Je n'ai pas attendu la naissance de mon héroïne Logicielle pour écrire des romans policiers. Mais j'ai attendu, pour en écrire, que ma fille Sophie me lance ce défi.
En 1993, elle avait 23 ans et venait de découvrir Agatha Christie, Mary Higgins Clark et Patricia Cornwell. Je lui ai fait connaître les auteurs anglo-saxons que je lisais au même âge qu'elle : Hammet, Chandler, David Goodis, Horace Mac Coy... et les Français Jean-Patrick Manchette, Tito Topin, Didier Daeninckx.
A l'époque, Sophie ne lisait que rarement mes romans de SF.
— Dommage, me dit-elle un jour, que tu n'écrives pas de romans policiers. Ca, c'est passionnant ! Mais évidemment, leur structure est complexe. C'est une déconstruction subtile, que l'enquêteur doit opérer en même temps que le lecteur. Il faut donc que l'auteur maîtrise dès le départ l'ensemble du récit. C'est une littérature difficile à maîtriser, voilà sans doute pourquoi tu ne t'y es jamais risqué.
Vexé, en quelque sorte “ mis par ma fille au défi d'écrire un roman policier ”, j'ai voulu lui démontrer que j'en étais capable. Evidemment, elle n'avait pas lu ma
Villa des saules ( écrite en 1966, jamais publiée ! ) et j'ai préféré, plutôt que lui confier ce vieux cahier, écrire un roman inédit. Ce fut
Coups de théâtre.
Si vous voulez savoir pourquoi j'ai choisi le milieu du théâtre, et comment j'ai imaginé les personnages de Logicielle et Germain... reportez-vous aux titres de
mes romans policiers !