Christian Grenier, auteur jeunesse
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REPONSES AU QUESTIONNAIRE
des auteurs dont le texte ne figure pas dans l’essai "Je suis un auteur jeunesse"

Robert BIGOT
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Une si petite flamme ( Syros, Les uns et les autres )

     En colonie de vacances, les enfants étaient magiquement suspendus à l'écoute des histoires que je leur lisais. D'où l'idée d'écrire et de leur lire des contes sur les thèmes qui avaient « enrêvé » mon enfance. Parce que mon père était tombé gravement malade après cinq ans de captivité et que la dèche de la famille n'était pas facile à vivre, j'ai tenté d'aider mes parents en essayant de publier ces contes. Mes rencontres avec Colette Vivier et Mathilde Leriche ont été déterminantes. Mathilde Leriche m'écrivit : J'ai aimé en particulier votre nouvelle intitulée La Lettre... Vous devriez essayer le roman.
     Ce fut Les Lumières du matin, dix fois refusé mais lauréat du Prix Jean Macé sur manuscrit : sans ce jury, sans doute ne serais-je pas devenu auteur jeunesse, plutôt tourné vers l'histoire. J'en parle dans L'histoire émue qui tente d'expliciter ma démarche vers l'histoire du peuple ( l'autre m'intéresse peu ). Avec ce premier livre je considérais déjà la littérature comme un acte militant : je n'ai pas choisi d'écrire pour la jeunesse, j'ai décidé de ne présenter des textes qu'à des éditeurs jeunesse ; parce que je n'ai rien à dire aux adultes.



Camille Clarisse ( Actes Sud, raisons d’enfance )

     Je retiens la plume pour ne jamais heurter, je soigne la façon de dire pour tenter d'être compris, j'essaie aussi de persuader ou de dissuader, parfois d'amuser, toujours de montrer de l'intérêt, de l'empathie, de l'amitié pour le lecteur. Comme dit plus haut, mon écriture jeunesse est militante, mes textes sont donc le plus souvent des tracts un peu longs. Moyennant quoi le profond respect que j'éprouve pour l'inconnu ( j'aime bien quand c'est une inconnue, c'est plus intime ; ça se sent d'ailleurs dans le ton et les mots ; j'adore écrire aux filles ), l'inconnu qui va me lire, guide à tout moment la trame de mes récits. Je ne sais écrire que l'émotion. Je suis donc très ému en écrivant. Je relis des dizaines de fois, je crains la banalité, le clicheton. Il faut être sincère, voilà, être vrai. Ressentir. Etre pudique. Et si possible simple. Aimer l'autre. De cette façon, je me sens capable de tout aborder. Je ne serais pas gêné de traiter du sexe parce qu'il existe des mots pour ce faire qui suggèrent sans salir, des mots qui ne caressent pas le lecteur dans le sens du poil. Il me semble que mes textes jeunesse se caractérisent par leur capacité à émouvoir, à convaincre le lecteur qu'ils sont réellement écrits pour lui seul ; et que pendant qu'il me lit, je pense à lui. C'est vai, d'ailleurs, je n'arrête pas. Donne moi la main, je vais te présenter à mes personnages...
     C'est beau, d'écrire pour les jeunes. C'est un métier qui ne s'improvise pas. Méfiez-vous des imitations.



     Robert Bigot est né à Paris. Il a passé son enfance durant la guerre et a suivi des études de physique et de chimie. Il fut directeur de laboratoire jusqu'en 1991.

     ( Source Ricochet )
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Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
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