A propos de...
la hausse des températures ? Il faut savoir que :
Le taux de réchauffement de la planète a doublé depuis 1970.
Les six années les plus chaudes enregistrées sur le globe sont 1995, 1997, 1998, 2001, 2002, 2005.
2005 a été l'année la plus chaude depuis 12 000 ans alors que l'activité solaire était minimale.
En Alaska, les températures augmentent dix fois plus vite que dans le reste du monde, elles ont déjà augmenté de 6° en moyenne, bien plus que ce qu'avaient prévu les modèles informatiques.
Des modèles élaborés par les climatologues prévoient une hausse des températures moyennes sur le globe qui pourrait atteindre 5,8° avant la fin du siècle.
Si la consommation des énergies fossiles continue à croître dans le monde de 2% par an comme elle le fait en moyenne depuis 1970, la température planétaire aura grimpé de 5° au moins en 2100, et de 10 à 20° en 2200.
Le méthane est 20 fois plus actif et puissant que le dioxyde de carbone comme gaz à effet de serre. Il y en a 10 000 milliards enfouis, soit plus du double des réserves mondiales de combustible fossile.
On craint ce fameux rot de méthane, qui s'est déjà produit il y a 55 millions d'années, à la fin du paléocène.
La jungle amazonienne mourra en 2050, contribuant à réchauffer la planète de 1,5° à elle seule ! Ajouté au rot de méthane, on arrive si l'on est pessimiste à une augmentation de la température de 7,3° en... 2050 !
les émissions de CO2 ? Il faut savoir que :
Le dioxyde de carbone s'accumule dans l'air deux fois plus vite que le processus naturel ne peut le supprimer.
Les concentrations de carbone sont à présent plus élevées qu'elles ne l'ont été depuis 420 000 ans ou ... depuis 20 millions d'années !
Pour mettre fin aux dégâts, il faudrait réduire les émissions de carbone de 60% dans le monde ( soit 80 à 90% dans les pays industrialisés ).
L'Amérique ( 5% de la population mondiale ) est responsable de 25% des émissions de carburants fossiles.
Sur les 56 pays qui émettent le plus de carbone, les Etats-Unis arrivent en 53ème position pour ce qui est des efforts menés pour réduire les émissions.
Le protocole de Kyoto ( 1997 ) préconisait de diminuer les émissions de CO2 de 5% d'ici à 2012. C'était dérisoire. La plupart du temps, ces propositions n'ont même pas été appliquées.
Les USA et l'Australie refusent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Fin 2008, la Chine vient de remplacer les Etats-Unis comme premier pays émetteur de gaz à effet de serre.
Aux USA, Dick Cheney a envisagé la construction de 1300 nouvelles centrales électrique ( gaz et charbon ). Aucune régulation n'est prévue pour elles, ni pour les 1082 centrales existantes.
Le transport aérien est le plus gros pollueur, et il est exonéré de taxes !
Pour que ce monde soit encore vivable tout au long de ce XXIème siècle, il faudrait diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 !
Même si l'on cessait brusquement demain matin nos émissions de CO2, il faudrait des milliers d'années avant que l'atmosphère redevienne ce qu'elle était avant le début de la révolution industrielle.
la fonte des glaciers ? Il faut savoir que :
Entre 1912 et 2000, les glaciers du Kilimandjaro ont diminué de 80%. Ils auront disparu en 2020.
Aux USA, dans le Glacier National Park, il n'y a plus que 50 glaciers sur 150. Entre 1850 et 1993, le parc a perdu 73% de sa calotte glaciaire.
En 2003, les glaciologues suisses ont noté que la fonte était dix fois plus importante qu'au milieu du XXe siècle.
Au total, les glaciers du monde perdent 100 km3 d'eau tous les ans, soit la quantité du Lac Léman. Depuis 1980, le phénomène s'accélère.
Quand les glaciers de l'Himalaya auront disparu, des centaines de millions de personnes devront partir ou mourir de soif.
La moitié de la production mondiale d'hydroélectricité dépend... des glaciers.
Des catastrophes annoncées ? il faut savoir que :
Une hausse même minime de la température peut multiplier par 10 le nombre des moustiques.
On a trouvé des larves d'abnophèles ( moustiques vecteurs de la malaria ) à Moscou ; depuis 1999, la fièvre du Nil a causé plusieurs centaines de décès aux Etats-Unis.
L'intérieur de l'Amérique du nord, de l'Europe et de l'Asie seront asséchés d'un tiers en 2050.
Faute de glace et de territoire, les 20 000 ours polaires rescapés sont condamnés à disparaître.
Faute d'eau, Ouzbékistan et Kazakhstan sont condamnés à disparaître.
La sécheresse et les inondations entraîneront la migration de millions de réfugiés.
1% des espèces vivantes disparaît chaque année. A ce rythme, la moitié des espèces aura disparu avant la fin de ce siècle.
A la fin du siècle, 4 milliards d'individus pourraient souffrir d'une pénurie d'eau, et les autres... des inondations.
Les énergies existantes ? Il faut savoir que :
Si l'on exclut l'énergie nucléaire ( 5% de l'énergie mondiale ), les « énergies propres » représentent sur le plan planétaire en 2007 :
1% ( biocarburants ) 0,05% ( énergie éolienne ) 0,05% ( solaire thermique — chauffe-eau solaires ) 0,001% ( solaire photovoltaïque )
La consommation électrique des logements et bureaux a été multipliée par 4 en 30 ans.
Pour que l'atome remplace pétrole et charbon, il faudrait construire 8 000 réacteurs ( il en existe 400 aujourd'hui dans le monde ).
Les centrales nucléaires ne sont pas la panacée : on n'a résolu ni le problème du démantèlement des centrales, ni celui de l'accumulation et du traitement des déchets, encore moins celui de la sécurité. « Le nucléaire exige un état fort et stable, une police fiable et nombreuse, la surveillance permanente de la population et le secret ? Vous avez là tous les germes d'une dérive totalitaire. » ( André Gortz )
L'avis des spécialistes ? ils ont affirmé :
« Si nous prenons ces décisions aujourd'hui, nous n'en verrons pas les effets avant la seconde partie du siècle. » Edouard Bard ( géologue, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'évolution du climat et de l'océan )
« Nous n'avons pas le droit de compromettre la vie des générations futures dans l'intérêt à court terme de la nôtre (... ) Je ne vois pas comment des choix individuels changeront « rapidement et radicalement » notre modèle de consommation et de production. D'autant que ce modèle a été conçu et imposé précisément pour étendre la domination du capital aux besoins, aux désirs, aux pensées, aux goûts de chacun et nous faire acheter, consommer, convoiter ce qu'il est dans l'intérêt du capitalisme de produire (...) L'écologie est une discipline foncièrement anticapitaliste et subversive (...) Le consommateur individualisé est le contraire du citoyen qui se sent responsable du bien commun. » André Gorz ( philosophe et penseur de l'écologie politique )
« L'ampleur du changement environnemental et l'épuisement des ressources fossiles imposent une transformation rapide et radicale de nos modes de production et de consommation, mais aussi de notre organisation sociale. » Dominique Bourg et Gilles Laurent-Rayssac ( In Le Développement durable. Maintenant ou jamais,Gallimard, 2006 )
« Le pouvoir revient à un petit nombre d'institutions financières privées dont le seul objectif est d'accumuler les profits. Ceux qui prennent les décisions financières portant chaque jour sur plus de 1 000 milliards de dollars sont aveugles à leurs conséquences écologiques, sociales et même économiques. » David C. Corten ( in Le procès de la mondialisation, Fayard, 2001 )
En 1974, ( agronome tiers-mondiste ) écrivait déjà : « Les menaces se précisent. Elles sont graves et mettent en danger l'existence même des hommes sur la Terre. L'épuisement des ressources est illustré par la hausse du prix du pétrole et des matières premières. Les sols, l'air et l'eau sont souillés, parfois de manière irréversible ; des espèces animales et végétales indispensables à la vie disparaissent en nombre croissant. Il y a déjà 4 milliards d'humains dont les trois-quarts vivent dans le dénuement alors que les pays riches se gorgent de la plupart des ressources mondiales. »
Candidat aux élections présidentielles de 1974, René Dumont avait obtenu... 1,33% des suffrages. Christian Grenier
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