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EXistenZ

Christopher PRIEST

Titre original : eXistenZ, 1999
Première parution : Pocket Books / Simon & Schuster (UK), avril 1999
Traduction de Thomas BAUDURET
Illustration de Jean-François MAUNOURY

DENOËL (Paris, France), coll. Lunes d'Encre
Dépôt légal : octobre 1999, Achevé d'imprimer : octobre 1999
Première édition
Roman, 240 pages, catégorie / prix : 110 FF
ISBN : 2-207-24988-3
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Science-Fiction

D'après le scénario de David Cronenberg.



Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     Le jeu s'appelle eXistenZTM, quand on y joue il est impossible de faire la différence entre la partie en cours et la réalité. Pour Allegra Geller, conceptrice-vedette d'eXistenZTM, la partie commence, enfin, quand un partisan du réel attente à sa vie lors d'une démonstration publique. Elle s'enfuit alors en compagnie de Ted Pikul, un jeune cadre en marketing. Ensemble, ils plongent dans un monde différent : produits ludiques interdits, technologie liée aux mutations, nouvelles religions, repas au restaurant chinois dont la spécialité de la maison est un pistolet en os capable de cracher des dents humaines...
     Avec eXistenZTM, Christopher Priest et David Cronenberg vous proposent une plongée hallucinée dans un monde où toutes les cloisons du virtuel et du réel ont explosé... Autant dire que Philip K. Dick aurait aimé être de la partie.
 
     David Cronenberg est reconnu dans le monde entier : il a réalisé entre autres Crash, d'après J.G. Ballard, Dead Zone, d'après Stephen King, Le festin nu, d'après William S. Burroughs, et Videodrome, véritable film culte. Il n'avais pas signé de scénario original depuis ce dernier film. Christopher Priest est connu pour son classique de la science-fiction, Le monde inverti, il a eu le prix de la British Science Fiction Association pour Les extrêmes et le World Fantasy Award pour The prestige. Il vit à Hastings avec sa femme et leurs jumeaux.
Sommaire
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1 - (non mentionné), Données préliminaires, pages 7 à 9, lexique
Critiques
     Allegra Geller est une vedette du monde des jeux de réalité virtuelle, et quand son employeur, Antenna Research, organise une séance de test de son prochain produit, eXistenZ, les clients se bousculent pour profiter de l'essai gratuit. Hélas, parmi eux se glisse un terroriste qui en veut à la vie de Geller, et celle-ci, blessée, s'échappe en compagnie d'un vigile stagiaire, Ted Pikul. Commence alors une équipée bizarre, dans une campagne truffée de personnages inquiétants, puis dans la virtualité du jeu, car — explique Geller — il faut absolument jouer pour préserver la santé de la cellule de jeu, ordinateur organique unique et infiniment précieux.

     On s'en doute, les niveaux emboîtés de réalité virtuelle vont finir par se brouiller, et la plongée (déjà passablement incontrôlée) du couple de protagonistes va virer au cauchemar. L'intérêt premier du film de Cronenberg ne réside pas à mon sens dans ce jeu sur le réel qui, pour n'être pas mal fait, ne surprendra pas le lecteur accoutumé à Philip Dick... ou même Christopher Priest ! Le sel du film réside plutôt dans l'usage de machinerie à base organique : les cellules de jeu construites à partir de systèmes nerveux de batraciens mutants, le pistolet du terroriste, assemblage d'os de rat qui tire des dents en guise de balles. L'effet est visuel avant tout, et Cronenberg est coutumier du procédé — voir Videodrome, un film de 1982 où intervenaient des ingrédients bien similaires. Et, comme dans Videodrome, une bonne partie de la tension du jeu (et du film) est sexuelle : Geller exerce sur Pikul une séduction qui tient à son physique et à sa notoriété, et la connexion au système informatique du jeu se fait par la pénétration d'un câble organique dans le bioport, un orifice ménagé à la base de la colonne vertébrale. Très efficaces en film, ces éléments passent moins bien par l'écrit.

     L'écriture du roman du film est un exercice toujours périlleux, à cause du décalage entre les effets émotionnels produits par l'image et par le texte. Priest s'est ici attelé à la besogne avec application, mais sans transcender ce qui reste un descriptif minutieux du film, sans apporter de profondeur nouvelle. Lisible, mais je ne vois pas l'intérêt — mieux vaut voir le film, ou la cassette vidéo qui ne manquera pas de sortir. On se demande comment un écrivain du talent de Priest s'est fourvoyé dans cette entreprise — il faut croire qu'il avait besoin d'argent...

Pascal J. THOMAS (lui écrire)
Première parution : 1/12/1999 dans Bifrost 16
Mise en ligne le : 25/1/2001


     Alors que les adaptations cinématographiques sont rarement fidèles au roman original, il faut regretter que les novelisation ne soient généralement que le plat reflet du film-titre. D'un auteur comme Christopher Priest, on aurait pu espérer qu'il nous donne sa propre vision du film, dans laquelle il aurait glissé quelques-uns de ses thèmes personnels, mais... il se contente ici d'une adaptation sage, honnête et bien écrite, sans brio ni passion. On visualise bien ce que peut donner cette histoire au cinéma, mais sur le papier, privé du rythme de l'image, le récit manque de profondeur et de réflexion...

     Il en résulte donc un livre d'aventures, sympathique et aussi vite oublié que lu... Les thèmes de la perception de la réalité et des univers virtuels y sont abordés sans génie, sous la forme d'un jeu de miroirs. Le problème est qu'une fois que l'on a compris le principe des univers truqués, il n'est pas difficile d'aller toujours plus loin : la réalité est fausse mais on ne s'en aperçoit que lorsqu'on est dans la vraie réalité qui s'avèrera elle-même fausse, etc... Si ce thème peut donner le vertige, il est devenu un tel leitmotiv qu'il faut un minimum de conviction de la part de l'auteur pour qu'on y accroche, ce qui n'est guère le cas ici.

     On pourrait donc conseiller ce roman assez simple comme initiation aux univers virtuels, avec toutefois le risque de dégoûter le novice par un inutile déballage de reptiles et de viscères, qui donne à la virtualité un air de cauchemar.

     Aussi vaut-il mieux sans doute attendre de retrouver le vrai Priest avec Les extrêmes, son prochain roman à paraître dans la même collection en mars 2000.

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere

Cité dans les pages thématiques suivantes
Perception de la réalité

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
eXistenZ , 1999, David Cronenberg

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