Longtemps réduit à un demi-silence, Jean-Pierre Vernay publie son second roman en se glissant dans le cadre fixé par Bruno Lecigne pour le « Cycle des Chimères »... Le principe en est simple : Galova, « le monde ». est aux prises avec Avolag, univers parallèle, reflet inversé, royaume des chimères malfaisantes ; les ouvrages du Cycle se situent à divers moments de l'histoire de cette société d'heroic fantasy, où s'affrontent régulièrement magiciens, démons, centaures, vampires, succubes et autres créatures de cauchemar.
Le héros du Sang des mondes, Radesh, est un jeune apprenti magicien qui va parcourir un périple initiatique, à la recherche de sa véritable identité, de ses buts réels, de son pouvoir oublié ; car les portes magiques qui permettent la communication entre les deux mondes antagonistes se rouvrent brusquement et Radesh comprend vite qu'il est un enjeu décisif dans cette lutte titanesque... La collection de Bruno Lecigne pose visiblement problème : elle est en effet susceptible de plusieurs lectures et les auteurs font des choix opposés ; le lecteur se voit alors confronté à une absence d'unité du cycle. Autant Le titan de Galova de Bruno Lecigne et Sylviane Corgiat était un récit intellectualiste, intéressant mais décalé par rapport à la quincaillerie HF, autant le sang des mondes est un bon roman d'aventures qui aurait pu paraître au Fleuve Noir.
Vernay confirme ici qu'il a l'étoffe d'un Pelot.
Stéphanie NICOT (lui écrire)
Première parution : 1/6/1984 dans Fiction 352
Mise en ligne le : 15/2/2003