Christian Grenier, auteur jeunesse
Recherche
   
Cliquer pour lire les questions précédentes 
REPONSES AU QUESTIONNAIRE
des auteurs dont le texte ne figure pas dans l’essai "Je suis un auteur jeunesse"

Marie-Florence EHRET
 Cliquer pour lire les questions suivantes


A cloche-coeur ( Cascade )

     Ma réponse risque d'être un peu banale : comme beaucoup d'autres, j'ai écrit mon premier livre jeunesse pour mon fils. Ce gamin, obstiné à repousser dédaigneusement tous les livres que je lui proposais, m'exaspérait, me désespérait, et en plus il avait l'air de se ficher de moi et je n'étais pas tout à fait sûre qu'il ait tort. Un jour où je l'avais attrapé par le col et secoué pour faire tomber de cet arbuste malingre un fruit de vérité en lui demandant : « Mais qu'est-ce qui t'intéresse ? » Il m'a répondu d'un air provocant — il avait douze ans : « Moi, y a qu'un truc qui m'intéresse, c'est les histoires d'amour avec des enfants ! »
     Alors j'ai écrit A cloche-coeur. S'il m'avait répondu le foot, j'aurais écrit l'histoire d'un champion de foot, mais bon, il m'a dit l'amour, alors, je lui ai offert le fille de mes rêves, ou de ses rêves, je ne sais pas, parce que pour écrire ce livre je me suis mise à sa place, et j'ai compris des tas de choses sur les filles, l'école, les parents, qui nous ont été très utiles par la suite, dans l'évolution de notre relation. Alors, appelleras-tu ça hasard ou nécessité ? C'était un jeu, un défi, un « chiche que »... chiche que j'écrirais pour toi, pour que tu aies envie de lire, toi... Il doit y en avoir beaucoup comme lui car ce livre a toujours des lecteurs dix ans après sa publication.



Et vogue la galère ! ( Syros jeunesse )

     L'amour, la rencontre amoureuse, la peur et l'attirance envers l'autre... ne sont pas des thèmes spécifiquement jeunesse, c'est sans doute la façon de les traiter, l'âge des personnages qui font la différence, quoiqu'un roman jeunesse pourrait ( dans l'abstrait ) ne pas compter de personnages de l'âge des lecteurs... J'évite en jeunesse les phrases longues dont j'aime pourtant le mouvement sinueux mais difficile à suivre par des lecteurs qu'une longue pratique n'a pas encore aguerri. Il s'agit aussi de maintenir l'intérêt du lecteur par un certain suspens, une tension narrative et j'avoue avoir quelque difficulté parfois à me soumettre à cette contrainte. Mais je crois qu'en jeunesse comme en poésie, il faut privilégier une langue directe et joyeuse, efficace, qui ne dissèque ni n'analyse ce dont elle parle, une langue parlée, modulée entre les niveaux familiers et relevés, entre dialogue et narration, une langue riche et vive. Pas question de se réduire à un vocabulaire limité, un livre est une occasion de rencontrer des mots nouveaux, des amis nouveaux, il faut seulement s'arranger pour faire les présentations à l'intérieur même du texte. ( J'aime les dictionnaires, mais je n'aime pas les livres qu'il faut lire avec un dictionnaire à la main. )
     A partir d'une douzaine d'années, un bon lecteur est susceptible de s'intéresser à l'ensemble de la littérature, pour les plus jeunes, les moins expérimentés, le texte se montrera plus aéré, pas trop long, il offrira des repères clairs, aidera l'enfant à mieux connaître le monde sans le mettre devant des problématiques, des responsabilités, des angoisses qui ne sont pas les siennes mais les nôtres. L'enfance est un monde immense, auquel la peur, la colère et tous les sentiments terribles qui nous dévastent ne sont pas étrangers. Les livres peuvent et doivent les aider à les surmonter, par déplacements, identifications, et partages. Il faut rendre ces mouvements possibles... mais je me suis éloignée du sujet !



     Marie Florence Ehret est née à Paris où elle vit toujours. Après des études de lettres et philosophie, de nombreux voyages à travers le monde et divers métiers, elle se consacre actuellement à l'écriture.
     On lui doit de nombreux ouvrages pour adultes mais aussi pour enfants. Elle participe à des ateliers d'écriture partout en France, ce qui lui permet de rencontrer son jeune public.
     Marie-France Ehret puise son inspiration au grè de ses rencontres et de ses voyages à travers le monde, plus particulièrement en Afrique. Les sujets évoqués sont actuels et traités avec justesse.

     ( source Ricochet )


     Visitez son site Internet
Cliquer pour lire les questions précédentes Page précédente   Page suivante  Cliquer pour lire les questions suivantes

Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
Adresse postale : Christian Grenier, BP 7, 24130 Le Fleix