Christian Grenier, auteur jeunesse
Recherche
   
Couverture
Voir la fiche du livre

Lire un extrait du texte
 
 

Les Exilés du fleuve



Editeur : Magnard Jeunesse - Collection : Les P’tits intrépides No 13 (2002)
 
     A L'ORIGINE DE CET OUVRAGE ?...
     Un court récit paru dans le Bulletin municipal de mon village !

     LA PREMIERE VERSION DE CE ROMAN...
     En novembre 1999, Mme Campagnac, l'épicière de notre village ( et rédactice en chef du Bulletin municipal qui tire à... 450 exemplaires ! ) m'a réclamé, comme chaque année ou presque «  un petit conte de Noël pour le numéro de décembre du bulletin ». Naïvement, je lui ai rédigé un texte de SF intitulé : Le dernier village de la Terre, dans lequel Le Fleix avait la vedette... mais où il était question du futur et d'extraterrestres. Quelques jours plus tard, Mme Campagnac me rend ma copie, catastrophée :
     — Mais c'est beaucoup trop difficile et compliqué ! Jamais nos lecteurs ne comprendront ça !
     Il est vrai que la SF n'est pas la littérature préférée des Fleixois, plutôt familiers du journal Sud Ouest et dont la moyenne d'âge dépasse 60 ans.
     — Tans pis. Je vais vous écrire autre chose. C'est urgent ?
     — Euh... nous bouclons demain soir. Si j'avais votre conte en début d'après-midi, ce serait parfait.
     Ah, on ne doute de rien, au Fleix !
     Le soir, Annette me dit :
     — Tu ne vas donc rien pouvoir écrire pour le bulletin ?
     — Si. Je vais essayer.
     — Mais quand ?
     — Eh bien demain matin.
     — Mais... quelle histoire vas-tu raconter ? Tu as une idée ?
     — Non. Toutes les idées que j'ai sont visiblement trop compliquées... Bah, on verra.
     Le lendemain matin, je me suis au travail. Pendant quatre heures. Et j'ai improvisé une histoire simple, très linéaire, une sorte de conte de Noël préhistorique : Les exilés du Fleuve, l'histoire d'un homme et de sa compagne enceinte, chassés de leur village au début de l'hiver. Une dizaine de pages, que j'ai confiées à Mme Campagnac en début d'après-midi.
     — Ah, ça, c'est parfait ! m'a-t-elle affirmé.
     Les exilés du fleuve sont donc sortis dans le bulletin de décembre 99.
     Quant au Dernier village de la Terre, je l'ai donné à Elisabeth Sebaoun qui, chez Nathan, me réclamait une nouvelle de SF pour le recueil des Contes et légendes de l'an 2000.
     Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car ce récit n'est pas exactement celui qui est sorti en librairie.

     LE MAKING OFF...
     Il y a un an, Jack Chaboud, responsable de plusieurs collections chez Magnard, et qui m'avait déjà publié Gare au Robot-Prof ( réédition d'un vieux Chut Je lis, un magazine dont il était à l'époque le rédacteur en chef ) me lance un appel au secours :
     — Magnard me confie la direction d'une collection pour petits, qui fait pendant aux P'tits Fantastiques : les P'tits Intrépides. Pourrais-tu m'écrire une histoire ? Une petite dizaine de pages.
     — Hélas, je suis débordé.
     Jack insiste, me demande si je n'ai pas, comme pour Gare au robot-prof, un vieux texte qui traîne dans un tiroir. Et tout à coup, je m'exclame :
     — Ah, peut-être, si. Mais ce n'est pas du tout pour les petits.
     — Envoie-le moi quand même.
     Il m'a fallu quelques minutes pour retrouver le Bulletin du Fleix et le lui envoyer. Sa réponse a été immédiate :
     — Ca me convient tout à fait. Je prends !
     Jack, trois mois plus tard, me rappela :
     — Euh... peux-tu m'ajouter un enfant, Christian ? Ce couple, ça fait très sérieux. Le jeune lecteur aura du mal à s'identifier à l'un des personnages.
     J'ai ajouté un enfant, et dû modifier mon histoire en conséquence. Nouvel appel quelque temps plus tard :
     — Christian ? C'est formidable ! Evidemment, si ce nouveau personnage, cet enfant pouvait être le narrateur ?...
     Je me suis exécuté, parce que j'aime les défis mais surtout parce que j'étais convaincu que cette modification ne ferait pas perdre de force au récit.
     Dans mon esprit, l'histoire de ces Exilés du Fleuve se déroule ici, au Fleix, il y a exactement 2000 ans ! Mais le mot Noël n'est jamais prononcé, ni dans cette version ni dans la précédente...
 
UN EXTRAIT DU TEXTE  ( Les Exilés du fleuve )
          Le fleuve grondait, le soir tombait, le temps passait...
          Et j'avais peur. Car notre radeau de branchage, chahuté par la rivière en crue, ne tiendrait plus longtemps. Soudain, je hurlai :
           Attention... un arbre !
          Accroupi auprès d'Ama, Lom se leva d'un bond. Il saisit sa gaffe à temps pour repousser l'obstacle : un tronc déchiqueté qui dépassait à peine des flots en furie.
           Merci, Tio ! me dit-il. Hélas, nous ne nous en sortirons pas vivants, je le crains... Ah, pourquoi as-tu voulu nous suivre ?
          Pourquoi ? Parce que j'avais une confiance absolue en cet homme robuste, taciturne et fier, devenu mon père adoptif. Je n'imaginais plus vivre sans lui.
          Lom eut un regard inquiet pour Ama. Enceinte, elle grelottait de froid. Je l'aimais bien, Ama — comme une mère, bien qu'elle eût plutôt l'âge d'une grande soeur. Comme le courant se faisait moins puissant et le ciel plus obscur, je suggérai :
           Il est temps d'accoster, Lom. La nuit tombe !
           J'aimerais trouver une plage et un endroit dégagé...
          Voilà dix jours qu'on nous avait chassés du village. Depuis, nous cherchions une terre d'accueil, un refuge... La veille, notre radeau s'était fracassé contre un îlot rocheux. Un mal pour un bien, car nous avions pu dormir sans redouter d'être attaqués. Le matin nous avions réparé l'embarcation. Et aujourd'hui, nous longions des berges escarpées ou des forêts impénétrables. Le fleuve, en crue, s'était élargi. Le danger venait des îles englouties, quand les rochers et les arbres affleuraient à peine au-dessus des eaux.
           Lom ? geignit Ama. Tio a raison. Fais vite ! Je suis épuisée. C'est la troisième fois que je ressens cette douleur....
Cliquer pour revenir en haut de la page
Haut de Page
Ce texte est la propriété de l'auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation Cliquer pour revenir au début de l'extrait
Début Extrait

Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
Adresse postale : Christian Grenier, BP 7, 24130 Le Fleix