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1°) Quelle(s) langue(s) traduis-tu, et dans quel sens ?
Italien — de l'italien au français.
2°) Est-ce que c'est long de traduire un texte de... mettons 100 pages ? Y a-t-il parfois des recherches particulières à faire (je pense à des termes techniques ou anciens, par exemple) ?
a) Evidemment. Enfin, difficile de donner une durée. b) Oui, par exemple, pour l'Italie, si l'auteur emploie des termes de dialectes. Un exemple : pour traduire Screziato di rosso de Lino Aldani, j'ai dû demander des précisions à l'auteur qui utilisait parfois des termes du dialecte lombard, je crois. Et je ne connais que — très peu — le dialecte vénitien qu'utilisaient mes parents.
3°) Les éditeurs imposent-ils parfois des contraintes particulières (coupure ou rallonge de texte) ? Les textes sont-ils remaniés ou corrigés après être passés entre tes mains ? Comment est rémunéré un traducteur ? fixe ? droits d'auteurs ?
a) Coupure ou rallonge ? Pour ma part, je n'ai pas eu ce genre de problème. b) Remaniés ou corrigés : là non plus, pas eu ce genre de retouches. c) J'ai toujours été rémunéré au nombre de signes.
4°) Je te connais comme traducteur de romans ou de nouvelles, t'est-il arrivé de traduire des BD, films, où autre chose ? ou de faire de la traduction/interprétation orale ?
BD, films... = non. Interprétation = quelquefois.
5°) T'est-il déjà arrivé de co-traduire, et comment cela se passe-t-il ?
Jamais
6°) Es-tu aussi écrivain(e) ? Si oui, est-ce fondamentalement différent ? Publies-tu sous un autre nom ? Si non, est-ce quelque chose que tu regrettes ?
Oui. Fondamentalement différent. Dans le cas de la traduction, on essaie de rester le plus près possible de la pensée et du style de l'auteur. Dans le second cas, on traduit ses propres pensées et l'on imagine une histoire, ce qui n'est pas le cas pour traduire. J'ai publié sous divers pseudos et surtout celui de Guy Scovel. Bizarre, mais je vendais mieux sous ce pseudo que sous mon nom.
7°) Que signifient pour toi les termes « sourcier » et « cibliste » et comment te situes-tu dans ton approche de la traduction ?
Je dois être un béotien car sourcier ne représente pour moi que l'homme avec une baguette de coudrier ou un pendule et le second ne figure pas dans le dico. Bref, je crois comprendre ce que ces termes sous-entendent. A priori je serais plutôt sourcier si cela signifie « être le plus près possible de l'auteur » a contrario de cibliste qui semble vouloir privilégier le type de lecteurs.
8°) Il y a certaines particularités des différents langages qui sont intraduisibles. Par exemple : comment choisir entre le « tu » et le « vous » anglo-saxon ? entre Bilbo Baggins et Bilbon Sacquet ? Comment traduire « axeman » ? Des jeux de mots intraduisibles y compris dans les noms propres ? Y a-t-il d'autres exemples de ce genre dans la (les) langue(s) que tu traduis ?
C'est également vrai en italien. Par exemple, il existe en Italie une expression « In bocca al lupo » que l'on pourrait traduire par Dans la gueule du loup, mais ça ne voudrait rien dire. On l'utilise pour souhaiter « bonne chance ». Mais pour conjurer le mauvais sort, il y a lieu de répondre « Crepi il lupo » ( Que le loup crève). Il n'existe donc pas d'équivalent français. Sinon le mot de Cambronne pour souhaiter bonne chance à quelqu'un qui passe un examen ou qui part en voyage. J'ai traduit le titre d'un texte de Piero Prosperi intitulé Crepi il lupo par La bonne chance.
9°) T'est-il arrivé de traduire des textes que tu n'aimais vraiment pas (je ne te demande pas de nom ;-)) et comment l'as-tu géré ?
Non car 1) il s'agissait de textes que j'avais sélectionnés moi-même et 2) les deux seuls textes que j'ai traduits sur demande (de Richard Comballot) et d'ailleurs toujours pas publiés m'ont plu (il m'avait d'ailleurs demandé auparavant mon avis).
10°) Pour ton plaisir, lis-tu des livres en langue étrangère ou non ? Pourquoi ? Et les films ?
Autrefois, oui, naturellement. Mais pas depuis longtemps. J'ai de moins en moins de temps à consacrer à la lecture malgré mes obligations pour le Grand Prix de l'Imaginaire. Les films : lorsqu'une V.O. italienne se présente. Pas souvent malheureusement. Par curiosité, un jour, je suis allé voir à Capoue Per un pugno di dollari. Entre nous, je préfère la version française. Le style un peu argotique du dialogue français colle mieux à ce genre de western.
11°) A ta connaissance, la situation des traducteurs (travail, statut...) est-elle différente en France et dans les autres pays francophones ? Je pense en particulier aux pays bilingues comme le Canada ou la Belgique... Le vocabulaire « français de France » ou « français du Canada » est parfois bien différent ; comment cela se reporte-t-il sur ton travail ?
Je n'en sais rien.
12°) Quels sont ton pire et ton meilleur souvenir de traduction ?
Alors là ? ? ? Le pire : probablement la première traduction. Pas facile de se jeter à l'eau. Le meilleur : peut-être la traduction de la nouvelle de Roberto Vacca : Le dernier Pape. A cause de l'humour. Un texte qui tenait du burlesque.
13°) Es-tu en contact avec un (ou des) auteur(s) que tu traduis ? Comment est-ce que ça se passe ? Des anecdotes à raconter aux lecteurs d'Onire ?
J'ai surtout été en contact avec Lino Aldani, un peu Malaguti, Prosperi, Sandrelli... et, aujourd'hui, Evangelisti. Mais je n'ai traduit qu'une toute petite chose de lui pour nooSFere. Malheureusement, il a un traducteur attitré chez Payot-Rivages. En revanche, j'ai fait appel à ses services pour deux expressions (dont l'une concernait d'ailleurs un problème de drogue) d'un des textes traduits pour Comballot.
14°) Y a-t-il une question que j'aurais dû te poser ou que tu aimerais poser à l'un de tes collègues assis sur la même sellette ? Dans ce cas, je me ferai un plaisir de la retransmettre !
Pas de questions particulières. Ainsi que je l'ai dit, je traduis trop peu à présent pour avoir une question précise.
15°) Last but not least (super ! je sais au moins dire ça ;-)) Un grand merci à tous de votre participation !
Pas de quoi.
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