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Les Meilleurs récits de Startling Stories

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Jacques SADOUL

Cycle : Les Meilleurs récits de... (J'ai lu)  vol. 9 

Traduction de France-Marie WATKINS
Illustration de Earle K. BERGEY

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 784
Dépôt légal : 4ème trimestre 1977, Achevé d'imprimer : 4 novembre 1977
Première édition
Anthologie, 256 pages, catégorie / prix : 2
ISBN : 2-277-11784-6
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Startling Stories n'eut qu'une assez brève existence, entre 1939 et 1955. Il publia certes du space-opera comme ses confrères de l'époque, mais aussi des récits d'humour et des textes plus élaborés qui annoncent la science-fiction de la décade suivante.
     Ces trois tendances sont représentées dans cette anthologie : l'humour avec les nouvelles de Arthur C. Clarke, Henry Kuttner et Jack Lewis ; la S-F classique avec Edmond Hamilton, dans un récit du Captain Future, Leigh Brackett et A. Bertram Chandler ; la science-fiction plus ambitieuse avec Philip José Farmer, Ray Bradbury et Margaret St Clair.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Jacques SADOUL, Introduction, pages 5 à 7, introduction
2 - Jack LEWIS, Qui a copié ? (Who's cribbing ?, 1953), pages 9 à 17, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
3 - Philip José FARMER, Faire voile (Sail on! Sail on!, 1952), pages 18 à 40, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
4 - Arthur Bertram CHANDLER, Un art perdu (Lost Art, 1952), pages 41 à 84, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
5 - Arthur C. CLARKE, Leçon d'histoire (History Lesson / Expedition to Earth, 1949), pages 85 à 96, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
6 - Lloyd Arthur ESHBACH, Les Trois mages (Three wise men, 1939), pages 97 à 118, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
7 - Ray BRADBURY, Automates, société anonyme (Marionettes, Inc., 1949), pages 119 à 128, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
8 - Richard MATHESON, La Guerre des sorcières (Witch War, 1951), pages 129 à 136, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
9 - Margaret SAINT-CLAIR, Une arme humanitaire (Then Fly Our Greetings, 1951), pages 137 à 159, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
10 - Henry KUTTNER, Ne vous retournez pas tout de suite (Don't Look Now, 1948), pages 160 à 178, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
11 - Edmond HAMILTON, Les Harpistes de Titan (The Harpers of Titan, 1950), pages 179 à 213, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
12 - Leigh BRACKETT, Les Derniers jours de Shandakor (The Last Days of Shandakor, 1952), pages 214 à 254, nouvelle, trad. France-Marie WATKINS
Critiques
LE REFLET D'UNE EPOQUE INCONNUE

     On ne remerciera jamais assez Jacques Sadoul — et je profite de l'occasion qui m'est offerte pour le crier bien haut — de ce qu'il a eu l'audace d'entreprendre pour nous restituer régulièrement un panorama des principales revues américaines de leur origine à nos jours. Je ne veux pas dire que son travail est toujours aussi complet et documenté qu'on pourrait peut-être le souhaiter. Néanmoins, pour l'amateur ne disposant pas des sources, des collections et de la documentation nécessaires, il y a là, sinon une mine de renseignements, du moins, un reflet de ce que fut une époque complètement inconnue et durant laquelle notre pays ignorait jusqu'à l'existence de la science-fiction, C'est donc toujours avec beaucoup de respect et un pincement au cœur que je m'empare chez mon libraire d'un nouveau numéro à la couverture illustrée d'un éventail de ces publications d'outre-Atlantique dont le dessin, à jamais perdu, ouvrait si bien la porte au rêve. Ceux de Startling Stories sont d'ailleurs parmi les plus beaux que Sadoul ait sélectionnés : visages de jeunes filles effrayées, monstruosités devenues presque sympathiques à force d'années de bandes dessinées attachées à les populariser, héros rappelant les « Buck Rogers » de serials désormais invisibles... Toutes les couvertures des Fiction, Galaxie, Univers me font, comparativement, l'effet de sous-produits de supermarchés au regard de ces quelques délires qui introduisaient les grands opéras de l'espace dont nos éditeurs republient encore les strophes.
     Historiquement, « Startling Stories » est née à l'aube de l'année 1939 sous l'impulsion de « Thrllllng Wonder Stories » et de Mort Welsinger et publia dans son premier numéro un roman désormais célèbre : « La Flamme Noire ». A la cadence d'un numéro environ tous les deux mois, la revue vécut 91 fascicules (à savoir jusqu'en août 1955) au cours desquels la plupart des grands noms de la science-fiction américaine y firent une ou plusieurs apparitions. Il faut signaler surtout Edmond Hamilton (The Star of life, La Vallée Magique, ViIle sous globe), Fredric Brown (L'univers en folie), Eric Frank Russel (The Star Watchers), A.E. Van Vogt (Créateur d'univers), Henry Kuttner (A Million Year to conquer, Le monde obscur, Weil of the Worlds), Jack Vance (La Planète géante), et encore, Sturgeon, Farmer, G.O.Smith, R,F. Jones, R, Bradbury... Il faudrait presque tout citer.
     Jacques Sadoul a donc sélectionné onze textes pour représenter les seize années d'existence d'une revue au contenu des plus riches. On regrettera l'exiguïté du cadre, regret renforcé par la présence de rééditions qui, bien que constituant quelques-unes des perles de la collection, réduisent néanmoins le champ de la découverte. Je veux parler surtout du récit
     de Bradbury et de celui de Kuttner, toujours disponibles chez d'autres éditeurs, voire ceux de Farmer et de Clarke publiés dans « Fiction » il n'y a pas si longtemps me semble-t-il. Mais il reste néanmoins largement de quoi ne point trop en vouloir à l'anthologiste qui est en droit d'ignorer les collectionneurs et les aficionados pour s'inquiéter de son seul public, et celui-là n'a pas forcément déjà lu « Ne vous retournez pas ! » d'un Kuttner au mieux de son efficacité ou « Par delà l'Océan » du jeune Farmer que l'on ne devinait pas, à l'époque, si prolifique et, dirai-je, essentiel.
     En tous cas, l'aventure du Capitaine Future : « Les Harpistes de Titan » vaut à elle seule l'achat de ce volume. C'est signé par Edmond Hamilton. C'est naïf et romantique en diable. C'est de la bonne bédé des années quarante que l'on verrait bien iIIustrée par un Alex Raymond, Avec robot, androïde, transplantation de cerveau et sirènes d'un nouveau genre. Heureusement, le bon Terrien arrive à temps pour châtier le méchant extraterrestre coupable de fomenter la révolte contre notre innocente humanité. Du western comme on n'en fait plus mais qui conserve un zeste d'humour ou de tendresse propre à nous en faire accepter la simplicité trente années plus tard. J'admets volontiers que je me délecte d'un Jean de la Hire. Je suis presque un inconditionnel d'Edgar Rice Burroughs. Alors, bravo à ce Capitaine courageux et sans reproche. Il fallait le faire connaÎtre et Sadoul a osé. Après tout, on nous refile bien le John Wayne des « Diables de Guadalcanal » sur TF1 cette seconde semaine de janvier ! Seulement, Wayne n'arrive pas à me faire sourire.
     « Qui a copié ? » de Jack Lewis est une sorte de pochade. Sadoul qualifie le texte comme « un des plus beaux récits du paradoxe qu'il m'ait été donné de lire ». L'adjectif beau me paraIt excessif. Et il y a un abîme littéraire entre ce conte et « L'enfant en proie au temps » de Harness. Néanmoins, cette suite de lettres amène progressivement un effet de ce que j'appellerai l'estomac retourné, chaque lecteur de science-fiction se révélant le plus souvent un auteur en puissance et, par déduction, susceptible de connaître les avatars de Jack Lewis.
     Pochade pour pochade, « La Guerre des Sorcières » de Matheson a une efficacité toute sanglante. C'est assez pour que l'on frémisse mais insuffisant pour démontrer l'énorme talent de l'auteur.
     Ce qui n'est pas le cas pour Margaret St Clair dont « Une arme humanitaire » surgit dans le recueil comme une gigantesque explosion. S'agit-il d'une satire à l'humour au second degré ? Il faut en tous cas accorder à l'auteur un détachement étonnant (à une époque ,ou l'aventure était le plus souvent une fin en soi) et une réticence certaine à l'égard des bienfaits de la science. Nouvelle cataclysmique, bien sûr, mais avant tout acceptation de la petitesse de l'individu face à certains mystères qu'il ne faut peut-être pas tenter d'éIucider trop tôt. Thème désuet ? C'est selon. Si l'homme portait tout simplement en lui, au plus profond de lui, les germes de sa propre destruction ?
     Si la découverte de Lloyd Arthur Eschbach ne bouleverse en aucun cas mon répertoire intime des auteurs à ne point ignorer, « Les trois mages » n'est pas ce que l'on a pu faire de pire aux U.S.A. de l'âge d'or. On y retrouve en tous cas ce souci d'invention qui semble se perdre avec les nouvelles générations. Souci que l'on retrouve avec un Bertram Chandler toujours trop injustement méconnu en dépit de qualités que les ans et les récits ne font que confirmer.
     Mais il y a surtout, pour clore le recueil et mon article, un texte de Leigh Brakett intitulé « Les derniers jours de Shandakor ».(que SadouL, je me demande bien pourquoi — n'a pas cru bon de présenter), et qui constitue un élément supplémentaire — et sauf erreur inédit — du cycle de Mars, d'inoubliable mémoire.
     Alors, si vous voulez retrouver durant un épisode l'extraordinaire paysage martien, de Barrakesh à Jekkara, avec sa faune, ses caravanes, ses mystères enfouis dans le sable glacé, installez-vous à votre tour et avec ce recueil dans votre fauteuil à bascule.
     Ceci était paru voilà près de trente ans, lorsque les revues n'étaient pas ce qu'elles sont dans la lointaine Amérique.

Jean-Pierre FONTANA (site web)
Première parution : 1/3/1978 dans Fiction 288
Mise en ligne le : 18/11/2003

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Alfred Hitchcock Presente ( Saison 4 - Episode 06 : Design For Loving ) , 1958, Robert Stevens (d'après le texte : Automates, société anonyme), (Episode Série TV)
Ray Bradbury présente ( Saison 1 - Episode 01 : Marionettes, Inc. ) , 1985, Paul Lynch (d'après le texte : Automates, société anonyme), (Episode Série TV)

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