Christian Grenier, auteur jeunesse
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La Joconde en exil



Editeur : SEDRAP - Collection : Histoire en tête  (2013)
 
 
UN EXTRAIT DU TEXTE  ( La Joconde en exil )
 Le début du texte
     ( Pour échapper au pape, Léonard de Vinci fuit l'Italie en charrette avec ses trois tableaux préférés, son jeune élève Francesco et son assistant, le fidèle Batista. Mais franchir les Alpes est plus difficile que prévu ! )

     Le troisième jour à midi, arrivé au col de l'Argentière, le convoi doit s'arrêter. Une tempête de neige fait rage et le chemin n'est plus visible. Pour comble de malchance, Léonard a pris froid et il est tombé malade. Alité sous des couvertures dans la roulotte bâchée, il tousse et grelotte de fièvre. Batista veut le forcer à manger mais il refuse :
     — Donnez-moi seulement à boire. La diète est le meilleur remède.
     Léonard est têtu. Il ne boit pas d'alcool, mange peu et jamais de viande. Il refuse de se nourrir de cadavres. Tous les animaux sont ses amis, surtout les oiseaux... et les chauve-souris !
     Dans la nuit, sa fièvre monte. Francesco le veille en pleurant, il réchauffe ses mains dans les siennes. Ce voyage était une folie, ils n'arriveront jamais à Amboise... sans doute pas même en France.
     — Je les vois ! crie soudain le malade qui s'agite, les yeux mi clos.
     — Qui ? Qui voyez-vous, Maître ? demande Francesco.
     — Des anges... ils volent ! Mais oui, ils sont dans les airs !
     Voler a toujours été l'obsession du savant. Sa mort est proche, pense Francesco, il délire.
     — Ils survolent le pays dont parle Amerigo Vespucci ! Ce n'est pas l'Asie, Francesco, mais un autre continent1 ! Et ce sont des hommes, pas des anges. J'en vois parcourir les mers et vivre sous leur surface...
     — Oui, répond Francesco à son maître qui rêve éveillé.
     — Et voici mon cheval... mon cheval de bronze géant ! bredouille Léonard.
     Francesco éclate en sanglots. Cette statue équestre de cent tonnes et de sept mètres de haut, c'est l'échec le plus cuisant de son maître. Il lui a consacré quinze ans de sa vie avant que son commanditaire, le duc de Milan, ne fonde le bronze au dernier moment pour en faire... des canons. Quelle humiliation !
     Tandis que le mourant bredouille des mots sans suite, Francesco, épuisé, s'assoupit.
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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