Dans ce roman, Gurvan vit sa troisième et dernière aventure. La guerre contre l'autre fait rage, plus dure que jamais, et semble ne jamais devoir finir. Les pilotes d'intercepteur ont vu leur durée moyenne de survie diminuer considérablement et ils ont fort peu de chances de vivre l'avènement de la fin des hostilités. Dans cette ambiance perpétuellement tendue, Gurvan tire bien son épingle du jeu et révèle chaque jour ses qualités humaines et militaires, il se bat là la fois contre l'ennemi et contre les doutes qui ne cessent de l'assaillir, injectant du dégoût dans sa joie d'avoir survécu un jour de plus. Mais il s'en sortira finalement admirablement sur tous les plans, y compris sur celui de l'amour.
Et quand la fin de la guerre sera proclamée, il se retrouvera parmi ses amis les plus fidèles et leur proposera un avenir radieux, exorcisant ainsi la peur que faisait naître en eux la perspective d'une paix définitive.
Officier-Pilote Gurvan est un roman réussi, à l'image du cycle entier d'ailleurs. Hérault a construit là une épopée guerrière fort saine qui évite les travers du genre : la violence gratuite, les soldats idiots et assoiffés de sang, l'avidité de conquête... Chez lui, la guerre passe très bien, entre la naïveté et l'âpreté des combats, la volonté de survivre et la mort, l'amitié et l'écœurement. Le résultat est assez étonnant et mérite lecture.
On ne s'ennuie pas et on ne se lasse pas, en dépit du grand nombre des affrontements spatiaux qui auraient pu se ressembler au point d'amoindrir l'intérêt du lecteur.
Bravo, monsieur Hérault, vous nous avez fait passer un bon moment, en toute simplicité.
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/3/1988 dans Fiction 395
Mise en ligne le : 16/4/2003