Immersion au temps du Far West et frissons garantis ! !
Martin Pawley, délégué aux Affaires indiennes, est chargé d'escorter le chef-indien et chaman Tu-Tanka dans le cadre d'une enquête fédérale. À Rio Diablo où ils font escale pour la nuit, l'hostilité des habitants se fait très vite sentir et nos deux compagnons ne tardent pas à se faire arrêter. Le pire est hélas à venir... Dans l'espoir de s'échapper de prison,Tu-Tanka invoque les esprits des morts, mais le rite est accidentellement brisé et Rio Diablo, bientôt infestée de morts-vivants sanguinaires...
Critiques
Martin Pawley, délégué aux affaires indiennes, doit escorter jusqu'à un fort de l'armée américaine un chaman qui semble être la dernière solution face à d'étranges événements. Mais en route, la nuit tombant, le duo doit faire halte à Rio Diablo, un village où l'accueil n'est pas une tradition, surtout envers les peaux-rouges. Le shérif le leur rappelle d'ailleurs bien vite, en emprisonnant le duo suite à une altercation un peu trop organisée. Derrière les barreaux, l'Indien n'a d'autre choix que tenter de s'échapper. Il organise alors un rite magique et nécromantique. Mais les incantations se trouvent brusquement interrompues et les morts décident de ne plus se cantonner aux rôles de figurants : Rio Diablo devient leur nouveau terrain de chasse...
Rio Bravo est le western préféré de Christophe Lambert, aussi suffisait-il que l'esprit tordu du romancier croise une autre de ses admirations, celle qu'il porte à Romero, pour que germe ce livre déjanté. Débutant comme tout bon western, avec son défilé de tronches, son racisme ambiant, ses buissons poussés par le vent courant sur le sable et ses saloons dégueus, le bouquin nous embarque sans tarder sur le chemin poussiéreux de la série B bien gore, toute proportion gardée s'entend, littérature jeunesse oblige. Ce qui n'empêche pas Christophe Lambert de tout y mettre ou presque, jouant sur les codes du genre à plein régime : l'ambiance moite et malsaine s'installe peu à peu. Les personnages se dévoilent au fil des lignes, amitiés et inimitiés se créent, et le grand huit peut être lancé ! Le jeune héros est véritablement l'archétype de l'idéaliste contraint de raccrocher ses principes au vestiaire pour faire face à la horde démantibulée de zombies affamés. De la candeur et l'innocence, il va vite plonger dans le dézingage sans pitié. Sans oublier la découverte de l'amour, celui des vrais héros, celui qui naît dans l'action, quand le seul lien entre homme et femme est l'adrénaline de l'instant présent. Mais tout le monde court, charcle, saigne, et c'est finalement fort jouissif.
Bref, un cocktail cow-boys/zombies qui s'avère aussi savoureux qu'énergique et assure une dose massive d'adrénaline, pour un bouquin qui ne se prend pas au sérieux et divertit avec talent. Un roman populaire dans le sens le plus noble du terme, et un bel hommage à Romero et autre John Carpenter.
Martin Pawley est un enquêteur fédéral envoyé en territoire Chiricahua pour ramener le chaman d’une tribu locale. Il se passe en effet des choses bizarres au pays des hommes blancs. Le gouvernement pense que Tu-Tanka, le chaman, pourrait aider à expliquer certaines attaques de convois attribuées trop facilement aux Indiens. Notre sang-mêlé d’enquêteur ne rencontre pas trop de difficultés pour décider le sorcier indien à le suivre. Sur la route du retour, ils font une halte à Rio Diablo. Un bourg comme tant d’autres, juste un peu plus isolé, où les Indiens ne sont pas les bienvenus. Très rapidement, la situation se dégrade et dégénère au point que les deux compagnons se retrouvent en prison pour meurtre. Décidé à retourner chez lui, Tu-Tanka invoque les esprits mais Dynamite Jack, un compagnon de cellule, excédé par les osselets jetés inlassablement dans le cadre du rituel, pulvérise ces derniers d’un coup de talon. Il ignore que son geste aura des conséquences désastreuses : on ne joue pas avec les esprits sans risquer de les voir se transformer en zombies bien décidés à profiter de leur seconde chance.
On ne peut pas dire que Christophe Lambert essaie de faire ici dans l’imaginaire soft. Il n’hésite pas à utiliser les zombies dans toute leur horreur. Ca saigne, ça dégouline, ça se décompose et ça pourrit à tout va. Mais le ton badin teinté d’humour noir prend le pas sur le fantastique, plaçant ce livre dans un équilibre assez ambigu. L’intrigue garde cependant le cap et les aspects macabres sont relégués au second plan. Christophe Lambert est un très grand amateur de western, un écrivain qualifié de Science-Fiction et il aime bien mêler ces deux genres. Il l’a d’ailleurs déjà prouvé avec beaucoup de qualité dans ses précédents romans, notamment dans Souviens-toi d’Alamo. Par comparaison, celui-ci est néanmoins trop consensuel et simpliste à mon goût.
Mais ne nous y trompons pas, cela reste de la bonne littérature jeunesse et Christophe Lambert est un auteur à inviter dans sa bibliothèque, en particulier pour ses œuvres destinées à la tranche d’âge légèrement supérieure, avec laquelle il me semble plus à l’aise.