Christian Grenier, auteur jeunesse
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Sa vie, ses goûts
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     Oh oui, j'ai adoré mon métier de prof de Lettres. Au point, pendant quinze ans, d'animer dans mon collège des clubs d'astronomie, de théâtre, de SF...
     J'ai vécu à une époque où les CDI n'existaient pas. Et où le chef d'établissement m'avait interdit d'animer la bibliothèque que j'avais constituée pour mes élèves, au moyen de livres achetés ou glanés ici et là !
     Pendant des années, j'ai entraîné mes élèves à écrire en classe, par groupes, des romans qui nous occupaient de septembre à juin ! Bref, je crois avoir beaucoup donné, à une époque où il fallait d'ailleurs se battre pour que puissent exister ces activités extra scolaires non rétribuées mais qui dopaient singulièrement les cours et créaient une ambiance de travail exceptionnelle.
     Souvent, j'avais l'impression que mon enseignement n'était pas assez efficace et les murs du collège trop hauts ou trop étroits...




     Entre 1970 et 1985, toujours prof, je continuais d'écrire, de publier, et d'exercer des activités éditoriales annexes chez Rageot puis chez Gallimard. J'avais conscience que travailler ailleurs, c'était m'ouvrir au monde, me rôder à d'autres activités et apporter un souffle neuf à mon enseignement. Mais j'avais aussi envie de quitter l'école et d'explorer d'autres horizons.
     Je l'affirme souvent : les enseignants ne quittent jamais l'école, ils se contentent, dans la classe, de passer de la place d'élève au bureau du prof. Chaque enseignant devrait, tous les dix ans, aller travailler pendant un an ailleurs, en entreprise. Cela lui ouvrirait des horizons et à son retour, doperait la qualité de son enseignement.
     En 1985, Jean Ollivier, en m'invitant à entrer à la rédaction de Pif, à apprendre le métier de journaliste et à créer un personnage de BD m'a donné l'occasion de franchir le pas.
     Cinq ans plus tard, après un détour par la télévision et l'image, comprenant que l'écriture était la grande affaire de ma vie, j'ai tenté l'expérience : vivre de ma plume, c'est-à-dire consacrer tout mon temps à la création... et à mes textes.



     Ce contact n'a jamais cessé ! Chaque année, j'assure de nombreuses rencontres avec des centaines, des milliers d'élèves de collèges. Je dialogue avec eux façon plus libre, détendue et efficace que si j'étais prof.
     D'une certaine façon, je continue d'enseigner, notamment quand j'interviens ( oh, deux ou trois fois par an désormais, rarement davantage ! ) face à des bibliothécaires pour leur parler de littérature jeunesse ou de science-fiction.



     Dans les classes primaires, j'ai toujours été un très bon élève, comme en témoignent les “ livres de Prix ” que j'ai conservés. C'est au lycée que les choses ont commencé à se gâter...



     Euh...à la vérité, je n'étais bon qu'en Français : régulièrement premier en rédaction et... dernier en maths !
     Cette situation a perduré jusqu'au bac. A la fin de ma quatrième, devant des milliers d'élèves et de parents réunis, le Proviseur du Lycée Chaptal me donna solennellement l'accolade et déclara fièrement au micro, en me mettant dans les bras les “ prix de Lettres ” :
     — Nous en ferons un littéraire !
     Il avait oublié que la veille, il avait signé mon exclusion définitive du lycée, à la demande du prof de math qui ne supportait pas un élève aussi médiocre.



     En doublant ma quatrième dans un cours complémentaire, j'ai eu la chance de tomber sur un prof de Lettres extraordinaire, M. Littman. C'est lui, en grande partie, qui est à l'origine de ma vocation d'enseignant de Français. ( Nous sommes toujours en contact ! ) Mais le parcours fut difficile : malgré ma faiblesse en math, j'ai réussi à entrer à l'Ecole Normale d'Auteuil.
     L'année du bac, mes parents m'ont fait jurer de consacrer désormais mes heures d'écriture personnelle à l'étude des maths : révisions, exercices... J'ai juré et je me suis exécuté, la mort dans l'âme — j'étais réellement au bord du suicide, Annette s'en souvient !
     Quatre heures par jour, pendant neuf mois, j'ai donc fait des maths. Et j'ai fini par décrocher le bac en doublant ma moyenne : je suis passé de deux sur vingt... à quatre.
     Par la suite, ce fut plus facile. Libéré des maths, je suis entré à la fac et j'ai pu sans difficulté entreprendre des études de Lettres.

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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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