Non. Du moins pas directement. Mais je viens d'affirmer que l'imaginaire, c'était le quotidien. Je ne peux donc pas nier être influencé malgré moi par ce que je lis !
Quand j'écrivais, à l'âge de douze ou treize ans, mes romans d'aventures étaient directement inspirés de Jules Verne et d'Alexandre Dumas. Mes premiers poèmes ressemblaient beaucoup à ceux de Jacques Prévert — en beaucoup plus mauvais, hélas ! Je pense qu'il y a un âge où les influences sont d'ailleurs bénéfiques, où l'on a besoin de modèles. A dix-huit ans, après avoir lu Un cœur Simple de Flaubert, j'ai même recopié ce récit mot pour mot, pour mieux m'en imprégner, et peut-être avoir l'impression que je l'écrivais moi-même. Mais je n'étais pas dupe, évidemment.
De même, les peintres débutants ( et même parfois professionnels ! ) n'hésitent pas à recopier les œuvres de leurs grands prédécesseurs.
Imiter, recopier n'est pas scandaleux quand on le fait à titre d'exercice. On peut aussi utiliser un thème ou une œuvre célèbre et en faire une “ recréation ”. En musique, Benjamin Britten a écrit une pièce magnifique, Variations et fugue sur un thème de Purcell En littérature, Michel Tournier s'est inspiré du roman de Daniel de Foe pour écrire Robinson ou les limbes du Pacifique et Régine Desforge d'Autant en emporte le vent pour en livrer une nouvelle version contemporaine avec La bicyclette bleue.
Il faut savoir qu'autrefois, la notion de “ copyright ” n'existait pas. Imiter, reprendre une partie de l'œuvre d'un autre n'était pas interdit. Loin de faire un procès à celui qui utilisait ce qu'il avait écrit, l'auteur d'origine se jugeait flatté et honoré d'être copié !