête pendant des semaines, des mois, des années. Jusqu'à ce que j'aie la certitude qu'existe là une histoire digne d'être écrite.
     Quant aux idées que j'oublie... eh bien heureusement qu'elles me quittent l'esprit, c'est qu'elles n'étaient pas si intéressantes que ça !


     Je ne le crois pas.
     Les idées ne coûtent rien, elles appartiennent à tout le monde, et d'abord à ceux qui les ont, grâce à leur façon de traduire ce qu'ils voient ou ce qu'ils entendent.
     En ce cas, les écrivains devraient reverser des droits aux auteurs des dictionnaires, sous prétexte qu'ils utilisent les mots qui y figurent !
     Un écrivain, c'est à la fois un pirate et une éponge.
     Un pirate parce qu'il est susceptible d'utiliser tout ce qu'il voit, sent, entend, c'est une sorte de peintre ou de photographe qui capture avec son esprit, sans laisser de traces !
     C'est aussi une éponge parce qu'il s'imprègne de toutes sortes de sentiments, de sensations d'émotions qu'il va engranger, digérer... et restituer sous la forme d'un récit qu'il aura lentement élaboré et rédigé.


     Je ne crois pas. Un créateur, en principe, a de l'amour propre.
     Si ce qu'il réalise ( peinture, musique, sculpture, récit ) est copié ou inspiré de quelque chose qui existe à l'identique, c'est qu'il manque d'originalité.
     Quand j'écris, j'essaie donc d'être original et de me démarquer de tout ce qui a déjà été écrit. Ou bien je cite mes sources. Il est en effet autorisé de s'inspirer de faits existants ou de parodier une œuvre célèbre. Mais je ne me vois pas recopier une phrase ou un passage du roman d'un autre auteur ou reprendre la même idée pour la réécrire d'une autre manière — sauf, il est vrai, quand il m'a été demandé de raconter d'une façon dynamique et contemporaine Les douze travaux d'Hercule.
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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