C'est un document complexe et qui ressemble assez à... un contrat de location !
En effet, l'auteur reste propriétaire de son texte. Il accepte simplement de le prêter à l'éditeur qui va, à ses frais, le publier, le diffuser et le vendre. Tant que le livre est vendu et édité — ou réédité — l'auteur ne peut le proposer à quelqu'un d'autre. Il laisse même à l'éditeur le droit de le faire traduire et vendre à l'étranger, celui de l'adapter en BD, au cinéma, etc.
Bien entendu, en contrepartie, l'éditeur paie l'auteur. Il s'engage à lui verser 4, 5, 6 ou 10% du prix de chaque exemplaire vendu. Il lui consent une avance ( un “ à valoir ” de 1000, 2000, 3000 euros ) sur les ventes futures de l'ouvrage. Ces chiffres font parfois l'objet d'une négociation, l'auteur veut toujours un plus gros chèque, un pourcentage plus important !
Une fois le livre mis en vente, l'éditeur fait chaque année les comptes. Et il verse à l'auteur, après le 31 décembre ( souvent, c'est en mai ou juin de l'année suivante ! ) la somme qui lui revient en fonction du nombre d'exemplaires vendus et du pourcentage qu'il a sur le prix de l'ouvrage. Sur un livre vendu 8 euros, si l'auteur a 5% de droits, il touchera donc 0,4 euros multipliés par... 1247 exemplaires par exemple . Soit un chèque de 498,8 euros.
Parfois, le contrat indique le nombre d'exemplaires du premier tirage : 3000, 5000, 10 000.
Le problème est qu'un exemplaire en libraire n'est pas toujours un exemplaire vendu, il peut être renvoyé à l'éditeur. C'est un “ retour ”, sur lequel l'auteur ne touche rien. Parfois, ces exemplaires renvoyés sont abîmés et détruits par l'éditeur. Les comptes envoyés à l'auteur évoquent tous ces chiffres compliqués : ventes, réédéditions, retours, exemplaires détruits...
Si un livre n'est plus vendu pendant deux ans, l'auteur peut réclamer les droits de son ouvrage, et le proposer à un autre éditeur, avec lequel il signera un nouveau contrat.