Un texte jeunesse, c'est un texte qui est lisible ; non pas seulement dans son vocabulaire, parce qu'il serait seulement plus simple. Lisible par cette part de nous-même restée sauvage, peut-être, plus que restée enfant ; cette part qui n'a pas été recouverte par d'autres containtes que les siennes propres.
Mieux, il nous rend parfois lisible cette part de nous-même. En nous reconnaissant, nous reconnaissons ce texte ( comme un bon texte, qui nous éclaire à nous-même ).
Ce n'est pas spécifique aux textes jeunesse ( je pense à des textes poétiques ou à des textes « pour adultes » qui peuvent présenter cette même qualité ) mais cette disposition me paraît plus présente en jeunesse.
Peut-être parce qu'avoir à simplifier la forme entraîne forcément un travail de limpidité, de lisibilité et de lucidité à un autre niveau. Peut-être aussi parce que travailler dans le secret ( je préfère ce terme à l'anonymat ) qui reste le lot de la quasi totalité des auteurs jeunesse, oblige peut-être à terme à enraciner son travail dans l'ordre de la nécessité intérieure.