Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps

Laurent QUEYSSI


Illustration de Greg VEZON

ActuSF , coll. Les Trois Souhaits
Dépôt légal : janvier 2012
Première édition
Recueil de nouvelles, 248 pages, catégorie / prix : 12 €
ISBN : 978-2-917689-31-8
Genre : Fantastique



Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     À Hollywood, un scénariste de série télévisée affronte un de ses collègues en duel. L’enjeu : la suite de leur histoire. L’arme choisie : une borne d’arcade de Pac-man.

     Dans la banlieue infinie d’Alex et Marc, tout le monde est affilié à une marque et le gigantesque centre commercial représente la source de toute vie. Seule solution pour des ados privés du futur promis, trouver une drogue synthétisant le sense of wonder.

     Sugarmaim, le groupe mythique des années 1990, se reforme sur fond de conspiration extraterrestre. Quel rapport entre le rock’n'roll et les civilisations galactiques qui nous observent ?

     Auteur de plusieurs romans, essais et bandes dessinées, Laurent Queyssi signe ici son premier recueil de nouvelles, huit récits qui sont autant de visions obliques et décalées des mondes qui nous entourent.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Xavier MAUMÉJEAN, Portrait en découpe sur écran, pages 9 à 15, préface
2 - Sense of Wonder 2.0, pages 16 à 42, nouvelle
3 - Fuck City, pages 44 à 85, nouvelle
4 - Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps, pages 86 à 105, nouvelle
5 - La Scène coupée (Fantômas, 1963), pages 106 à 123, nouvelle
6 - Ugo BELLAGAMBA & Laurent QUEYSSI, 707 Hacienda Way, pages 124 à 140, nouvelle
7 - Rebecca est revenue, pages 142 à 172, nouvelle
8 - Jim DEDIEU & Laurent QUEYSSI, Planet of Sound, pages 174 à 215, nouvelle
9 - Nuit noire, sol froid, pages 216 à 245, nouvelle
Critiques
     Lorsqu'il ne signe pas des romans pour la jeunesse ou des bandes dessinées, ne traduit pas des comics ou des textes anglo-saxons, ne publie pas des articles ici ou là et ne participe pas à cinquante autres projets divers, Laurent Queyssi trouve parfois le temps d'écrire des nouvelles. Pas souvent, certes, une petite quinzaine en à peine moins d'années, mais la qualité est assez régulièrement au rendez-vous. Les éditions ActuSF rééditent les meilleures d'entre elles dans Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps, accompagnées d'un inédit qui donne son titre au recueil.

     On retrouve dans ces textes le côté touche-à-tout de leur auteur, et l'on ne s'étonnera pas de la diversité des thèmes abordés. Rock, science-fiction, séries télé ou cinéma, Laurent Queyssi revisite ses passions par le biais de la fiction et part à la recherche des créateurs dissimulés derrière leurs créations. « 707 Hacienda Way », écrit en collaboration avec Ugo Bellagamba, nous permet de rencontrer dans quelque univers parallèle Jane C. Dick, auteure culte de l'uchronie La Sauterelle pèse lourd, tandis que « Planet of Sound », co-signé par Jim Dedieu, réécrit l'histoire des Pixies (rebaptisés pour l'occasion Sugarmaim) dans un contexte où l'on s'attend à chaque instant à voir débarquer une bande d'aliens musicophiles. On retrouve le même côté ludique dans « La Scène coupée (Fantômas, 1963) », où le héros de Souvestre et Allain rencontre son interprète le plus fameux, sinon le plus fidèle. Mais au-delà des clins d'œil inhérents à ce type de texte, ce qui intéresse en premier lieu Laurent Queyssi, c'est de s'introduire dans les coulisses de la création, d'observer le réel qui donne naissance à la fiction. C'est ainsi que « Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps » révèle les secrets du développement d'une série télé, ses rivalités et ses règles parfois totalement grotesques.

     D'autres récits s'inscrivent dans un registre plus sombre. « Sense of Wonder 2.0 » se penche sur un futur qui ne chante plus, où des bandes d'ados sponsorisées par de grandes marques s'affrontent dans un décor de zone commerciale sordide, et où l'on ne peut plus compter que sur des palliatifs chimiques pour espérer encore rêver. Etrangement, la vie ne semble guère plus enviable dans l'enclave pour milliardaires de « Fuck City », où on trompe son ennui comme on peut, où on s'emmerde royalement, mais où on ne cèderait sa place à personne.

     Au cynisme et à la noirceur de ces deux textes qui ouvrent le recueil, Laurent Queyssi oppose, comme un démenti, « Nuit noir, sol froid », le texte le plus étonnant du sommaire, quand bien même il aborde l'un des thèmes les plus traditionnels de la SF, celui du vaisseau générationnel. Là où « Sense of Wonder 2.0 » semble nous dire que la science-fiction n'est plus capable aujourd'hui de nous faire rêver, cette dernière nouvelle se conclut sur une idée vertigineuse de toute beauté. Et le récit est d'autant plus réussi que l'auteur y fait montre d'un talent de conteur qu'on ne soupçonnait pas forcément au regard du reste de sa production.

     A l'exception de « Rebecca est revenue », nouvelle ratée où il bataille en vain pour exposer de manière intelligible le concept qu'il met en scène, les autres textes au sommaire de ce recueil montrent toute la diversité et le talent dont peut faire preuve Laurent Queyssi, une érudition allègre qui s'appuie sur un solide sens du récit et une inventivité permanente.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/4/2012 dans Bifrost 66
Mise en ligne le : 19/6/2013

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 79766 livres, 92830 photos de couvertures, 75792 quatrièmes.
9104 critiques, 43313 intervenant·e·s, 1660 photographies, 3783 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.