Jessica est une jeune fille en passe de devenir une femme. La terminale, le bac au bout et, dans le même élan, ses dix-huit ans, symbole de la liberté absolue. Ras-le-bol des parents, paysans écolos qui vivent en parfaite harmonie avec la nature dans une ferme totalement bio.
Jessica prend quotidiennement le bus pour le lycée jusqu'au jour où un drôle de jeune homme l'attend et l'appelle par un prénom oublié depuis longtemps : Anastasia. Enfant roumaine adoptée dès son plus jeune âge, Jessica ne s'est pas toujours nommée ainsi. Reste que peu de gens la connaissent sous son vrai prénom... Qui est donc ce jeune Lucius, bellâtre aux manières très distinguées qui la surveille au point d'intégrer les cours dans le cadre d'un programme d'échange international entre la Roumanie et la France ? Encore plus étonnante, quelle est donc cette histoire de pacte aboutissant au mariage de Lucius et Anastasia pour éviter une guerre atroce entre les deux principales familles de vampires Carpates ?
Dans cette extrapolation de l'histoire de Dracula, Beth Fantaskey imagine une histoire où la jeune génération se retrouve confrontée aux décisions de leurs aînés et aux traditions ancestrales. La jeune Jessica, déracinée de son pays natal suite à la mort de ses parents, se retrouve ainsi à repousser les avances d'un prince Roumain, vampire de son état, lui-même chargé de faire respecter un pacte de mariage arrangé dont l'enjeu est la paix entre les deux grandes familles dominantes du pays d'où proviennent nos jeunes héros.
Très orienté sur la vie de ces deux ados, le texte est très vivant durant toute la première partie. L'intrigue s'accélérant rapidement, nos deux protagonistes se retrouvent à mûrir plus vite que ne le mériterait l'histoire. L'évolution de cette maturité va crescendo tout au long du récit, les menant à une destinée digne des plus grandes personnalités de ce monde. L'apothéose, plutôt prévisible d'ailleurs, est traitée en quelques pages qui laissent le lecteur quelque peu dubitatif.
Si la narration est agréable et l'histoire proche de nos ados, cette précipitation finale pénalise le récit en nous laissant sur une impression de happy end trop simpliste. La suppression de quelques longueurs dans les débuts au profit d'une fin plus léchée aurait apporté une densité supérieure à cette histoire de vampires moderne, qui demeure néanmoins de très bonne facture.
Fabrice FAUCONNIER (lui écrire)
Première parution : 17/11/2009 nooSFere