Ni une vocation ni le hasard. J'ai commencé par écrire des romans pour adultes et cela me plaisait beaucoup. Il s'est trouvé que j'ai écrit aussi un roman de science-fiction, Alpha de la Licorne, que j'ai adressé à La Farandole et qui a bien plu. J'ai été heureux de la réussite de ce livre et j'ai eu envie de poursuivre, fortement poussé en ce sens par cette maison d'édition où j'ai rencontré des gens très compétents. Voilà comment cela s'est passé au début. J'ai poursuivi par la suite, heureux de maintenir ce contact avec les jeunes qui est, je trouve, très stimulant. J'ai toutefois gardé l'envie d'écrire pour adultes ( poésie, romans ) mais aussi, mes écrits pour la jeunesse n'essaient pas de maintenir l'enfant en l'état, mais le poussent vers l'âge adulte. Des livres comme : L'enfant de la légende ou La rose rouge du désert sont aussi des livres pour adultes, lisibles par des jeunes.

     Justement, ce qui caractérise à mes yeux un texte jeunesse, c'est la qualité de son écriture, ses exigences littéraires de forme et de contenu. C'est son pouvoir d'imaginaire. Il ne s'agit pas pour moi de raconter l'histoire d'une classe ou de faire « une soupe de quotidien » sous prétexte que c'est plus facile à lire. Non. Un livre pour la jeunesse doit être fort, structurant, apporter plaisir et pensée, non des ritournelles à la mode comme trop souvent les « grandes maisons d'édition » en produisent pour alimenter le tiroir-caisse. En ce qui concerne les thèmes, ce qui m'a séduit ( et continue d'ailleurs ), c'est la liberté qu'on a. Les effets de mode se font un peu sentir, mais moins que dans la littérature pour adultes. Reste le vocabulaire, qui doit être accessible, mais cela est valable pour tout. Le fait de rencontrer les jeunes dans leur classe, souvent dans l'année, nous oblige à être justes à cet égard. On peut s'adresser aux jeunes ( et ils le prennent souvent très bien ) comme à des adultes, sans essayer de faire de la démagogie sur le plan du vocabulaire.

     Originaire de la région toulousaine, Michel Cosem a fait ses études de lettres et de sciences politiques à Toulouse. En 1960, il a fondé la revue « Encres vives ».

     Depuis, il n'a jamais cessé d'écrire des romans et des poèmes. De 1974 à 1978, il fut directeur de la collection « Découvrir » aux éditions Seghers. Il a publié de nombreux romans pour la jeunesse. Des prix littéraires importants lui ont été attribués. Il est membre de la Société des Gens de Lettres, de la Société Civile des Auteurs Multi-médias, de la Charte des Auteurs et Illustrateurs de Jeunesse, et de la Maison des Ecrivains. Michel Cosem nous entraîne dans son monde merveilleux où l'imaginaire est roi. S'il est avant tout poète, il n'en est pas moins un grand « faiseur d'histoires ».

     ( source Ricochet )