Je suis arrivé à la littérature par hasard. A la réflexion, y a-t-il un hasard ? Tout a commencé par ma rencontre avec Danielle Martinigol, professeur des collèges. Nos premiers textes furent des nouvelles en direction des adultes mais bientôt Danielle décida d'écrire un roman pour enfants. Son texte fut pris chez Hachette, du coup je m'y suis mis aussi, et ce fut ainsi que naquit La citadelle du vertige. Cela ne m'a pas posé de cas de conscience d'écrire pour les jeunes, je ne l'ai pas fait parce que mes textes étaient refusés en littérature adulte. Je pense que la chose s'est faite naturellement. Danielle et moi avons toujours en tête cette maxime : écrivons ce que nous aurions aimé lire étant jeunes !

     Un texte pour la jeunesse est très souvent un texte court ! Et cela m'arrange, je n'aime pas écrire, alors plus vite je suis sur l'histoire suivante, plus je suis content ! Y a-t-il une spécificité du roman jeunesse ? Oui, bien entendu. Etant plus court, les personnages sont moins campés, leurs émotions moins développées. Je ne fais pas attention au vocabulaire employé. Si j'ai besoin d'un mot, je l'utilise, point final. Y a-t-il une censure ? En science-fiction, l'aventure prime souvent sur les états d'âme. Une auto-censure existe certainement, plus ou moins consciente, mais elle ne me semble pas handicapante. Tous les thèmes peuvent être abordés, je pense.

     Alain Grousset est né à Guéret, dans la Creuse, le premier jour de l'hiver 1956 ; un hiver particulièrement rigoureux, mais il n'y était pour rien. Arraché de sa terre natale dès l'âge de ses premières dents par des parents fonctionnaires, il atterrit à Orléans, où il vit et travaille toujours (comme technicien à France Télécom).

     Passionné très jeune par la BD et surtout la science-fiction, il entasse des tonnes (au sens propre !) d'albums et de livres. Il est à l'origine de magazines amateurs comme Fantascienza, (Prix Spécial du Grand Prix de la SF Française 1980). Il est aussi critique SF dans Les Nouvelles d'Orléans et, depuis de nombreuses années, dans Lire.

     Sa rencontre avec Danielle Martinigol est déterminante. Ensemble, ils écrivent plusieurs nouvelles, puis, chacun de leur côté, se lancent dans le roman. Dès son premier titre, La Citadelle du vertige (Livre de Poche Jeunesse, Hachette Jeunesse), Alain Grousset décroche le Grand Prix du Ministère de la Jeunesse et des Sports 1990. Dépassant actuellement les 170 000 exemplaires, La Citadelle du vertige est le best-seller incontesté de la science-fiction pour la jeunesse. En 1994, le tandem Martinigol-Grousset se reforme à la demande de Denis Guiot, alors directeur d'ouvrages pour Pleine Lune Nathan. Sous le pseudonyme de Kim Aldany paraît Les Mange-Forêts. Le livre obtient un tel succès que l'éditeur leur demande une suite : la série Kerri et Mégane est née, dont L'Oiseau-Trésor (2000) est le 6ème épisode.

     ( Source Autres Mondes )