La science-fiction américaine d'aujourd'hui, qui s'impose avec force, outre-Atlantique, comme l'une des voies les plus originales de la création littéraire, reste mal connue en France, sauf sous la forme du roman. Or c'est, peut-être, dans la nouvelle qu'elle manifeste le mieux sa recherche, son dynamisme contestataire, sa vigueur intellectuelle, sa fraîcheur poétique aussi.
Les nouvelles réunies dans cette anthologie ont été, pour la plupart, écrites après 1970. Sans jamais céder aux vertiges parfois ésotériques de la mode, leurs auteurs se sont situés à la pointe actuelle du genre.
Tous ces textes sont entièrement inédits en français. Il ne s'agit pas non plus ici de la traduction d'une anthologie réalisée aux Etats-Unis, comme c'est souvent le cas, mais d'un choix original, en partie composé à partir d'anthologies existantes, mais tel qu'il eût été vraisemblablement impossible à réaliser aux Etats-Unis mêmes. Cette sélection prouvera au lecteur le plus exigeant, si besoin était, que la science-fiction est l'un des courants majeurs de la littérature contemporaine.
1 - Henry-Luc PLANCHAT, Préface, pages 7 à 15, préface 2 - George Alec EFFINGER, La Guerre à finir toutes les guerres (All the Last Wars at Once, 1971), pages 17 à 31, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 3 - James SALLIS, Ceux qui font l'histoire (The History Makers, 1969), pages 33 à 40, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 4 - Harlan ELLISON, Toute une vie, dont une enfance pauvre (One Life, Furnished in Early Poverty, 1970), pages 41 à 56, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 5 - Robert SILVERBERG, Dans les crocs de l'entropie (In Entropy's Jaws, 1971), pages 57 à 94, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 6 - Gordon EKLUND, Memphis, par un été torride (White Summer in Memphis, 1972), pages 95 à 116, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 7 - R. A. LAFFERTY, Grinçantes charnières du monde (Groaning Hinges of the World, 1971), pages 117 à 127, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 8 - Ursula K. LE GUIN, Ceux qui partent d'Omelas (The Ones Who Walk Away from Omelas, 1973), pages 129 à 136, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 9 - Gene WOLFE, La Mort du Dr. Ile (The Death of Dr. Island, 1973), pages 137 à 191, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 10 - Roger ZELAZNY, Nuit sans lune à Byzance (Moonless in Byzantium, 1962), pages 193 à 199, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 11 - James Jr. TIPTREE, Le Plan est l'amour, le plan est la mort (Love is the Plan, the Plan is Death, 1973), pages 201 à 219, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 12 - Samuel R. DELANY, Le Temps considéré comme une hélice de pierres semi-précieuses (Time Considered as a Helix of Semi-precious Stones, 1968), pages 221 à 260, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 13 - Vonda N. McINTYRE, De source, sève et sable (Of Mist, and Grass, and Sand, 1973), pages 261 à 284, nouvelle, trad. Henry-Luc PLANCHAT 14 - ANONYME, Bibliographie, pages 285 à 286, bibliographie
Critiques
Dans les mêmes eaux qu'Espaces inhabitables tomes 1 et 2 (Casterman) et Nouvelles frontières 1 (Opta) concoctés par Dorémieux, ou encore Nouveaux mondes de la science-fiction(Fiction spécial 22) vus par Jacques Chambon, encore une antho de la « jeune » SF américaine, intelligemment présentée par Planchat qui a aussi traduit le tout, avec plus ou moins de bonheur. Jeune, oui, mais enfin pas née du berceau quand même puisqu'on y trouve que des noms connus, et même un « vieux » comme Lafferty. Le résultat moyen est plutôt bon, mais pas plus que cela, principalement à cause des goûts personnels de l'anthologue, qui n'apprécie un texte que lorsqu'il atteint les limites de l'incompréhensible — ne disons pas l'insignifiant pour ne pas faire de mauvais jeux de mots et de bons jeux de sens. A ce titre, La mort du docteur lie (un chef-d'œuvre selon Planchat) ou Le temps considéré... etc., (le premier de Gene Wolf, le second de Delany, qui a même recueilli un Hugo avec !) sont particulièrement rébarbatifs. Mais La guerre à finir toutes les guerres (une « métaphore-fiction » de George Alec Effinger). Toute une vie, dont une enfance pauvre (Ellison) ou De source, sève et sable (variation Herbert-dinienne de Vonda Mclntyre), et bien sûr le Silverberg, sont là heureusement pour relancer le niveau. Le reste est comme-ci comme ça.