Je retiens la plume pour ne jamais heurter, je soigne la façon de dire pour tenter d'être compris, j'essaie aussi de persuader ou de dissuader, parfois d'amuser, toujours de montrer de l'intérêt, de l'empathie, de l'amitié pour le lecteur. Comme dit plus haut, mon écriture jeunesse est militante, mes textes sont donc le plus souvent des tracts un peu longs. Moyennant quoi le profond respect que j'éprouve pour l'inconnu ( j'aime bien quand c'est une inconnue, c'est plus intime ; ça se sent d'ailleurs dans le ton et les mots ; j'adore écrire aux filles ), l'inconnu qui va me lire, guide à tout moment la trame de mes récits. Je ne sais écrire que l'émotion. Je suis donc très ému en écrivant. Je relis des dizaines de fois, je crains la banalité, le clicheton. Il faut être sincère, voilà, être vrai. Ressentir. Etre pudique. Et si possible simple. Aimer l'autre. De cette façon, je me sens capable de tout aborder. Je ne serais pas gêné de traiter du sexe parce qu'il existe des mots pour ce faire qui suggèrent sans salir, des mots qui ne caressent pas le lecteur dans le sens du poil. Il me semble que mes textes jeunesse se caractérisent par leur capacité à émouvoir, à convaincre le lecteur qu'ils sont réellement écrits pour lui seul ; et que pendant qu'il me lit, je pense à lui. C'est vai, d'ailleurs, je n'arrête pas. Donne moi la main, je vais te présenter à mes personnages...
C'est beau, d'écrire pour les jeunes. C'est un métier qui ne s'improvise pas. Méfiez-vous des imitations.