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Qu'est-ce qu'un écrivain célèbre ? Pour que j'en connaisse, il faudrait que vous les connaissiez aussi... et qu'ils soient vivants. Quand je demande, face à cette question : — Citez-moi donc un écrivain célèbre... vivant, bien entendu ! Quand on ne me demande pas si j'ai déjà rencontré Molière, Jules Verne ou Victor Hugo... on a souvent du mal à me répondre. Ou bien l'on me cite Marie-Aude Murail, Marie Depléchin ou Gudule — je les connais, évidemment, presque tous les auteurs jeunesse se connaissent ! Les écrivains “ célèbres ” que je connais ne sont ni Stefen King ni Mme Rowling, je ne les ai jamais rencontrés ( ce sont les écrivains “ célèbres et vivants qu'on me cite le plus souvent ). Il s'agit d'auteurs que je rencontre dans les Salons du Livre, ou que je côtoie lors de mes déplacements. Ainsi, lors d'un récent séjour en Guadeloupe, nous avons retrouvé Daniel Picouly et beaucoup sympathisé avec Jean-Christophe Rufin, juste avant qu'il ne décroche son Prix Goncourt avec Rouge Brésil. Ce sont les écrivains... américains de SF que je connais le mieux, notamment Ray Bradbury, depuis que j'ai eu l'occasion de le contacter quand je suis arrivé chez Gallimard en 1980.
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Des centaines ! Eh oui, je fais partie des cinq auteurs qui ont fondé en 1975 La Charte des auteurs jeunesse. Pendant les quinze premières années, la plupart des réunions avaient lieu chez nous. Aujourd'hui, sur les 600 auteurs que regroupe notre association, j'en connais personnellement une bonne moitié. Personnellement, cela signifie bien sûr que nous nous voyons souvent, nous écrivons, nous téléphonons... Plusieurs dizaines d'écrivains, la plupart de mon âge, sont d'ailleurs de vieux amis que je connais depuis vingt, trente ans, parfois davantage. Nous allons parfois passer plusieurs jours les uns chez les autres — et nous accueillons ici, chaque été, dans le Périgord, plein d'auteurs qui nous font l'amitié de nous rendre visite.
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Cette question, plus fréquente qu'on le croit, m'étonne toujours. Et le lecteur est toujours surpris quand je répond : non ! Les auteurs jeunesse pratiquent le même métier, cultivent les mêmes passions. Loin d'être rivaux, la plupart se sentent très liés, de façon affective autant que professionnelle. La Charte des auteurs jeunesse, malgré son gigantisme actuel et ses 600 membres, est restée une vraie famille. Et ceux qui pourraient être des “ rivaux ” ( je pense aux écrivains de SF ) sont en réalité mes amis les plus proches : Danielle Martinigol, Alain Grousset, François Sautereau, Christian Léourier, les Grimaud... Tous les auteurs de SF ( et en particulier ceux qui publient pour la jeunesse ) se connaissent se lisent, se fréquentent, s'apprécient. Et les nouveaux venus s'intègrent avec allégresse à ce groupe très particulier. Si les jeunes lisent les romans de SF de mes camarades... eh bien ils liront sans doute un jour les miens. L'inverse est aussi vrai. Nous ne sommes donc pas concurrents mais alliés : si l'un de nous gagne un lecteur, ce n'est pas au détriment d'un autre puisque ce lecteur aura sûrement envie de lire d'autres romans du même genre !
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Très longtemps, nous avons eu un chat (il y a toujours eu un chat à la maison quand nos enfants étaient jeunes... et que nous habitions la région parisienne ! ) Aujourd'hui, nous nous déplaçons si souvent qu'avoir un animal familier est incompatible avec notre vie agitée. Nous possédons un bassin où trois poissons rouges ont déjà fait pas mal de petits, nous ne les nourrissons plus, ils vivent d'insectes et des larves. En réalité, nous avons de nombreux animaux... en liberté. Des oiseaux, notamment des tourterelles devenues très familières. Trois écureuils si peu farouches qu'ils se risquent parfois dans la maison. Et des chauve-souris qui nichent dans la journée derrière nos volets. Comme tous les spéléologues, j'ai une tendresse particulière pour les pipistrelles. Le soir, elles marquent le crépuscule en venant prendre le relais des hirondelles et tourner autour de notre tilleul. Et puis elles sont très utiles puisqu'elles chassent les moustiques !
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Oui, le Temps. Je suis fasciné par le temps qui passe, l'origine de l'univers, l'éternité, la théorie de la relativité, la jeunesse, les souvenirs... le temps et tous ses dérivés, c'est sans doute l'un des thèmes récurrents de mes livres. Ce n'est pas un hasard si l'un de mes derniers romans, Un amour d'éternité, évoque un futur dans lequel les humains ont acquis l'immortalité. Cela cache sans doute ma peur de mourir... Ecrire, c'est aussi une façon, certes très factice, de lutter contre le temps qui passe et de se donner l'illusion de laisser sa trace une fois qu'on a disparu.
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