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Kwest

Andreas ESCHBACH

Titre original : Qwest, 2001
Traduction de Claire DUVAL
Illustration de MANCHU

L'ATALANTE (Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne
Dépôt légal : septembre 2002, Achevé d'imprimer : septembre 2002
Première édition
Roman, 512 pages, catégorie / prix : 21 €
ISBN : 2-84172-216-3
Format : 14,4 x 19,9 cm
Genre : Science-Fiction

Couverture à rabats.



Quatrième de couverture
     La vie abonde dans le cosmos. Mais quelle en fut l'origine ? Chaque civilisation, humaine ou non, garde en mémoire une légende du commen­cement de toute chose, en des temps immémoriaux, sur une planète que nul n'a jamais trouvée. Les tradi­tions populaires ne se lassent pas de conter la splendeur de ce monde où jadis les ténèbres prirent fin pour laisser la vie voir le jour. On dit que des trésors y attendent la main qui viendra les découvrir. On dit que ce paradis recèle le secret de l'immor­talité. On dit encore qu'il est possible d'y rencontrer Dieu.
     Eftalan Kwest, commandant du Megatao, patriarche du clan des Bois Flottants, héros de guerre, a entrepris la quête de la mythique « Planète des Origines » malgré le mal incurable dont il est atteint, pour le service du Pantap et le salut du Royaume que menace l'Empereur des Étoiles. Une quête qui deviendra bientôt hallucinée.
     L'aventure commence quand deux étranges pèlerins guidés par un novice de la confrérie des Gardiens font route dans la mon­tagne vers le Pashkanarium, le temple de la connaissance...
     Avec Kwest, Andréas Eschbach revient dans l'univers des Mil­liards de tapis de cheveux, des mil­lénaires plus tôt.
Critiques
     L'univers grouille de vie. Des milliers de races, dont les humains. Mais l'humanité ne forme pas un bloc. D'un côté l'Empire, une civilisation guerrière englobant plusieurs galaxies, des billions d'êtres humains dont l'expansion ne semble jamais devoir s'arrêter. En face, le Royaume, représentant quelques centaines de planètes et sur lequel règne le Pantap. L'Empire est aux portes du Royaume, qui ne fait pas le poids. Sous les ordres du Pantap, Eftalan Kwest, patriarche de son clan et héros de guerre, se lance dans une quête désespérée aux commandes de son gigantesque vaisseau, le Megatao : retrouver la Planète des Origines sur laquelle, selon une légende commune à des milliers de races, la vie aurait éclos pour la première fois. Comment cette planète pourrait-elle sauver le Royaume ? Nul ne le sait.

     Pour la retrouver, Kwest commence une extraordinaire aventure qui passe par un contact avec les Yorsen, une race extraterrestre dont le nom signifie « les Grands Anciens », un peuple déjà vieux de plusieurs millions d'années lorsque les humains se dressaient pour la première fois sur leurs jambes. Seulement voilà, Kwest souffre d'une maladie mortelle qui, si elle avait été déclarée, aurait dû lui coûter son commandement. Ce qui fait de lui un traître. D'autant plus que la mission que Kwest impose à son équipage n'est peut-être pas forcément celle donnée par le Pantap...

     Avec Kwest, Eschbach revient au space op', qui plus est dans le même univers que Des Milliards de tapis de cheveux, bien que cela n'ait pas vraiment d'importance. La quasi-totalité du roman se déroule à l'intérieur d'un vaisseau, un confinement un tantinet étouffant compensé par des situations intéressantes et des personnages aux caractères forts, quoiqu'à la limite du poncif, tel ce commandant tyrannique ou cet immortel torturé par tous les êtres chers qu'il a perdu. On a droit à un début sur les chapeaux de roue, qui malheureusement se délite pour finalement aboutir à une banale quête du divin par un homme aux portes de la mort, quête qui tourne finalement à l'absurde. On est également en présence d'une société hyper-hiérarchisée et rigide, pour laquelle Eschbach n'a pas su éviter les clichés. Enfin, la menace extérieure représentée par l'Empire, qui au début du livre créait une réelle pression narrative, bascule vite au dernier plan et fait retomber l'enjeu global du roman. Au total, le sentiment qui prédomine, lorsqu'on ferme le bouquin, n'est pas la déception mais plutôt la perplexité. Quoi ? Tout ça pour ça ! ? Classique et sans réelle invention, mais riche d'énergie, Kwest demeure une histoire agréable à lire, fluide et bien écrite. Reste que ce livre souffre d'une édition postérieure à l'époustouflant Des Milliards de tapis de cheveux et soutient difficilement la comparaison...

Sandrine GRENIER
Première parution : 1/1/2003 dans Bifrost 29
Mise en ligne le : 21/4/2004


     La lourde pochade Kelwitts Stern (comique agricole et remix improbable de E.T. et de La Soupe aux choux) et le peu original Marsprojekt (incursion dans la production pour la jeunesse) n'ayant pas trouvé preneurs de ce côté-ci du Rhin, Kwest est donc, après Des milliards de tapis de cheveux en 1999, Station solaire en 2000, et Jésus Vidéo en 2001, le quatrième roman d'Eschbach traduit en France (mais en fait le sixième de l'auteur, sur sept publiés à ce jour en Allemagne).
     Autant l'avouer d'entrée : je suis quelque peu embarrassé pour parler de ce livre. En effet, et en dépit d'indéniables qualités, nul doute sur le fait qu'il ne soutient que fort mal la comparaison avec les précédentes livraisons de l'homme de Stuttgart. De plus, avoir situé l'action de ce roman dans l'univers des Tapis de cheveux (quelques dizaines de milliers d'années en amont du premier roman) ne fait qu'aggraver les choses : on ne retrouve ici que fort peu du maillage enchanteur d'il y a trois ans, et les lecteurs qui avaient été enthousiasmés par les Tapis risquent fort d'éprouver quelque déception.
     Space opera de facture classique, trop classique, Kwest aurait été sans doute mieux accueilli s'il avait porté la signature d'un écrivain dont on attend moins. Pour commencer, contrairement à Jésus Vidéo, Kwest réussit mal à tenir le lecteur en haleine sur toute sa longueur. J'avais regretté (dans Galaxies n°20) que le précédent roman ne compte pas « 200 ou 300 pages de plus » ; cette fois, je me sens obligé de dire qu'il serait bien meilleur s'il en comptait 200 ou 300 de moins. Pire, il est assez aisé de pointer l'excédent : les tableaux 5 et 6, qui oscillent entre le planet opera de bas étage et la série Harlequin, pourraient disparaître en intégralité sans que le roman en souffre, bien au contraire. La romance ridicule entre Baïlan et Millequatre, entre ponts supérieur et inférieur du vaisseau Megatao, pourrait tout au plus se révéler utile pour un Cameron, s'il lui prenait l'envie d'adapter ce pavé à l'écran : en faisant interpréter le rôle de Baïlan par Leonardo Di Caprio, le parallélisme avec Titanic deviendrait encore plus évident. On se demande franchement ce que ce pitoyable feuilleton à l'eau de rose vient faire là-dedans, d'autant qu'il étend ses épisodes convenus, tel le soap opera moyen, sur la quasi-totalité du livre. Quelques autres passages auraient également pu être plus ramassés : l'ensemble y aurait gagné. Et la conclusion, tout aussi ambiguë que celle de Jésus Vidéo, n'en est pas pour autant aussi percutante.
     Est-ce à dire que Kwest est un mauvais roman ? Tout de même pas, et ce pour deux raisons. Premièrement, parce qu'en dépit des longueurs et lourdeurs pointées ci-dessus, des pans entiers de l'ouvrage restent très réjouissants (notamment tout le premier tableau, et les chapitres concernant les Yorsen), ce qui permet une fois encore de supposer que si le livre avait été ramené à des dimensions plus modestes et davantage construit autour de ces moments-là, on aurait pu le saluer comme une brillante variation sur le thème de la quête interstellaire. Deuxièmement, parce que le savoir-faire d'Eschbach vient sauver ce « Titanic » du naufrage : même si le lecteur n'est pas toujours tenu en haleine, il ne s'ennuie pas pour autant, mené qu'il est par la patte experte de l'auteur. Même lorsqu'il « tire à la ligne », Eschbach reste sans conteste l'un des meilleurs auteurs européens, et l'on peut dire de Kwest ce que l'on a dit du Wall de Pink Floyd : bien sûr, il y a des faiblesses là-dedans, des longueurs inutiles, des tendances mégalomaniaques pénibles et des dérives commerciales urticantes ; bien sûr, on est déçu lorsque l'on compare cette livraison aux chocs esthétiques qui l'ont précédée. Mais si toutes les productions du genre étaient de ce niveau, on aurait moins souvent lieu de lancer des imprécations aux étoiles, d'invoquer le feu purificateur ou de rêver d'interventions du Saint Pilon.

Bruno DELLA CHIESA
Première parution : 1/9/2002 dans Galaxies 26
Mise en ligne le : 17/2/2004

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