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Baroudeur

Jack VANCE


Illustration de Véronique MEIGNAUD

ActuSF , coll. Les Trois Souhaits
Dépôt légal : février 2009
Première édition
Recueil de nouvelles, 178 pages, catégorie / prix : 9,80 €
ISBN : 978-2-917689-10-3
Format : 13,0 x 18,0 cm



Quatrième de couverture
     À priori la mission de Thissel était simple : récupérer à la descente du convoi carcéral le dangereux criminel Haxo Angmark. Elle le devient beaucoup moins lorsque ce dernier parvient à s'enfuir et à se fondre dans la population de la planète Sirène. Un monde où chacun porte un masque et ne s'exprime qu'en chantant. Commence alors pour les deux hommes une partie de cache-cache mortelle.
     Haute en couleur dans un décor baroque et flamboyant, l'intrigue de « Papillon de Lune » mélange suspense et exotisme. Un cocktail emblématique de ce recueil de nouvelles et de toute l'oeuvre de Jack Vance, sans doute le plus grand conteur que la science fiction ait connu.

     Ses mondes colorés ont émerveillé des générations de lecteurs qui se sont plongés avec délice dans ses grands cycles comme Tschaï ou La Geste des Princes-Démons. Baroudeur rassemble d'autres pépites à (re)découvrir comme « Personnes déplacées », « La Princesse enchantée » ou « Le Temple de Han ».
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - La Princesse enchantée (The Enchanted Princess / The Dreamer, 1954), pages 9 à 45, nouvelle, trad. E. C. L. MEISTERMANN
2 - Personnes déplacées (DP!, 1953), pages 47 à 77, nouvelle, trad. Jean-Pierre PUGI
3 - Le Papillon de Lune (The Moon Moth, 1961), pages 79 à 133, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH
4 - Le Bruit (Noise / Music of the Spheres, 1952), pages 135 à 153, nouvelle, trad. E. C. L. MEISTERMANN
5 - Le Temple de Han (The Temple of Han / The God and the Temple Robber, 1951/2005), pages 155 à 176, nouvelle, trad. E. C. L. MEISTERMANN
Critiques
     Assez éloignés de la science-fiction classique et écrits il y a plus de cinquante ans, ces textes qui n'ont pas vieilli restent innovants dans l'imaginaire et la Fantasy.
     Dans La Princesse Enchantée, Jack Vance nous rappelle que notre subconscient nous rend parfois aveugle ; c'est le cas de Carol après une bien cruelle épreuve. Tout en imaginant la possibilité d'enregistrer les fantasmes mentaux et les rêves des individus afin de les projeter sur des spectateurs influençables, il trouvera aussi une solution au drame de cette jeune fille.
     Personnes Déplacées conjecture une multitude d'entités qui surgissent sur Terre à l'improviste et se répandent à foison. Comment accueillir ces Trogs et limiter leur invasion ? Aucune mesure ne semble pouvoir y faire face lorsque apparaît une solution aussi simple que naturelle.
     Papillon de Lune appréhende n monde où chacun doit masquer son visage et adopter une identité d'emprunt. C'est aussi le nom du masque que porte le détective Edwer Thissel à la poursuite d'un bandit. Dans cet univers, il est de bon ton de s'exprimer en musique en utilisant les instruments adaptés aux situations. Parodiant les comportements outranciers de la société, Vance fait prendre aux événements une étrange tournure. Après avoir rencontré de nombreux masques et entendu une kyrielle d'instruments de musique, Edwer réussira sa mission au moyen d'un quiproquo inattendu.
     Le Bruit. Dans l'espace, Charles Evans dérive dans une chaloupe de sauvetage puis se pose sur une planète inconnue. Est-ce le paradis ? Pour lui, oui, il nous le décrit dans son journal de bord. Paysages changeants, lacs, bois, clairières, puis villes et enfin foules, Charles parcourt un monde irréel. Pas si irréel que cela car, recueilli par un vaisseau de secours, il reprend le chemin de cet Eden dès qu'il perçoit un bruit horrifique et insupportable à l'approche de la terre. À lire pour les paysages imaginaires et les musiques sublimes telles que les perçoit Evans.
     Le Temple de Han. À la suite d'un pari, Kelly Briard grimé et fondu parmi les Hans pénètre dans un temple. En s'emparant d'un joyau, il provoque le déplacement de sa planète dans un autre système solaire. L'épouvante s'empare de son monde menacé par les prêtres. Devant la menace de perdre la vie, il rend le joyau et franchit inopinément une porte divine. C'est en pénétrant ainsi dans un nouveau monde qu'il va pouvoir affronter victorieusement Han, le dieu suprême, et revenir chez lui porteur de trois gemmes, dont l'une pour sa bien-aimée. Bien sûr, Kelly a été aidé, reste à savoir comment et pourquoi.

Gérard BOUYER
Première parution : 1/9/2012 Présences d'Esprits 73
Mise en ligne le : 21/1/2013


     Ce recueil de Jack Vance reprend cinq nouvelles publiées précédemment dans divers livres parus aux éditions Pocket. Texte parmi les plus célèbres de l'auteur, c'est « Le Papillon de Lune » qui a l'honneur de la couverture, belle et parfaitement adéquate (quoique trop terne), signée Véronique Meignaud. « Le Papillon de Lune », c'est du Vance pur jus : un diplomate terrien résidant sur Sirène doit récupérer un dangereux criminel. Ce dernier lui donnera toutefois moins de fil à retordre que la société très codifiée de la planète : tous ses habitants portent en effet des masques très travaillés pour indiquer leur état d'esprit et ne communiquent qu'en chantant sur des instruments forts compliqués. La richesse d'imagination de Vance explose ici, de même que sa faculté à décrire cette société si différente et ses coutumes étranges. Beaucoup plus étonnant dans l'œuvre de l'auteur, « Personnes déplacées » (publié dans son « Livre d'Or » à l'époque et jamais réédité depuis, allez comprendre pourquoi) est un texte poignant narrant l'émergence soudaine d'un peuple depuis les profondeurs de la terre, dont on ne sait que faire et que tous les gouvernements rejettent. On y verra bien entendu une allusion directe et très transparente à la misère de certains peuples déplacés parce que jugés trop encombrants, problématique éternelle encore d'actualité aujourd'hui, et qui confère une force indéniable à ce récit. Dans « Le Bruit », un homme échoué sur une planète voit celle-ci se parer successivement de différentes couleurs dominantes donnant des atmosphères très variés, contraste rehaussé par les modifications de l'ambiance sonore — de la musique apportée par la brise — du lieu. Cette nouvelle est une merveille de poésie ; dommage que la fin, un peu vieillotte, ne soit pas à la hauteur. « La Princesse enchantée » est une jeune femme aveugle mais à l'imagination débordante, cruellement utilisée par un producteur de cinéma sans scrupule ; on retrouve le principe de l'enquête policière cher à Vance, pour un texte qui se laisse lire malgré là encore une fin particulièrement convenue. Reste « Le Temple de Han » qui, je l'avoue, m'est tombé des mains : il a très mal vieilli.

     Au final, Baroudeur (clin d'œil évident à l'aventurier que fut Vance) est une réédition bienvenue de deux classiques vanciens agrémentés de trois récits plus ou moins intéressants, qui plaide nettement pour la publication d'une intégrale raisonnée des textes courts de l'auteur. A défaut, on se procurera en priorité le « Livre d'Or » de Jack Vance (plus disponible en neuf depuis des lustres), ses recueils parus dans la première moitié des années 90 (pas davantage disponibles) ainsi que ceux publiés depuis quelques années par le Bélial' (qui, eux, sont tous les trois disponibles, certains même en poche, chez Folio et Pocket).

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/7/2009 dans Bifrost 55
Mise en ligne le : 27/10/2010

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