Christian Grenier, auteur jeunesse
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Un amour de violoncelle



Editeur : Magnard Jeunesse - Collection : Les P’tits fantastiques No 16 (2003)
 
     A L'ORIGINE DE CET OUVRAGE ?
     Un projet de Mégascope sur la Musique...
     Mon amitié pour Jack Chaboud, directeur de plusieurs collections chez Magnard...
     Ma passion pour la musique...

     LE MAKING OFF...
     Voilà des années que Jack Chaboud me réclamait des récits pour l'une de ses collections. Nous nous étions ratés à plusieurs reprises, la première fois avec le synopsis d'une histoire qui deviendrait Le jardin maudit ou plutôt Je l'aime, un peu, beaucoup.
     Mes deux publications chez lui ( Gare au robot-prof ! et Les exilés du fleuve ) étaient en réalité la reprise de deux récits déjà édités — oh, de façon très confidentielle.
     Voilà bien longtemps que j'avais en tête un petit récit destiné à l'une de ses toutes premières collections : « Les p'tits fantastiques », l'histoire d'un amoureux transi qui, pour plaire à sa belle, qui est musicienne, se transforme peu à peu en violoncelle et devient un... « instrument » entre ses doigts, entre ses bras. Bref, Un amour de violoncelle.
     Mon problème, une fois encore, c'était le temps. Paradoxalement, une commande de Nathan allait me permettre de résoudre le problème...

     Quand elle travaillait chez Nathan, Babeth ne cessait de me persuader que j'étais fait pour écrire des textes destinés aux plus jeunes. Je suis certain que ce n'est pas là le domaine où je suis le plus à l'aise. D'abord, je juge que plus un récit est court, plus j'ai de difficultés à l'écrire. Et quand j'y parviens, je suis convaincu que le public potentiel du texte en question n'est pas du tout celui des 7/8 ans, objectif que je m'étais pourtant fixé en l'écrivant.
     Mais voilà : la demande pour ce genre de textes est forte. Et je ne recule pas devant les défis. C'est ainsi que j'ai aligné un grand nombre de Superscope, Mégascope et autres Cahiers de vacances — histoires de six ou huit pages accessibles à des Cours Elémentaires ou Moyens. Cependant, le lecteur comprendra tout à la fois mes doutes, mes réticences et certaines réussites inattendues en lisant le making off d'albums comme Tonton la bricole ou Parfaite Petite Poupée.

     J'avais donc déclaré forfait à Babeth, la priant de ne plus me commander de ces petits textes au sujet imposé ( l'espace, l'art, les ruses des animaux, le temps, la Terre, etc. ), textes qui pour de multiples raisons, notamment financières, séduisent pas mal d'auteurs.
     Quelques mois avant qu'elle ne quitte Nathan pour Bayard, elle m'appelle :
     — Christian, ce n'est pas une commande mais une proposition honnête. Voilà, j'ai en préparation un Mégascope sur le thème de La Musique. Bien sûr, beaucoup d'auteurs pourraient rédiger une petite fiction là-dessus. Mais je tenais à vous prévenir et à vous proposer ce travail. Je sais que ce thème vous passionne et je suis sûre que vous me reprocheriez plus tard de ne pas vous avoir averti si je ne vous en parlais pas...

     J'ai ri. Et face à son insistance amicale et discrète, j'ai à nouveau cédé, bien décidé à lui prouver que je n'étais pas l'homme de la situation. En écrivant, de façon il faut bien l'avouer un peu provocatrice, le petit récit fantastique que je destinais à Jack Chaboud.
     Babeth, consternée, a réagi comme je le pressentais — et l'espérais !
     — Mais Christian, je ne peux pas publier ça ! Ce n'est pas du tout pour les petits. Et puis c'est terriblement érotique.
     — Vous pensez ? Mais un enfant de sept ou huit ans n'y verra rien de sexuel ! Tout est symbolique, suggéré, rien n'est dit explicitement.
     — Justement, c'est bien ce qui me gêne : le non-dit ! Ah, Christian, il faut absolument que vous m'écriviez une autre histoire. Plus simple. Destinée à ce public des Mégascope, que vous connaissez bien !

     Jack Chaboud, lui, n'a pas été gêné par l'aspect sentimental ( érotique ? ) de cette fusion charnelle sur laquelle repose l'essentiel du récit.
     Quant à Babeth, il m'a bien fallu lui livrer le texte promis. J'ai donc raconté pour le Mégascope sur la musique, l'histoire d'un jeune autiste surdoué, muet, ne sachant s'exprimer que par le biais de la musique, et qui passe en quelques mois du statut de débile et d'attardé mental à celui de jeune prodige. C'est Un idiot de génie, accessible aux seuls abonnés de Mégascope, un récit qui ne deviendra sans doute jamais un album.

 
UN EXTRAIT DU TEXTE  ( Un amour de violoncelle )
 ( on a volé le fabuleux violoncelle de la jeune Ariona, une virtuose prodige de 15 ans )
          Le lendemain, pendant la récréation, j'aperçus Ariona dans la cour, triste et le regard vide. J'allai trouver Pascal qui boudait dans le coin opposé.
           Va tout lui expliquer, lui dis-je. Sinon c'est moi qui le ferai !
          Devant moi, il révéla la vérité à Ariona.
           Eh bien ce secret, soupira-t-elle, personne ne le connaîtra jamais. Tu as gagné, Pascal, et j'ai tout perdu : ma carrière et ma raison de vivre !
           Je t'achèterai un autre instrument, promit-il.
           Tu n'as donc rien compris ? lança-t-elle avec colère. Sans mon violoncelle, je ne suis plus rien. Et sans moi, il va mourir !
           Mourir ?
           Pour qu'il survive, je dois en jouer ! Et moi seule en suis capable. C'est cela, mon secret, tu es content ?
          Pascal s'éloigna, tête basse. Moi, j'étais peu convaincu. Comment un instrument peut-il mourir ? Il est vrai qu'un violon a une âme. Mais ce violoncelle avait davantage qu'une âme : des sentiments. Il se nourrissait de l'amour d'Ariona.
          Plus que jamais, il fallait que je retrouve ce violoncelle. Et que cette étrange fille me révèle son secret !
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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