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Album
Dallas
Série : Umbrella Academy    Album précédent tome 2 

Scénario : Gerard WAY
Dessins : Gabriel BÁ
Couleurs : Dave STEWART
Traduction : Jérôme WICKY

Delcourt , coll. Contrebande, février 2010
 
Cartonné
Format 265 x 175
Couleurs
ISBN 978-2-7560-2150-8
Voir une planche.
 
Quatrième de couverture
     À la suite d'un événement extraordinaire, quarante-trois enfants naissent spontanément de femmes qui ne montraient aucun signe de grossesse. Sir Reginald Hargreeves, inventeur multimillionnaire, adopte et élève sept de ces enfants exceptionnels dans l'espoir de sauver le monde.

     Les temps sont durs pour notre famille de super-héros recomposée. Quelques semaines après l'Apocalypse avortée — provoquée par l'un des leurs — et la mort de leur mentor bien-aimé Pogo, le moral du groupe est au plus bas. Chaque membre sombre dans une routine dépressive lorsqu'une nouvelle catastrophe menace d'altérer l'histoire et de détruire la planète. Le problème reste que ni Spaceboy, Rumeur, Séance, Numéro 5 ou encore Kraken ne semblent vraiment concernés...

     Conçu et écrit par Gerard Way, leader du groupe musical My Chemical Romance, Umbrella Academy est illustré par Gabriel Bá (Casanova) et colorisé par Dave Stewart (Hellboy).
     La série a remporté l'Eisner Award et le Harvey Award de la meilleure nouvelle série en 2008.
 
Critiques
(Attention : cette critique dévoile l'intrigue du premier tome).
 
 
     Rappel des faits : en mars 2009 apparaît sur les étals de nos librairies Umbrella Academy : la Suite Apocalyptique, un comic-book composé par deux illustres inconnus, mais précédé d'une bonne réputation. Sa lecture par les amateurs de comics fut équivalente à l'effet d'une explosion nucléaire (j'exagère à peine).
 
     Essayons de résumer la chose, si l'exploit est possible : à une date indéterminée naissent simultanément quarante-trois enfants dotés de pouvoirs extraordinaires. Sept d'entre eux survivent, et sont adoptés par un mystérieux aristocrate (en fait un alien grimé en humain) décidé à utiliser leurs dons pour sauver le monde d'une Apocalypse future. Un groupe de super-héros en culottes courtes apparaît ainsi sous le nom d'« Umbrella Academy ». Sa mission première, en attendant l'Apocalypse, consistera à défaire des menaces toutes plus surréalistes les unes que les autres, comme par exemple en combattant une Tour Eiffel pilotée par le robot-zombie de Gustave Eiffel.
 
     Le leader de ces enfants, Numéro Un, est doté d'une force surhumaine. Il deviendra plus tard Spaceboy, un astronaute au corps de gorille (un accident survenu sur Mars contraindra son père à l'opérer). Numéro Deux, Kraken, peut retenir sa respiration indéfiniment et fait preuve d'un certain talent dans le lancer de couteaux. Numéro Trois, Rumeur, manipule la réalité : tout ce qu'elle dit devient la vérité. Numéro Quatre, Séance, parle aux morts et possède des dons télékinésiques. Numéro Cinq voyage dans le temps : il n'aura pas l'occasion de se voir attribuer un nom car il fugue dans le futur au cours de son enfance, et ne reverra jamais son père adoptif. Numéro Six, Horreur, fait sortir de son corps des monstres venus d'autres dimensions. Enfin, Numéro Six, la future Viole Blanche, ne possède apparemment aucun super pouvoir, ce qui l'exclut du groupe de facto.
 
     La Suite Apocalyptique nous relatait les retrouvailles de ces enfants devenus adultes, à l'occasion de l'enterrement de leur père adoptif. La rencontre était plutôt tendue, car les super-héros ne s'étaient pas revus depuis la séparation du groupe, et les funérailles étaient l'occasion de mettre sur la table un certain nombre de problèmes restés en suspens (et nous pensions ici très fort à Watchmen, mais l'auteur ne cachait à aucun moment ses influences). Numéro Six est mort dans des circonstances mystérieuses il y a plusieurs années et Numéro Cinq, disparu dans le futur la veille du combat contre la Tour Eiffel, fait un retour surprenant dans le présent pour annoncer à ses frères et sœurs l'imminence de l'Apocalypse dans... trois jours (et l'on repense encore une fois à Watchmen, mais aussi à la série TV Heroes). Détail d'importance : Numéro Cinq a conservé son corps d'enfant, mais possède l'expérience d'un vieillard pour être resté seul plusieurs décennies dans un futur post-apocalyptique.
 
     Nous devions finalement découvrir que Viole Blanche, recrutée par une secte destinée à provoquer l'Apocalypse, possède en réalité un pouvoir immense car sa musique se révèle être une arme de destruction massive. Le club exploita son sentiment d'exclusion et sa soif de reconnaissance pour faire de son corps un « violon humain » et l'inciter à jouer une Symphony of Destruction. Heureusement, l'Umbrella Academy parvint à la stopper à temps en usant d'un stratagème retors (Séance manipula la dépouille de son défunt père pour troubler Viole Blanche, puis utilisa ses pouvoirs télékinésiques pour stopper le morceau de Lune qui s'apprêtait à tomber sur la Terre).
 
     Voilà donc l'histoire au ton tragi-comique complètement dingue que deux artistes inconnus parvenaient à nous conter en l'espace de cent quarante-huit pages (et encore, je synthétise), avec des personnages créés de toute pièce et qui ne profitaient donc pas de l'« historique » des traditionnels super-héros de comics. Cet album, par sa cohérence et sa richesse, pouvait se suffire à lui-même mais, hosanna, les rumeurs d'outre-atlantique nous apprirent que la série se poursuivait au pays de l'Oncle Sam, et que les auteurs n'en avaient pas fini avec l'Umbrella Academy. Aujourd'hui, près d'un an après le premier tome nous parvient donc Dallas, regroupant six nouveaux épisodes.
 
     Sur sa couverture, Dallas nous montre Numéro Cinq tenant dans les mains un fusil à lunette. Sur la première page, une Lincoln file en arborant des petits drapeaux américains. Difficile de ne pas penser à l'assassinat de Kennedy et en effet, la suite nous démontre que cet événement est un axe central dans l'intrigue de ce nouvel opus. Plus qu'un « truc » scénaristique, le voyage temporel devient donc le thème principal de la série, en faisant de Numéro Cinq un personnage capital d'Umbrella Academy (rappelons qu'il peut voyager dans le temps). Mais pour commencer, les choses vont mal pour nos super-héros : murés dans un état dépressif après les déboires survenus dans La Suite Apocalyptique, ils vont devoir abandonner leur attitude passive et œuvrer de concert face à l'arrivée d'une brigade temporelle aux trousses de Numéro Cinq (souvenez-vous des deux zigotos étrangement massacrés dans un bar au cours du premier tome). Ces nouvelles péripéties seront l'occasion d'éclaircir la fugue de Numéro Cinq dans le futur, un séjour mystérieux sur lequel il n'a encore pas tout dit.
 
     Je n'en dirai moi-même guère plus afin de ne pas gâcher la surprise, mais sachez que Dallas réussit le pari d'être plus intrigant, mystérieux et cruel que La Suite Apocalyptique. La série entre ainsi dans le club restreint des séries où des indices nous amènent à élaborer les hypothèses les plus saugrenues (à la manière de la série TV Lost, par exemple). On se demande souvent comment l'auteur parviendra à retomber sur ses pieds mais, contre toute attente, son numéro d'équilibriste ne faillit jamais. En outre, les personnalités des personnages (décidément complexes) se voient encore développées, ce qui renforce davantage la thématique familiale chère à l'auteur (à l'évidence héritée des X-Men), en rendant ses acteurs toujours plus humains et attachants.
 
     Alors bien sûr, le comic-book reste très dense, difficile à suivre dans sa façon de passer du coq à l'âne en distillant un maximum d'informations et on en vient parfois à se demander si les auteurs sont des imposteurs ou des génies, mais Umbrella Academy s'apprécie sur plusieurs lectures, et soyez assuré que cette œuvre n'a pas fini de faire parler d'elle.

Florent M.          
07/02/2010          


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