14 avril 1912 : premier et... dernier voyage du Titanic.
Le plus grand paquebot du monde heurte un iceberg et coule par 3700 mètres de fond.
14 avril 2012 : un siècle plus tard, jour pour jour, débute l'inauguration du Coeur de l'océan.
Ce grandiose complexe touristique, construit autour de la célèbre épave et de sa proue magnifiquement restaurée, est l'oeuvre pharaonique du milliardaire américain, Murray Hamilton. Sur le pont se presse tout le « gratin » du show-biz, de la politique et des médias. Et si le dôme d'énergie, censé protéger le site, ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité ? Une jeune océanographe, Katherine Wells, en est persuadée. D'ailleurs les morts mystérieuses se multiplient autour d'elle comme si quelqu'un avait intérêt à la faire taire...
On ne réveille pas impunément le Titanic !
Critiques
On le sait, Christophe Lambert est pétri de cinéma. Son dernier-né ne déroge pas à la règle. En hommage aux films catastrophes, voici maintenant le roman catastrophe. Pour célébrer le centenaire de la disparition du Titanic, un milliardaire mégalomane rénove toute la partie avant de l'épave du grand navire pour en faire un lieu touristique in situ, le Cœur de l'Océan. La nouvelle technologie des dômes d'énergie rend possible ce genre de fantaisie. L'inauguration prévue le 14 avril 2012 promet d'être un des événements marquants du siècle. Des invités prestigieux sont là, Leonardo Di Caprio, Stephen King, entre autres. Mais il suffit qu'un entrepreneur peu scrupuleux détourne quelques millions sur les aimants de focalisation du dôme pour précipiter le drame... Katherine Wells, météorologue du parc sous-marin et Paul Lomat, cadre de la compagnie qui assure le Cœur de l'Océan ont des soupçons. Le jour de l'inauguration, alors qu'un tueur anonyme cherche à les éliminer, qu'une tempête en surface menace l'équilibre du dôme, la catastrophe survient. Les boucliers sautent les uns après les autres, l'eau envahit tout, les systèmes électroniques lâchent, noyant une seconde fois le Titanic, devenu à nouveau le monument à la bêtise humaine. Après un début un peu long, l'action s'emballe, soutenue par un suspens de tous les instants. Comment les personnels et les invités échapperont-ils à la mort, les secours parviendront-ils à les sauver ? Autant de questions auxquelles Christophe Lambert répond avec tout son talent d'écrivain populaire. L'implacable déroulement de la catastrophe annoncée cloue le lecteur au livre. Réquisitoire contre la cupidité, le détournement des mémoriaux par les rapaces de la finance, l'imbécillité des médias et la bêtise en général, ce roman de Christophe Lambert est mené sur les chapeaux de roues. Il passe efficacement d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre. On ne s'y ennuie pas. Écrit à l'américaine, Titanic 2012 est un livre à grand spectacle. À partir de 14 ans.
Le nom du Titanic évoque bien sûr le célèbre paquebot, mais aussi désormais le non moins célèbre film de James Cameron, superproduction qui a sans peine évité le naufrage...
Christophe Lambert rend directement hommage à ce film, ainsi qu'aux différents films-catastrophes du cinéma américain, avec de nombreuses citations ou clins d'oeil, certains évidents (la présence de Léonardo di Caprio...), d'autres réservés aux cinéphiles avertis (le nom du rescapé de 1912, Stirling Silliphant, est celui du scénariste de La tour infernale !).
Le scénario rappelle d'ailleurs irrésistiblement celui de Jurassic Park : un milliardaire réalise un parc d'attraction gigantesque et démentiel autour du monstre de métal devenu mythique — véritable dinosaure du XXème siècle —, au mépris du danger que représente une telle entreprise... Animé d'une véritable passion, il oublie qu'il faut compter avec les intérêts mercantiles et la vénalité propre à l'être humain... Une scientifique intègre lance une mise en garde, mais il est trop tard et l'on pressent dès les premières pages une catastrophe inévitable...
De Sharon Stone à Indiana Jones, de L'aventure du Poséidon à 2001, les allusions au cinéma américain parsèment ainsi ce "Titanic Park" construit comme un thriller, et constituent d'ailleurs l'un de ses principaux attraits...
Mais il ne s'agit pas pour autant d'une plate novellisation, ni d'une pâle photocopie... Le roman de Christophe Lambert, qui s'adresse aux jeunes lecteurs à partir de 11 ou 12 ans, est très efficace, avec un suspense soutenu, un rythme rapide accentué par un découpage en très courts chapitres, et une documentation rigoureuse et fouillée (il suffit de regarder les schémas qui agrémentent le livre pour s'en convaincre)... Malgré l'aspect ludique des références cinématographiques, il s'agit donc bien d'un roman de science-fiction tout à fait sérieux et crédible, ainsi que d'un roman d'aventures distrayant.
Un seul regret : si, comme il se doit dans le genre, nous suivons simultanément l'itinéraire de plusieurs personnages, on doit souligner l'absence de véritable héros, car les personnages de Kathy l'océanographe et de Paul l'assureur ne sont pas suffisamment présents ni assez attachants pour que l'on puisse s'identifier à eux... Heureusement, le dynamisme et l'humour suffisent à pallier ce manque et à soutenir l'attention jusqu'au spectaculaire dénouement.