Délicat, de répondre publiquement à une telle question !
En fait, les titres parlent d'eux-mêmes : un auteur publie surtout là où se sent à l'aise, en phase avec l'ambiance ou les partenaires d'une maison d'édition !
Je voue à Rageot, mon plus vieil éditeur, une tendresse particulière, même si j'ai relativement peu publié chez lui — la SF n'est pas son genre de prédilection ! La fondatrice de la maison Tatiana Rageot, a été la première à me faire confiance en 1970. Après sa mort, c'est avec sa fille, Catherine Scob, que j'ai longtemps travaillé, moins en tant qu'auteur que collaborateur ( je lisais, corrigeais des manuscrits, effectuais des travaux de rewriting... ).
Aujourd'hui, Catherine Scob a pris sa retraite et je suis ravi de travailler avec sa fille... qui est donc la petite fille de mon premier éditeur ! Caroline Westberg est une excellente directrice littéraire, dont j'apprécie les jugements et les conseils.
Dans le domaine de la SF, c'est bien sûr avec Denis Guiot que la complicité est la plus grande... Et là, il est moins question d'éditeur que de personne. Je suis d'ailleurs passé avec lui de chez Hachette chez Mango. Le problème en effet de certains de mes éditeurs, c'est que leurs responsables littéraires changent ! Un auteur a plus tendance à être fidèle à un directeur littéraire qu'à un éditeur.
Chez Nathan et Milan, où je publie de la SF, j'apprécie beaucoup la franchise et la cordialité des responsables éditoriales. L'ambiance chaleureuse de Bayard me séduit... et depuis que mon vieil ami Jack Chaboud est responsable chez Magnard, je regrette de ne pas pouvoir lui proposer davantage de textes. Mais voilà le problème : je connais beaucoup de monde, j'ai tissé des liens étroits avec des responsables devenus des amis... et quand je choisis d'envoyer un manuscrit à tel éditeur plutôt qu'à tel autre, je crains toujours de vexer quelqu'un !