Nous sommes cette fois en 2019, pour l'ultime rencontre entre les WildC.A.T.S et les X-Men. L'humanité a entrepris une guerre contre les mutants et a créé les « sentinelles », des machines surpuissantes capables de tenir tête aux mutants. Mais les Daemonites se sont emparés de cette technologie et ont fusionné avec elle en des sortes de biomachines invincibles. Les mutants, Kherans et soldats sont réduits à l'impuissance, portant en eux des implants qui annihilent leurs super-pouvoirs. Une seule solution : remonter le temps pour se détruire soi-même, car si les Kherans n'étaient pas arrivés sur Terre, les Daemonites ne les y auraient pas suivis !
Comparativement aux précédents tomes, celui-ci est doté d'un scénario beaucoup plus complexe, signé Warren Ellis, qui rappelle évidemment la Guerre des Machines des films Terminator. On pourra regretter un trop grand nombre de personnages, ce qui dilue l'intensité au profit du spectaculaire, ainsi qu'une fin expéditive qui élude allègrement les problèmes posés par le paradoxe temporel (si les super-héros n'existent plus, qui va remonter le temps pour empêcher les Kherans de débarquer ?), mais à ces détails près, le scénario se montre particulièrement efficace.
Une nouvelle fois, le graphisme est totalement différent, mais tout aussi superbe que ceux des prédécesseurs. Beaucoup plus sombre et statique, le dessin de Matt Broome est plus « dramatique ». Les personnages ont des visages parcourus de rides profondes et une stature imposante, monolithique. Brisés, ils sont loin des personnages glorieux d'un Jim Lee...
Un final impressionnant pour cette étonnante série qui, en quatre volets, permet de découvrir quatre époques, quatre styles totalement différents, quatre approches d'un thème similaire pour créer quatre univers très éloignés l'un de l'autre. Le risque de ce genre de série serait que les albums soient inégaux, mais l'ensemble est ici de haute tenue, malgré des scénarios un peu légers. Une œuvre plus que séduisante !
Pascal Patoz nooSFere 15/01/2001
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