Christian Grenier, auteur jeunesse
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Ses choix littéraires : jeunesse, SF, polar …
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     Question fondamentale, à laquelle je ne cesse de répondre depuis plus de trente ans au moyen de nombreux essais qui totalisent quelques centaines de pages... Mieux vaudrait donc s'y référer plutôt que se contenter d'une réponse imparfaite de quelques lignes.
     Pour faire bref, disons qu'existe à mes yeux, dans la “ fiction irrationnelle ” ( des récits, au sens propre, invraisemblables ) trois grands genres : le merveilleux, le fantastique et la SF.
     Le merveilleux, avec les fées et les sorcières des contes, c'est de l'irrationnel accepté.
     Le fantastique se caractérise par des phénomènes inexpliqués ou inexplicables, donc inquiétants, dans un monde quotidien et le plus souvent contemporain. C'est de l'irrationnel inacceptable.
     La SF, relève comme le merveilleux de l'irrationnel inacceptable... mais comme elle a le plus souvent un décor vraisemblable ou cohérent ( le futur, une autre planète, une Terre où les lois sont différentes de celles qu'on connaît.. ) les phénomènes qui surviennent dans le récit, pour invraisemblables qu'ils paraissent, ont toujours une explication : historique, scientifique...
     Dans le merveilleux ou le fantastique, il n'y a pas d'explication, il faut accepter qu'une citrouille se transforme en carrosse ou qu'un mort se réveille.
     Attention : en SF, l'explication n'est pas toujours vraisemblable ! Imaginer un astronef qui dépasse la vitesse de la lumière ou une machine qui permet d'explorer le temps relève de l'invraisemblable... mais le lecteur admet cette hypothèse de départ grâce à sa caution pseudo scientifique.
     Par voie de conséquence, le fantastique fait souvent référence à la religion ou à des êtres mythiques ( fantômes, revenants, loups-garous, vampires... ) et la SF à des technologies ( physique, médecine, biologie, informatique ) dont l'usage ne correspond pas à ce que l'on en connaît aujourd'hui.
     Pour avoir plus de détails, il est indispensable de se plonger dans l'un de mes essais — l'un des miens ou un autre. !



     Non.
     Il existe des centaines de récits relevant de la SF et qui ne répondent pas à ces critères. Un roman de SF peut se situer dans le passé, dans un présent différent... En fait, la SF aborde tous les problèmes, on ne peut pas la définir au moyen des thèmes qu'elle embrasse mais grâce à sa structure narrative particulière :
  • une hypothèse en rupture avec ce que nous savons du monde.
  • logique et rigueur dans l'enchaînement des faits
  • style ou ambiance réaliste.



     Pour de multiples raisons...
     — le cinéma a donné de la SF l'image d'un genre souvent débile ; ET, monstres, effets spéciaux...
     — Le terme de SF suggère la présence dans le récit de sciences ou de technologies
     — 80% des lecteurs de fiction sont aujourd'hui... des lectrices. Et les goûts des lectrices les portent peu vers les sciences, les technologies, le futur.
     — La littérature, c'est l'écho. Un lecteur aime y retrouver des émotions vécues, ce qui favorise la littérature tournée vers le connu et le passé.
     — La SF est un genre complexe. Dès les premières lignes, il faut apprivoiser un nouvel univers, de nouvelles lois, de nouveaux mots de vocabulaire, des notions inconnues...
     — La SF relève du social. Le fantastique de l'intime.
     — La SF effraie parce que les mondes qu'elle propose sont souvent inquiétants et vraisemblables. Dans le fantastique et le merveilleux, on peu frissonner sans risque avec les sorcières et les vampires.
     Si vous souhaitez de plus amples informations... lisez donc mon dernier essai : La SF à l'usage de ceux qui ne l'aiment pas !



     Non. Au mieux, il l'invite à y réfléchir.
     D'ailleurs, les écrivains de SF ne se veulent pas des prophètes. Ils imaginent rarement un futur vraisemblable.
     La SF n'est pas une littérature de l'authentique mais de la caricature.
     Si vous voulez connaître l'avenir, ne lisez pas de SF. Cette littérature est rarement prémonitoire, elle ne fait que prendre à bras le corps les grands problèmes présents pour les situer dans un décor futuriste.




     La question est mal posée.
     Si l'on sous-entend par là : croyez-vous que des êtres intelligents venus d'une autre planète nous rendent visite ( par exemple avec des... OVNI, ou des soucoupes volantes ), la réponse est non. Quand un auteur de SF met en scène des extraterrestres, quand il imagine une machine à explorer le temps, cela n'implique nullement qu'il croit en leur existence ou dans la vraisemblance des faits qu'il va relater. Je ne connais pas d'auteur de SF Raélien, membre d'une secte ou scientologue ( même si, hélas, le fondateur de la scientologie a écrit de la SF !).
     Les écrivains de SF sont proches des scientifiques... et loin des obscurantistes !
     Comme la plupart des biologistes et des astrophysiciens, je suis convaincu que la vie a pu se développer ailleurs que sur la Terre. Sans doute très loin dans l'espace ( et forcément dans le temps ). Mais la vie, c'est large : les plantes, les insectes mais aussi les virus, c'est de la vie. Imaginer que la vie ait revêtu quelque part dans l'univers une forme à peu près identique à celle des mammifères évolués que nous sommes... pourquoi pas ? Mais supposer qu'un contact est possible, c'est une autre histoire. Une histoire que racontent justement les récits de SF, et qui relève du peu probable, mais pas de l'impossible.

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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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