Otto Malpense est un orphelin aux capacités particulières. Capable d'assimiler tout savoir en quelques instants, il comprend très vite comment manipuler les autres. Alors, quand le premier ministre décide de fermer l'orphelinat, Otto fait en sorte que ce personnage ne soit plus un obstacle et trouve d'autres chats à fouetter. Cet exploit lui vaut d'être recruté par une école assez spéciale : la Grande Ecole du Mal et de la Ruse alias GEMR. A la tête de cette école, le docteur Néro forme depuis des années une sélection de jeunes recrues aux techniques les plus avancées dans les domaines de la manipulation, de l'infamie, des techniques criminelles mais aussi des pratiques militaires les plus efficaces. Seul problème, Otto déteste être enfermé et manipulé. Avec ses amis d'infortune, il fomente un plan d'évasion audacieux. Arrivera-t-il à tromper le docteur Néro et la vigilance affutée de Raven, le bras armé de GEMR ?
La Grande Ecole du Mal et de la Ruse, comme un certain nombre de romans destinés à la jeunesse, est un livre à double lecture. Les plus jeunes n'y verront qu'une histoire plutôt captivante, les plus âgés se pencheront sur la présentation de l'auteur question de voir pourquoi la Grande Ecole se retrouve cachée dans le fond d'un cratère, avec une base sous marine et un chat qui tient une place importante dans la hiérarchie de cette organisation secrète...Mark Walden n'a pas résisté à baigner son intrigue dans des ambiances directement inspirées de James Bond dont il est un grand fan. Il en ressort un texte plein de rebondissements, de mystères, d'espionnage et de gamins bourrés de pouvoirs cachés mais pas surnaturels. Un vrai régal pour nos ados en quêtes d'identité et de héros de leur âge.
Bien charpenté, ce roman se lit pratiquement d'une seule traite avec beaucoup de plaisir. On regrettera toutefois qu'il ne soit pas clairement affiché comme le premier volume d'un cycle. Lu comme un roman one shot, le lecteur s'inquiètera légitimement d'un rebondissement majeur à quelques dizaines de pages de la fin alors que cette dernière partie s'avère bien servir le lancement du second tome. Un autre regret concernera la traduction qui manque de limpidité. Au-delà de quelques fautes de tournure, la traduction de l'acronyme « Hive » (Higher Institute of Villainous Education) en GEMR oblige quasiment à sauter ce mot à la lecture faute de pouvoir le prononcer ne serait-ce que mentalement !
Au delà de ces quelques détails, Mark Walden signe ici un roman dans la lignée de ceux présentés par cette collection décidément très intéressante de par la qualité des œuvres et des auteurs qu'elle propose. Après « Les Fragmentés » ou bien encore « Le camp des éléphants », Msk offre à nos jeunes lecteurs un nouveau titre d'une très belle teneur.
Une collection à suivre.
Fabrice FAUCONNIER (lui écrire)
Première parution : 16/3/2009 nooSFere