PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France), coll. Futurama 2ème série n° 6 Dépôt légal : 1er trimestre 1977, Achevé d'imprimer : 5 janvier 1977 Première édition Roman, 226 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-258-00196-X Format : 10,8 x 17,6 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
« Alors les trois aigles s'engagèrent chacun dans une direction différente. Le premier s'établit sur une planète riche et y construisit un monde solide, solidement organisé. Le second découvrit un laboratoire qui lui permit de comparer l'incroyablement grand et l'incroyablement petit et d'avancer dans la connaissance de la vie. Le troisième déboucha sur un espace ouvert, apparemment sans limites, où de petites lumières clignotant au loin l'appelaient irrésistiblement. Il devint un Cavalier des étoiles... »
Je savais que le Vark parlait de nous, maintenant. Les Jaks. Les créatures les plus fières et les plus libres que la Galaxie ait jamais abritées. Mais je ne voyais toujours pas ce qu'il voulait dire avec ses autres aigles. C'est que j'en avais entendu, des histoires, depuis le début de cette aventure...
L'histoire des Nomades qui s'inventent un trésor caché pour oublier que leur domaine, en fin de compte, n'est rien de plus qu'une prison plus grande que les autres...
L'histoire d'une mutation bizarre de l'espèce humaine, qui donne une race de bureaucrates et de juges dans l'âme, avides de conquérir la Galaxie...
L'histoire d'un peuple millénaire, réputé pour sa sagesse et son impartialité, qui s'est vu, un jour, confier la mission de surveiller les jeunes races de l'Univers...
Je commençais à en avoir par-dessus la tête. C'est alors que je décidai de raconter ma propre histoire.
L'histoire d'une jeune Jak ignorante, qui devint un jour Jade de la Galaxie.
Critiques
Voilà une bonne claque aux écrivains de SF fanatiques de technologie : Piserchia montre qu'on peut montrer un space-opera tout à fait cohérent sans faire intervenir les lourdes fusées nucléaires et tous les gadgets débiles habituels au genre. Ici, les voyages spatiaux réussissent parfaitement grâce à une symbiose très écologique entre un humain et un « chien de l'espace ».
Un souffle écologique traverse d'ailleurs tout le livre : pour s'habiller, par exemple, pas besoin de synthétique. On prend une certaine plante en gousse, on la vide, on l'enfile et on attend qu'elle épouse la forme du corps. Plaidoyer pour la liberté, le vagabondage, le contact avec la nature, et l'horreur absolue de toute discipline, de tout ordre, de toute technologie : Jade de la Galaxie enfourche sa monture et s'envole d'étoile en étoile, comme elle l'entend.
Une vie paradisiaque que les Gibs (comme le dentifrice) font tourner court. Pour cette race rationnelle et constipée, le bonheur c'est le métro-boulot-dodo. Ils enferment Jade dans un Hôpital/Prison/Asile et essayent de lui apprendre les vertus d'une vie sérieuse, productive et obéissante.
Doris Piserchia a beaucoup d'humour : on n'oubliera pas cette scène où des chirurgiens bureaucrates opèrent à la chaîne des malades qui défilent devant eux sur un tapis roulant.
Un hymne à la liberté, un récit à 100 à l'heure où les dialogues, très nombreux, remarquables de finesse et d'humour, donnent un ton sautillant et rigolard aux aventures. Un grand roman.