ENCRAGE
, coll. Université n° (1) Dépôt légal : janvier 2011 Première édition Recueil d'articles, 264 pages, catégorie / prix : 20 € ISBN : 978-2-36058-011-8 Genre : Imaginaire
Quatrième de couverture
Alors que tout le monde connaît, ne serait-ce que par ouï-dire, au moins l'une des œuvres de Richard Matheson, il est fréquent qu'on ne sache pas citer le nom de l'auteur du scénario de Star Trek, de Duel ou que l'on ignore qui a écrit Je suis une légende. Matheson, qui a publié de nombreux romans et près de 200 nouvelles est donc un inconnu célèbre, statut paradoxal qui fait d'un écrivain tel que lui le produit de ses textes plutôt que leur source : le définit ce qui doit être lu, ce qu'on appelle, conformément à l'étymologie, la légende.
En France, il n'existe aucun ouvrage critique qui lui soit consacré. Le présent volume comble donc un vide éditorial. Les articles présentés explorent les différentes facettes de l'œuvre, romans, nouvelles, adaptations cinématographiques et scénarios et jaugent l'influence qu'a pu exercer l'œuvre de Matheson sur d'autres écrivains. Il s'agit donc d'un premier défrichement/ déchiffrement. Il s'agit surtout d'un hommage rendu à un auteur qui nous aura donné tant d'émotions et de plaisir et qui aura contribué à ce que la littérature reste vivante.
1 - Vincent CHENILLE & Marie DOLLÉ, Il est une légende, pages 7 à 10, préface 2 - Denis MELLIER, La Somme de toutes les peurs. À propos de la question de la quantité chez Richard Matheson, pages 11 à 29, article 3 - Luc RUIZ, Ce qui doit être lu d'une histoire de vampires : I am Legend de Richard Matheson, pages 33 à 45, article 4 - Irène LANGLET, Le Jeune homme, la mort et le temps (Bid Time Return), pages 47 à 66, article 5 - Roger BOZZETTO, Matheson nouvelliste et fantastiqueur moderne, pages 67 à 74, article 6 - Isabelle-Rachel CASTA, Une poétique du féminin dans les romans « réalistes » de Richard Matheson, pages 75 à 88, article 7 - Vincent CHENILLE, Les Adaptations de Je suis une légende, pages 91 à 102, article 8 - Jean-Louis LEUTRAT, Du rétrécissement et de l'inversion des perspectives (et des rôles) dans L'Homme qui rétrécit de Jack Arnold, pages 103 à 112, article 9 - Fabien BOULLY, « Presque un film de camion hanté » : masculinité en crise et contrechamp fantastique dans Duel (1971) de Steven Spielberg, pages 113 à 127, article 10 - Loïc ARTIAGA, « A pitiful piece of work » Jaws 3-D, ou les logiques hollywoodiennes de production d'une suite à succès, pages 129 à 140, article 11 - David BUXTON, Richard Matheson et The Twilight zone : la terre étrangère interne, pages 141 à 149, article 12 - Guy ASTIC, Richard Matheson et le cinéma de la Hammer, pages 151 à 163, article 13 - Luc RUIZ, La Tentation de la fable métaphysique et du conte philosophique dans les récits de Richard Matheson, pages 167 à 184, article 14 - Samuel ARCHIBALD, La Balle au bond. Stephen King et l'héritage de Richard Matheson, pages 185 à 202, article 15 - Jean-François BAILLON, Chaînons manquants : l'héritage de Poe dans les scénarios de Matheson pour Roger Corman, pages 203 à 215, article 16 - Marie DOLLÉ, Claude Ollier, lecteur de Matheson, pages 217 à 222, article 17 - Julie DE FARAMOND, Matheson sur la scène française : quelle dramaturgie pour quel public ?, pages 223 à 228, article 18 - Éric VINSON, Richard Matheson, Un auteur spirituel ?, pages 229 à 240, article 19 - Jean MARIGNY, Richard Matheson, sa vie et son oeuvre, pages 243 à 248, biographie 20 - (non mentionné), Bibliographie, pages 249 à 260, bibliographie
Critiques
Comment aborder l’œuvre protéiforme de Richard Matheson, auteur de romans fantastiques et policiers, de westerns, nouvelliste productif et génial, auteur de scénarios pour le cinéma et la télévision ? C’est la question que se sont posée Vincent Chenille, Marie Dollé et Denis Mellier. Ils en ont fait un colloque à l’Université de Picardie Jules Verne, organisé conjointement avec la BNF en décembre 2008, et dont ce livre constitue les actes. Pour la première fois en France, voire au monde, un colloque entier était consacré à Richard Matheson, cet auteur finalement moins connu que ses romans Je suis une légende et L’Homme qui rétrécit, la nouvelle « Journal d’un monstre », ou le scénario de Duel, le film de Steven Spielberg. Pour prendre à bras le corps un tel corpus, le programme se devait d’être particulièrement chargé. On a ainsi droit à près d’une vingtaine de contributions d’universitaires de la France entière, sur de très nombreux sujets, et organisées en trois parties : les écrits, bien sûr, mais aussi les adaptations cinématographiques et le métier de scénariste au cinéma ou à la télévision, et pour terminer une partie « héritages et influences », où sont abordés l’influence de Poe sur Matheson, celle de ce dernier sur Stephen King ou, plus original, sur l’écrit vain Claude Ollier. On trouvera également un article passionnant d’Éric Vinson sur des livres méconnus de l’auteur, qui font l’apologie de la Science Chrétienne et du théosophisme. En clair, une somme incontournable, que tout amateur de Matheson se doit de posséder pour cerner les contours de son œuvre, si tant est qu’on puisse les localiser – après tout, Matheson est un touche-à-tout qui a multiplié les genres, les traitements, les médias… Ceci étant dit, on trouve de grandes lignes directrices, comme la prégnance des monstres (celui de sa première nouvelle, bien sûr, mais aussi le camion de Duel ou la figure de Robert Neville dans Je suis une légende, créature terrifiante pour le reste de la population terrienne), la paranoïa et, plus généralement, les fêlures de l’esprit, ainsi que son rapport à la notion de genre, dans lequel il se fond pour mieux le corrompre de l’intérieur. Toutes ces composantes sont bien évidemment abordées ici.
Sans surprise, l’intérêt des articles varie mais reste globalement soutenu ; on signalera les textes de Luc Ruiz sur Je suis une légende et le conte philosophique dans l’œuvre de Matheson, d’Irène Langlet sur Le Jeune homme, la mort et le temps, de Fabien Boully sur Duel et son traitement de la masculinité, et d’une manière générale ceux de la troisième partie qui sortent quelque peu des sentiers battus. Tout lecteur abordera en outre cet ouvrage par le prisme de ses propres intérêts, en fonction de sa connaissance plus ou moins intime des écrits de Matheson. On s’interrogera néanmoins sur l’intérêt d’avoir mis la biographie signée Jean Marigny en fin d’ouvrage : elle nous semblait une introduction idéale à cet ouvrage (le lecteur potentiel n’est pas nécessairement familier des nombreuses facettes de l’auteur). Certaines thématiques ou sujets d’articles qu’on aurait bien aimé voir abordés sont absents : par exemple, une étude comparative de L’Homme qui rétrécit et de La Chute dans le néant, de Marc Wersinger ; la filiation et la transmission dans l’œuvre de Richard Christian Matheson (son fils) ; ou encore les westerns. Les organisateurs du colloque s’en excusent du reste en préface, et on ne saurait leur en tenir rigueur : bien qu’incomplet, ce volume est néanmoins incontournable pour qui s’intéresse à la carrière de Matheson, mais aussi à un vaste pan de la littérature de genre américaine, l’œuvre de Richard Matheson constituant une étape intermédiaire entre les classiques (Poe) et les modernes (King).
Ce livre, publié sous la direction de Vincent Chenille, Marie Dollé et Denis Mellier, constitue les Actes du Colloque de l'Université de Picardie Jules Verne et de la BNF, qui s'est tenu en décembre 2008. Pour la première fois en France, voire au monde, un colloque entier était consacré à Richard Matheson, cet auteur aux très nombreux textes archi-connus, qu'il s'agisse des romans Je suis une légende et L'Homme qui rétrécit, de la nouvelle « Journal d'un monstre », ou du scénario de Duel, mis en images par Steven Spielberg. Et le programme était en effet particulièrement chargé : près d'une vingtaine de contributions d'universitaires de la France entière, sur de très nombreux sujets : les écrits, bien sûr, les adaptations et le métier de scénariste, l'influence de Poe sur Matheson, ou celle de ce dernier sur Stephen King, voire, plus original, sur l'écrivain Claude Ollier. On trouvera même un article passionnant d'Eric Vinson sur des livres méconnus de l'auteur, qui font l'apologie de la Science Chrétienne et du théosophisme. En clair, une somme incontournable, que tout amateur de Matheson se doit de posséder pour cerner les contours de son œuvre, si tant est qu'on puisse en trouver — après tout, Matheson est un touche-à-tout qui a multiplié les genres, les traitements, les médias... Ceci étant dit, on distingue néanmoins de grandes lignes directrices, comme la prégnance des monstres (celui de sa première nouvelle, bien sûr, mais aussi le camion de Duel ou la figure de Robert Neville dans Jesuisunelégende, créature terrifiante pour le reste de la population terrienne), la paranoïa et plus généralement les fêlures de l'esprit, ainsi que son rapport à la notion de genre, dans lequel il se fond pour mieux les corrompre de l'intérieur. Toutes ces composantes sont bien évidemment abordées ici.
Sans surprise, l'intérêt des articles varie, mais reste globalement soutenu ; on signalera les textes de Luc Ruiz, sur Je suis une légende et le conte philosophique dans l'œuvre de Matheson, d'Irène Langlet, sur Le Jeune homme, la mort et le temps, de Fabien Boully, sur Duel et son traitement de la masculinité, et, d'une manière générale, ceux de la troisième partie qui sortent quelque peu des sentiers battus. Tout lecteur y apposera en outre ses propres intérêts, en fonction de sa connaissance plus ou moins intimes des écrits de Matheson. On s'interrogera néanmoins sur l'intérêt d'avoir mis la biographie signée Jean Marigny en fin d'ouvrage : elle nous semblait une introduction idéale à ce dernier (le lecteur potentiel n'est pas nécessairement familier des nombreuses facettes de l'auteur). Certaines thématiques ou sujets d'articles qu'on aurait bien aimé voir abordés sont absents : par exemple, une étude comparative de L'Homme qui rétrécit et de La Chute dans le néant de Marc Wersinger ; la filiation et la transmission dans l'œuvre de Richard Christian Matheson (son fils) ; ou encore les westerns. Les organisateurs du colloque s'en excusent du reste en préface, et on ne saurait leur en tenir rigueur : bien qu'incomplet, ce volume n'en demeure pas moins incontournable pour qui s'intéresse à la carrière de Matheson, mais aussi à un vaste pan de la littérature de genre américaine, l'œuvre de Richard Matheson constituant une étape intermédiaire entre les classiques (Poe) et les modernes (King).