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Chanson pour Lya

George R. R. MARTIN

Titre original : A Song for Lya and other stories, 1976
Première parution : New York, USA : Avon, février 1976
Traduction de Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
Illustration de Eric LADD

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 1380
Dépôt légal : octobre 1982, Achevé d'imprimer : 11 octobre 1982
Première édition
Recueil de nouvelles, 288 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : 2-277-21380-2
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction


Autres éditions
   J'AI LU, 2005
        sous le titre Une Chanson pour Lya, 2013

Quatrième de couverture
 George R.R. Martin est né en 1948 dans le New Jersey. Après avoir été journaliste, il se consacre désormais à la science-fiction. Prix Hugo en 1974 et Prix Nebula en 1979.
    
 Ce recueil de récits va révéler une nouvelle "voix" de la S.-F., une voix prophétique qui parle du terrible futur de demain, d'une réalité que rien – presque rien – ne sépare du cauchemar.
 
Dans Chanson pour Lya, un couple de Terriens télépathes enquête sur le Culte de l'Union qui menace la planète des Ch'kéens : une religion suicidaire mais dangereusement séduisante...
 
Dans Au matin tombe la brume, c'est le combat entre les ténèbres du jour et le soleil nocturne, un délire climatique qui engendre des spectres...
 
Dans Le Héros, un mercenaire natif des mondes guerriers de Wellington, qui depuis vingt ans ne vit que pour tuer, voudrait dire adieu aux armes. Le peut-il encore ?
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Chanson pour Lya (A Song for Lya, 1974), pages 5 à 98, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
2 - Au matin tombe la brume (With Morning Comes Mistfall, 1973), pages 99 à 126, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
3 - Il y a solitude et solitude (The Second Kind of Loneliness, 1972), pages 127 à 151, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
4 - Pour une poignée de volutoines (Override, 1973), pages 153 à 194, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
5 - Le Héros (The Hero, 1971), pages 195 à 212, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
6 - L'Éclaireur (Dark, Dark Were the Tunnels, 1973), pages 213 à 238, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
7 - VSL (FTA, 1974), pages 239 à 243, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
8 - La Sortie de San Breta (The Exit to San Breta, 1972), pages 245 à 264, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
9 - Diaporama (Slide Show, 1973), pages 265 à 285, nouvelle, trad. Monique CARTANAS & M.-C. LUONG
Critiques
 
     Lire un recueil de George R. R. Martin, c'est à coup sûr lire au moins deux, voire trois ou quatre nouvelles ou novellas exceptionnelles. Des textes de SF, la plupart du temps, ce qui tranche évidemment avec l'image actuelle qu'on a du démiurge de Westeros.
     Chanson pour Lya illustre parfaitement cette assertion avec la novella-titre, une des plus belles histoires d'amour jamais écrite en SF, mais aussi « Au matin tombe la brume » et son mystère planétaire, « Pour une poignée de volutoines » et ses contrôleurs de cadavres à la recherche de pierres insynthétisables. Si ces trois textes accusent légèrement leur âge (1973, 1971, 1972), ils possèdent aussi le charme particulier, romantique, d'une SF à la charnière de deux époques : l'âge d'or est derrière, mais son sillage reste magique, la SF moderne audacieuse (celle de John Varley et William Gibson, entre autres) fait les cent pas juste devant, on la devine au détour d'une phrase cruelle, d'une description très explicite, d'une idée forte. On trouve dans ces trois perles des accents silverbergiens, vancéens, zelazniens (surtout) — que de bonnes références. « Chanson pour Lya », la novella, fait partie des textes qu'on n'oublie pas, qu'on relit avec passion, découvrant des ponts, des pistes qui nous avaient sans doute échappé à la première lecture. Amour, secte, séduction par la foi, désespoir, altérité, impuissance face à une tragédie en marche ; il y a là une richesse thématique qui manque à bien des romans d'aujourd'hui. Ce qui arrive à Lya, c'est comme voir Eddard Stark se faire [censuré par la rédaction au bénéfice des derniers lecteurs ou téléspectateurs innocents]... Il y a le choc, et une forme de surprise : oui, l'auteur est allé jusqu'au bout, un jusqu'au-boutisme sans outrance, dans la maîtrise parfaite des mots et des images. Au-cun deus ex machina. Ce qui devait arriver survient, tombe, comme il se doit. Le pire est presque la norme. Noire est la couleur.
     Des astres et des ombres est un recueil tout aussi riche que le premier. Plusieurs nouvelles sortent du lot : « Les fugitifs » et « Equipe de nuit » qui malgré leur relative brièveté sont saisissantes, « La Tour de cendres » et « Un luth constellé de mélancolie » pour leur romantisme assumé. Le recueil ne contient que des nouvelles de science-fiction, mais dans certaines des images de fantasy pointent volontiers le bout de leur nez, notamment dans « Un luth constellé de mélancolie ». Terriblement violente mais inaboutie, « Sept fois, sept fois l'homme jamais » annonce en partie « Par la croix et le dragon », un des chefs-d'œuvre de l'auteur, et partage quelques points communs troublants avec le film Avatar. Des astres et des ombres contient aussi une curiosité : « La Bataille des eaux-glauques », longue nouvelle co-écrite avec Howard Waldrop, plaisante mais définitivement trop sage.
     Les Rois des sables est sans doute le meilleur des recueils J'ai Lu, même s'il contient la très dispensable « Aprevères », qui mêle sans grand succès space opera et clichés de fantasy. On y lira surtout « Par la croix et le dragon », saisissante histoire d'inquisition future d'une richesse inouïe pour vingt-cinq pages seulement ; « La Dame des étoiles », récit de la descente aux enfers d'une femme contrainte à la prostitution dans un étrange astroport, et « Les Rois des sables », dernier et meilleur texte du recueil où un homme riche, d'une arrogance sans limites, achète des créatures extraterrestres fascinantes, les rois des sables, dont il ne s'occupe pas assez bien. Pire, il les affame et les tortures, ce qui ne sera pas sans conséquences. A noter que cette novella a été adaptée en 1995 comme épisode de la série Au-delà du réel, l'aventure continue, avec Beau Bridges (frère de) dans le rôle principal.
     Dragon de glace, chez Actusf, est encore une fois un très beau recueil. Contrairement aux précédents, il n'est pas constitué pour majorité de textes de science-fiction ; en fait, il n'en comporte aucun. Si les deux nouvelles de fantasy, « Dragon de glace » et « Dans les contrées perdues », se lisent avec plaisir, surtout la première, ce sont les deux textes d'horreur, « L'Homme en forme de poire », et l'inédit « Portrait de famille », qui frappent le plus fort. « Portrait de famille », qui raconte comment un écrivain utilise un événement atroce dont a été victime sa fille afin d'écrire un livre à succès, ne cesse de monter en puissance jusqu'à la chute, remarquable d'élégance cruelle et de puissance tranquille. On ne peut s'empêcher de penser à Stephen King quand il met en scène des écrivains. On regret-tera toutefois la traduction française de ce texte, médiocre. Rien de catastrophique, mais c'est agaçant.
     On l'a vu... dans chacun de ces quatre recueils, il y a toujours au moins deux grands textes. Si vous aimez la science-fiction, et supportez de lire des textes très marqués par les années 70, commencez par Une Chanson pour Lya ; si vous êtes plutôt intéressé par le fantastique moderne, alors Dragon de glace est pour vous. Par contre, autant vous prévenir, aucun de ces recueils ne séduira l'amateur pur et dur de fantasy médiévale, qui pourra néanmoins se rabattre sur Le Chevalier errant suivi de l'épée lige, préludes au Trône de fer, chez J'ai Lu.

Thomas DAY
Première parution : 1/7/2012 dans Bifrost 67
Mise en ligne le : 5/12/2015


     George R.R. Martin s'est imposé en peu de temps en France avec quelques textes parus dans Fiction et Univers, Ce recueil de nouvelles inédites comblera ses lecteurs, d'autant plus que le premier récit, Chanson pour Lya, obtint le Hugo en 1975 et qu'une seconde anthologie paraîtra prochainement chez le même éditeur. Cet auteur néoclassique, comme Sturgeon, pose le problème de la solitude, torture mentale qui rend amer ou mène à la folie et que même un lien télépathique ne suffit pas à éliminer : on est toujours seul à aimer ou à souffrir. Sans réellement la combattre — l'union totale des êtres est-elle vraiment préférable ? — George R.R. Martin tente de la cerner dans ses multiples manifestations et cherche plutôt à s'en accommoder. La solitude est aussi ce qui fait l'individualité de l'homme, la diversité des êtres. La communication ne devient plus alors une simple tentative de fusion, mais aussi une confrontation stimulante qui s'opère par un effort de compréhension. La solitude constitue finalement un aspect profondément humain. Et c'est ce qui donne le ton à ces neuf nouvelles débordant d'imagination : les situations tressent la trame d'une analyse psychologique que l'auteur mène avec sensibilité.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/4/1983 dans Fiction 339
Mise en ligne le : 1/4/2006

Prix obtenus
Locus, Recueil, 1977

Chanson pour Lya : Hugo novella / Court roman, 1975

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