Le jeune Larry Montray arrive sur Ténébreuse avec son père, fonctionnaire terrien de l'astroport. Bien que n'y étant jamais venu auparavant, il s'y sent comme chez lui. Au cours de ses promenades, il se lie avec Kennard Alton, un adolescent de son âge. Commence alors cette nouvelle aventure d'un terrien qui va découvrir les subtilités de la culture de Ténébreuse.
L'intrigue se situe à l'époque de Damon Ridenow — dont Kennard Alton est d'ailleurs le neveu — mais à aucun moment on ne retrouve les thématiques ni même les évènements des trois autres tomes de ce cycle. Il y a là un décalage qui casse quelque peu la dynamique d'ensemble du cycle. Même s'il se lit agréablement, cet épisode ne fait qu'enchaîner les occasions manquées de mieux approfondir l'univers de Ténébreuse, ce qui est très frustrant pour le lecteur. Quelques réflexions intéressantes sont esquissées sur l'évolution des sociétés, avec la comparaison entre terriens et ténébrans, très différents, bien qu'issus de la même souche. Mais la part est faite trop belle aux tribulations des deux adolescents, avec force rebondissements et beaucoup de bons sentiments.
Avec ses deux héros adolescents, L'étoile du danger aurait été mieux placé dans une collection de littérature jeunesse. Il y a là une évidente erreur de casting, et de ce fait ce roman se situe bien en dessous de ce que l'on est en droit d'attendre dans le cadre d'un projet aussi ambitieux. Ce caractère très inégal est du reste l'un des désagréments du cycle de Ténébreuse.
Juste un mot d'introduction pour commenter la nouvelle présentation des bouquins de science-fiction de chez Presses Pocket : une dominante grise avec une double couverture. La deuxième est une peinture pleine page, comme une carte postale, de Siudmak. La première reprend un fragment de l'illustration intérieure avec à côté les premières lignes du début du roman. Moi, j'aime moins. Je préférais l'ancienne présentation. En outre, je ne vais plus pouvoir les ranger avec les autres et je trouve ça gênant. Mais d'autres aimeront peut-être...
L'étoile du danger : Larry suit son père sur Ténébreuse où il vient d'obtenir une nouvelle affectation. Le jeune homme brûle de découvrir la planète dont les aspects les plus intimes lui sont cachés et les autochtones qui vivent à l'écart des terriens. Son statut gêne sa curiosité. Les ténébrans, en effet, méprisent les terriens et vivent dans un monde où la science est peu évoluée ; ils contrebalancent cette faiblesse par leurs pouvoirs parapsychologiques, télépathie, téléportation... Larry, pourtant, sera adopté par eux contre le gré de son père et vivra en leur compagnie des aventures mortelles.
Ce roman fait partie d'un cycle d'histoires qui se passent sur la planète Ténébreuse. On a pu le comparer à des monuments littéraires comme Dune ou l'univers de Tolkien. Le livre est réussi, effectivement. Cependant, la comparaison me semble un peu trop flatteuse. Pour en prendre toute la mesure, il faudra se plonger dans le cycle en entier. Il n'y a plus qu'à espérer que Presses Pocket rééditera les autres maillons de cette chaîne prometteuse.
L'oeuvre de Marion Zimmer Bradley a également des affinités avec celle d'Ursula Le Guin et je songe en particulier à La Ligue de Tous Les Mondes, et surtout à La main gauche de la nuit. On y retrouve ce même dépaysement, cette même imagination s'appuyant sur le souci de décrire l'altérité avec une grande précision anthropologique.