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Les Horizons divergents

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Ellen HERZFELD & Gérard KLEIN & Dominique MARTEL

Cycle : La Grande anthologie de la science-fiction française  vol. 5 


Illustration de MANCHU

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) n° 7212
Dépôt légal : mars 1999
Première édition
Anthologie, 448 pages, catégorie / prix : LP13
ISBN : 2-253-07212-5
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Voici le cinquième volume de La Grande Anthologie de la Science-Fiction française, réunissant seize nouvelles exceptionnelles publiées de 1985 à 1996.
     Signées des maîtres du genres, tesl Jean-Pierre Andrevon, Philippe Curval, Jean-Claude Dunyach, Gérard Klein, Serge Lehman, André Ruellan, Elisabeth Vonarburg, et de quelques nouveaux venus, parfois d'horizons lointains, elles témoignent de la persisatnce de l'originalité et même de la renaissance de la Science-Fiction française.
     On trouvera dans le même volume une préface, une présentation de chaque texte, un dictionnaire des auteurs et un index de toutes les nouvelles publiées depuis l'origine dans La Grande Anthologie de la Science-Fiction.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Ellen HERZFELD & Gérard KLEIN & Dominique MARTEL, Préface, pages 7 à 13, Préface  (lire ce texte en ligne)
2 - Jean-Jacques NGUYEN, L'Homme singulier, pages 15 à 42, nouvelle
3 - Georges PANCHARD, Stellarum nox, pages 43 à 75, nouvelle
4 - Gérard KLEIN, Mémoire vive, mémoire morte, pages 76 à 108, nouvelle
5 - Mario TESSIER, Ad majorem Dei gloriam, pages 109 à 128, nouvelle
6 - Philippe CURVAL, L'Arc tendu du désir, pages 129 à 150, nouvelle
7 - André RUELLAN, Une torture à visage humain, pages 151 à 158, nouvelle
8 - Jean-François SOMAIN, Dire non, pages 159 à 230, nouvelle
9 - Jean DION, Les Voix dans la machine, pages 231 à 254, nouvelle
10 - Jean-Claude DUNYACH, Sous l'oeil mort de la caméra, pages 255 à 266, nouvelle
11 - Jean-Pierre ANDREVON, Pénurie, pages 267 à 278, nouvelle
12 - Élisabeth VONARBURG, ...suspends ton vol, pages 279 à 296, critique(s)
13 - Yves MEYNARD, Chasseur et proie, pages 297 à 316, nouvelle
14 - Pascal GONTHIER, Le Dernier mot, pages 317 à 322, nouvelle
15 - CHICA, L'Escaladeur, pages 323 à 336, nouvelle
16 - Alain BERGERON, Le Huitième registre, pages 337 à 376, nouvelle
17 - Serge LEHMAN, Dans l'abîme, pages 377 à 404, nouvelle
18 - Ellen HERZFELD & Gérard KLEIN & Dominique MARTEL, Dictionnaire des auteurs, pages 405 à 418, dictionnaire d'auteurs
19 - QUARANTE-DEUX, Index des nouvelles parues dans la Grande Anthologie de la Science-Fiction, pages 419 à 439, index
Critiques
     Ce cinquième volume des anthologies consacrés à la SF française fut probablement le plus difficile à concocter car il couvre une période récente, de 1985 à 1996, qui empêche le temps de figurer parmi le jury. Est-il possible d'avoir le recul nécessaire moins de trois ans après la publication de certains textes  ? Les anthologistes redoublent de précautions dans leur préface pour se prémunir contre toute critique pointant les oublis et les choix aventureux, insistant sur l'attrait que ces nouvelles exercent aujourd'hui, citant d'emblée les auteurs écartés et les raisons qui ont présidé ces choix, se justifiant sur l'importante proportion d'auteurs francophones, principalement canadiens.
     Force est de reconnaître que l'ensemble est de bonne tenue et qu'il est peu de textes que d'autres anthologistes n'auraient pas retenus. Certes l'amusant exercice de style auquel se livre Andrevon est d'un intérêt mitigé (Pénurie), et les musiques, sensuelle chez Curval (L'Arc tendu du désir), cruelle chez Ruellan (Une torture à visage humain, qui date de 1980), pour mélodieuses qu'elles soient, ne renouvellent pas leurs répertoires respectifs. Plus proche du conte philosophique, L'Escaladeur de Chica ne retient que brièvement l'attention, au contraire de l'ironique Dernier Mot de Pascal Gonthier, bonne histoire à chute d'essence plus fantastique que science-fictive. Mais L'Homme singulier de Jean-Jacques Nguyen est un petit chef-d'œuvre qui parvient à intégrer la mécanique quantique à un niveau macrocosmique  ; c'est avec subtilité et poésie que Georges Panchard traite du problème du temps par rapport à la conquête de l'espace et ses immortels héros (Stellarum nox) et c'est avec le brio qu'on lui connaît que Klein compare les mérites et inconvénients respectifs des mémoires biologique et informatique  : Mémoire vive, mémoire morte pointe les dangers de la conservation éternelle des souvenirs et offre à travers une belle histoire d'amour ce beau paradoxe, « la fidélité, c'est l'oubli  ».
     Élisabeth Vonarburg nous enchante de sa superbe écriture qu'elle prête à un artefact (une biosculpture de Sphinx) dont les jours sont comptés (... Suspends ton vol). L'art est également représenté par la voix de deux autres auteurs  : Jean Dion, qui retrouve avec émotion, dans un univers aphone, le charme du chant, et Dunyach, bien sûr, avec une nouvelle et dangereuse forme d'expression brute, où le cri revêt une grande importance, et qu'exécutent des artistes Sous l'œil mort de la caméra. De son côté, la religion se modernise en soumettant les questions métaphysiques à des programmes informatiques, ce qui ne va pas sans poser des problèmes éthiques (Ad majorem Dei gloriam, de Mario Tessier), voire remettre en question la réalité du singulier univers uchronique présenté dans Le Huitième Registre d'Alain Bergeron. Tout est savoureux dans ce texte, depuis les débats du synode jusqu'à la conception du logiciel historiosophique écrit pour l'orgue à traitement de signes.
     Chasseur et proie d'Yves Meynard aurait mérité de figurer dans l'anthologie steampunk de Daniel Riche au Fleuve Noir  ; c'est en même temps une remise en question de la réalité que n'aurait pas reniée Dick. En plongeant Dans l'abîme, Serge Lehman découvre une curieuse forme d'immortalité, dépendante de la folie meurtrière des hommes. Dans un registre plus social, Jean-François Somain décline les sept principes garantissant une utopie durable parce que non figée. Dire non est une excellente nouvelle, la plus longue de l'anthologie.
     Au final, quels que soient les goûts littéraires des lecteurs, chacun trouvera là une dizaine de textes qu'il jugera bons et trois ou quatre autres qu'il qualifiera d'excellents tant il est certain qu'ils passeront avec succès l'épreuve du temps. Mais puisque ce volume n'est qu'un choix de nouvelles qui n'ont pas « vocation à retracer l'histoire de la Science-Fiction  », on peut rêver d'une autre livraison qui paraîtrait avant le rendez-vous de 2010, pour rendre justice à ceux qui auraient été trop rapidement écartés.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/9/1999 dans Galaxies 14
Mise en ligne le : 15/12/2000


     Près de dix ans après Les Mosaïques du temps parait enfin le cinquième volume de « La Grande Anthologie de la Science-Fiction française ». Première remarque : jamais cette série n'a aussi mal porté son titre, puisque sur les seize auteurs apparaissant au sommaire, on trouve pas moins de six québécois, de naissance ou d'adoption, ainsi qu'un suisse (Georges Panchard, un habitué). Anthologie francophone, donc, d'autant qu'un nombre équivalent de ces textes sont initialement parus sur des supports étrangers (deux nouvelles viennent de la revue Imagine..., deux autres de Solaris, trois de diverses anthologies québécoises, et la dernière, « Dans l'abîme » de Serge Lehman, de l'anthologie suisse Parapsychologie, publiée par La Maison d'Ailleurs.) En cela, Les Horizons divergents est tout à fait représentatif de la période qu'il couvre (1985-1995), durant laquelle le manque de revues et d'anthologies en France s'est fait cruellement ressentir, tandis que la science-fiction québécoise était florissante. Ironie du sort, au moment où paraît ce volume, la S-F française a repris du poil de la bête, alors qu' outre-Atlantique la situation devient franchement calamiteuse (arrêt de la parution d'Imagine..., problèmes financiers pour Solaris, etc.).

     Si Klein, Herzfeld et Martel se sont toujours défendus de vouloir dresser à travers cette série un historique de l'évolution de la, science-fiction en France, revendiquant la qualité des textes comme unique critère de sélection, Les Horizons divergents présente néanmoins un panorama assez fidèle de la période survolée : outre l'importance des québécois, on notera qu'un nombre conséquent de nouvelles proviennent de supports amateurs ou semi-professionnels. A contrario, l'absence de tout texte issu de Fiction (qui fournissait plus du tiers de ceux réunis dans La Frontière éclatée, pour la période 79-84) ne fait que confirmer l'idée que cette revue était déjà morte bien avant de disparaître des kiosques.

     Autre intérêt de ce volume : faire cohabiter des auteurs qui, lorsque paraissait la précédente anthologie, n'en étaient encore qu'à leurs premiers pas littéraires (Nguyen, Lehman ou Tessier), et quelques « grands anciens » (Klein, Curval, Andrevon et Ruellan). Là aussi, par-delà la qualité des nouvelles choisies — celles d'Andrevon et Ruellan sont certes amusantes mais tout de même relativement anodines — on imagine de la part des anthologistes la volonté d'afficher une certaine pérennité de la science-fiction française, d'ancrer la période actuelle dans un mouvement plus vaste.

     Ceci dit, on pourra bien sûr gloser des heures durant sur la pertinence de publier tel texte, sur l'absence de tel auteur (la seule à me paraître absolument impardonnable est celle de Sylvie Denis, pas même citée dans la préface). S'il me fallait pour conclure et en toute subjectivité citer mon quintet de tête, j'attirerais plus particulièrement votre attention sur « Stellarum nox » de Georges Panchard (évocation tout en subtilité du destin tragique des premiers voyageurs interstellaires), « Dire non » de Jean-François Somain (description minutieuse dune société future dont les ambitions utopiques se teintent d'une inquiétante nuance de totalitarisme), « Chasseur et Proie » d'Yves Meynard (classique histoire dérapant soudain vers des territoires que ne renierait pas Dick), « Dans l'Abîme » de Serge Lehman (d'ores et déjà un classique de la S-F française) et « L'Homme singulier » de Jean-Jacques Nguyen, certainement la nouvelle française qui m'a le plus marqué ces dernières années. Quoi qu'il en soit, et quels que soient ses centres d'intérêt, le lecteur est invité à faire escale sur ces horizons, nul doute qu'il y trouvera de quoi le contenter.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/6/1999 dans Bifrost 14
Mise en ligne le : 11/10/2003

Prix obtenus par des textes au sommaire
Dans l'abîme : Grand Prix de l'Imaginaire nouvelle / Short story, 1995
Rosny aîné nouvelle / Short story, 1995
Mémoire vive, mémoire morte : Grand Prix de l'Imaginaire nouvelle / Short story, 1987
Rosny aîné nouvelle / Short story, 1987

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