Christian Grenier, auteur jeunesse
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REPONSES AU QUESTIONNAIRE
des auteurs dont le texte ne figure pas dans l’essai "Je suis un auteur jeunesse"

Stéphanie BENSON
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Haute tension ( Albin Michel )

     Je suis devenue auteur jeunesse grâce à deux facteurs majeurs : la demande des éditeurs et mes enfants. Les deuxièmes ont pesé de manière assez lourde dans la décision d'écrire pour les « petits ». Chronologiquement donc j'ai commencé en écrivant pour les « grands », les vraiment grands, ceux qui supportent la vue du sang, la discordance des gros mots et qui acceptent d'enlever les lunettes roses pour jeter un coup d'oeil sur le monde qui les entoure. Mais sur le coup, je n'avais pas compris que certains « petits » sont grands ( sans les guillemets ) et vice versa. Je croyais donc être incapable d'écrire pour les enfants, je croyais qu'il me faudrait simplifier, raccourcir, jolifier... bref, je n'avais rien compris. Cependant mes romans adulte traitaient de questions qui, à mon sens, ne concernent que les adultes comme la violence liée à la sexualité par exemple. Face aux premières demandes d'éditeurs jeunesse, j'ai répondu que je ne savais pas faire ça.
     Puis mes enfants, en ayant assez de contempler des couvertures de livres auxquels ils n'avaient pas accès, ont suggéré que je pense un peu à eux. Qu'ils pouvaient aussi avoir envie de lire des trucs où l'on regardait le monde « pour de vrai ». Je m'y suis lancée, honnêtement pas très convaincue, et ça a marché. D'abord pour moi et les enfants, ensuite auprès des éditeurs, puis auprès du public. Comme quoi, il n'y a vraiment pas d'âge pour devenir grand.



Les vampires contre-attaquent ( Milan-Poche )

     Pour moi, un texte jeunesse est celui que j'écris en le destinant à un lecteur jeune. C'est à dire que quand j'écris, je pense à ma fille, mon fils, le fils du voisin, la copine de la fille de ma copine, des trucs comme ça. Toutes les histoires jeunesse que j'écris ont une origine dans la vie d'une enfant. Parfois, l'enfant ne le sait pas, parfois j'oublie moi-même ce qui a motivé l'écriture, mais je sais qu'à un moment donné, il y a eu une discussion autour d'une douleur, une question, un problème rencontré par un enfant autour de moi et que, comme la seule chose que je sais faire, c'est raconter des histoires, j'offre mes histoires en guise de non-réponse. Alors il est évident que je n'emploie pas tout à fait le même vocabulaire ni tout à fait les mêmes images que quand je m'adresse aux adultes... quoique. On aborde parfois pas du tout les mêmes thèmes... quoique. Quand on y pense, les grands thèmes de la vie : la mort, la violence, l'amour, la place de chacun dans la société, appartiennent à tous, petits ou grands, en fait, on n'en sort pas. Un texte jeunesse est sans doute tout simplement un texte où les jeunes se retrouvent.
     C'est déjà pas mal.



     Stéphanie Benson est née à Londres. Après un bac littéraire, elle intègre la Keele University pour une licence de psychologie et de russe. Elle s'installe définitivement en France en 1981. Elle travaille d'abord comme éducatrice, puis décide, à partir de 1986, de tenter l'écriture de romans. Les éditions l'Atalante publient son premier roman, Une Chauve-souris dans le grenier, en 1995. Depuis, elle écrit aussi bien des romans noir que de la science-fiction. Elle a publié une dizaine de romans pour la jeunesse.


     ( Source Ricochet )
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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