Première parution : Saint-Mammès, France : Le Bélial' et Quarante-Deux, 29 octobre 2020 Traduction de Pierre-Paul DURASTANTI Illustration de Tiziano CREMONINI
Des hackeuses cryogénisées décidées à se venger de leurs ennemis, des travailleurs bardés d’implants, des amants dont le seul contact se fait via leur combinaison connectée, des chimpanzés policiers et leurs partenaires humains, des robots dans un nouvel âge de pierre et des extraterrestres qui, depuis leur berceau aquatique, n’ont jamais vu les étoiles se côtoient dans ce recueil. À l’âge du silicium, qu’est-ce que la conscience ? Que signifie être humain ? On retrouve dans ces vingt-huit nouvelles tout le sel de la science-fiction et le cœur battant du genre : des idées fortes au service d’histoires frappantes.
Rich Larson s’impose sans conteste comme la quintessence, la synthèse parfaite sortie de l’athanor de ses prestigieux aînés. Le Culte d’Apophis.
Une SF vive, saillante, politique, parfois acide, toujours surprenante. « La Méthode scientifique », France Culture.
Une écriture aussi imaginative que dense. nooSFere.
1 - Ellen HERZFELD & Dominique MARTEL, Le Temps des grandes claustrations, pages 13 à 15, préface 2 - Indolore (Painless, 2019), pages 17 à 34, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 3 - Circuits (Circuits, 2018), pages 37 à 48, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 4 - Chute de données (Datafall, 2012), pages 51 à 54, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 5 - Toutes ces merdes de robot (All That Robot ... / All That Robot Shit, 2016), pages 57 à 73, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 6 - Carnivores (Carnivores, 2016), pages 75 à 97, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 7 - Une soirée en compagnie de Severyn Grimes (An Evening with Severyn Grimes, 2017), pages 99 à 125, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 8 - L'Usine à sommeil (Sleep Factory, 2016), pages 127 à 135, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 9 - Porque el girasol se llama el girasol (Porque el Girasol Se Llama el Girasol, 2018), pages 137 à 153, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 10 - Surenchère (Bidding War, 2015), pages 155 à 166, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 11 - Don Juan 2.0 (Don Juan 2.0), pages 169 à 179, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 12 - La Brute (Brute, 2014), pages 181 à 196, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 13 - Tu peux me surveiller mes affaires ? (Can You Watch My Stuff, 2019), pages 199 à 206, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 14 - Rentrer par tes propres moyens (Your Own Way Back, 2013), pages 209 à 221, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 15 - De viande, de sel et d’étincelles (Meat and Salt and Sparks, 2018), pages 223 à 247, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 16 - Six mois d’océan (Six Month Ocean, 2015), pages 249 à 254, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 17 - L'Homme vert s’en vient (The Green Man Cometh, 2016), pages 257 à 296, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 18 - En cas de désastre sur la Lune (In Event of Moon Disaster, 2018), pages 299 à 315, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 19 - Il y avait des oliviers (There Used to Be Olive Trees, 2017), pages 317 à 343, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 20 - Veille de Contagion à la Maison Noctambule (Contagion's Eve at the House Noctambulous, 2019), pages 345 à 370, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 21 - Innombrables Lueurs Scintillantes (Innumerable Glimmering Lights, 2016), pages 373 à 396, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 22 - Un rhume de tête (Facebug), pages 399 à 405, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 23 - La Jouer endo (Going Endo, 2015), pages 407 à 417, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 24 - On le rend viral (Let's Take This Viral, 2013), pages 419 à 434, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 25 - J’ai choisi l’astéroïde pour t’enterrer (I Went to the Asteroid to Bury You, 2015), pages 437 à 441, poésie, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 26 - Corrigé (Edited, 2015), pages 443 à 452, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 27 - Si ça se trouve, certaines de ces étoiles ont déjà disparu (Some of These Stars Might Already Be Gone, 2018), pages 455 à 459, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 28 - La Digue (Seawall), pages 461 à 468, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 29 - Faire du manège (Carouseling, 2018), pages 471 à 488, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI 30 - Alain SPRAUEL, Bibliographie des œuvres de Rich(ard) Larson (1992-), pages 491 à 506, bibliographie
Qui est donc Rich Larson ? A peu près inconnu en France (quatre nouvelles seulement publiées en français dont deux au Québec), cet auteur de moins de trente ans a publié près de deux cents textes dans le monde anglosaxon depuis à peine dix ans, dont vingt-huit ont ici été sélectionnés par les 42, déjà responsables des recueils de nouvelles de Greg Egan, Ken Liu, Peter Watts et Nancy Kress aux mêmes éditions du Bélial.
Alors, de quoi parle-t-il ? On peut se douter qu’avec un tel patronage Larson écrit au cœur de la science-fiction. Ses nouvelles se situent dans un futur proche ultra-technologique, rempli de nanomachines, de modifications corporelles, de drogues et de voitures volantes. Digne héritier du cyberpunk, ses personnages utilisent la technologie de manière anodine : nous sommes plus proche du samouraï virtuel de Neal Stephenson que de la Hard SF à la Greg Egan. Remplies de technobabillage (on ne pourra qu’être impressionné par l’excellente traduction de Pierre-Paul Durastanti), les nouvelles nous immergent dans un monde singulier à la fois proche et lointain.
Pour autant ces 28 textes ne souffrent pas d’uniformité : on passe de l’Afrique à l’Espagne au Canada, de zones désertiques à des villes encombrées, du polar bladerunnerien survitaminé à une ambiance loufoque digne de Fredric Brown, de poulpes découvrant un nouveau monde à un homme retrouvant par le biais d’un vêtement intelligent la trace de sa compagne disparue lors d’une expérience scientifique. Alors certes, avec une écriture aussi imaginative que dense, on ne peut pas adhérer à tous les textes et 2 ou 3 nouvelles m’ont laissé de marbre, mais lorsqu’on entre dans ces univers, on est émerveillé devant ces constructions.
Catherine Dufour a évoqué plus d’une fois la difficulté d’écrire aujourd’hui de la science-fiction du futur proche, de peur d’être trop rapidement dépassé par la réalité. La fabrique des lendemains montre brillamment que c’est encore possible.