J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (2007 - ) n° 355 Date de parution : 3 avril 2019 Dépôt légal : avril 2019, Achevé d'imprimer : 3 mars 2019 Réédition Roman, 288 pages, catégorie / prix : 6,90 € ISBN : 978-2-290-17290-2 Format : 11,0 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Couverture : d'après (c) Dorreen Salcher et (c) Brosko / Shutterstock. Studio de création J'ai lu.
Pour Tousseul, idiot congénital et analphabète, la vie n'est qu'une fuite éperdue loin du regard des hommes. Il ne s'arrête que pour mendier ou dérober de la nourriture, avant de trouver un jour refuge au cœur de la forêt. C'est là qu'il va construire la plus étonnante famille qu'on puisse imaginer, avec un groupe d'enfants aux dons étranges. Autant de personnalités que rien ne destinait à se rencontrer, mais qui ensemble forment les « plus qu'humains », une entité presque parfaite d'un ordre supérieur...
International Fantasy Award, 1954
Theodore Sturgeon aurait aujourd'hui plus de cent ans, et pourtant ses romans (Cristal qui songe, Les plus qu'humains) et ses très nombreuses nouvelles sont autant de chefs-d'œuvre intemporels, dans lesquels l'humain et ses sentiments occupent une place centrale.
Les plus qu'humains, de Théodore Strugeon, se divise en trois parties. La première a pour personnage principal Tousseul, sorte d'attardé, qui réunit autour de lui un groupe d'enfants handicapés mentaux ou « sociaux ».ris individuellement, tous ces personnages semblent inadaptés à la vie en société, mais associés, ils forment une nouvelle entité, plus qu'humaine. D'où le titre du livre.
Dans le second chapitre, Gerry, télépathe furieux contre la société des hommes, remplace Tousseul à la tête du groupe. Il en apprend plus sur lui-même, et prend conscience de l'étendue de ses pouvoirs, mais surtout de ceux de cette étrange communauté dont il est la tête.
Bien évidemment, je ne révèlerai rien de la troisième partie, qui apporte un dénouement intéressant à cette histoire. Il y est question de l'acquisition, par les « plus qu'humains » d'un élément essentiel à tout être vivant, ultime pas vers la perfection.
Le style que Théodore Sturgeon a choisi pour écrire cet ouvrage est assez particulier, voire un petit peu déroutant dans les premières pages. En effet, il conduit le lecteur à se placer du point de vue des narrateurs. C'est donc littéralement dans la tête d'un colosse mentalement limité que l'on aborde cet ouvrage. Les phrases sont courtes et parfois bancales. Dans la partie suivante, le style est plus agressif, plus rapide. C'est donc une lecture surprenante mais néanmoins intéressante que nous offre l'auteur.
Ce livre ne se contente pas de raconter une histoire, mais propose un regard original sur le handicap et sur le pouvoir, ainsi que sur l'évolution humaine : quelle en sera la prochaine étape ? Elle se situe peut-être là où on l'attend le moins....
Théodore Sturgeon, auteur de nombreuses nouvelles, n'a fait que peu de romans. Il est relativement peu connu, car le plus gros de son œuvre a été rédigé avant l'apparition des prix littéraires récompensant des œuvres de science-fiction. Il a néanmoins été un modèle pour un autre grand nouvelliste fantastique : Ray Bradbury.