LES MOUTONS ÉLECTRIQUES
, coll. Fiction (revue) n° 9 Dépôt légal : février 2009 Première édition Revue, 336 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 978-2-915793-65-9 Format : 17,0 x 21,0 cm Genre : Imaginaire
1 - (non mentionné), Ouverture, pages 5 à 7, introduction 2 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 6 à 6, bande dessinée 3 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 7 à 7, bande dessinée 4 - Laura KASISCHKE, Les Recherches continuent pour le vieil homme (Search Continues For Elderly Man, 2008), pages 9 à 12, nouvelle, trad. Sophie DABAT 5 - Laurent GENEFORT, Le Lot n° 97, pages 13 à 23, nouvelle 6 - Gwyneth JONES, L'Épouse au Tombeau (The Tomb Wife, 2007), pages 25 à 39, nouvelle, trad. Isabelle BALLESTER 7 - James Patrick KELLY, Serpent (Serpent, 2004), pages 41 à 48, nouvelle, trad. Sonia QUÉMENER 8 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 48 à 48, bande dessinée 9 - Léo HENRY, Révélations du Prince de Feu, pages 49 à 78, nouvelle 10 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 78 à 78, bande dessinée 11 - Ray VUKCEVICH, Glinky (Glinky, 2004), pages 81 à 97, nouvelle, trad. Marion PRZETAK 12 - Jeffrey FORD, Sous le fond du lac (Under the Bottom of the Lake, 2007), pages 99 à 108, nouvelle, trad. Christophe DUCHET 13 - Nicolas DEPRESLES, Nicolas Depresles dessinateur timide, pages 109 à 116, portfolio 14 - M. RICKERT, Un voyage dans l'au-delà (Journey into the Kingdom, 2006), pages 117 à 142, nouvelle, trad. Célia CHAZEL 15 - M. RICKERT, Trahison (Traitor, 2008), pages 143 à 155, nouvelle, trad. Pierre VARÈNE 16 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 155 à 155, bande dessinée 17 - Pablo DOBRININ, Le Retour du capitaine Rayo (El regreso del Capitán Rayo, 2006), pages 157 à 174, nouvelle, trad. Jacques FUENTEALBA 18 - André-François RUAUD, Bucky, le savant qui voyait trop loin, pages 175 à 180, article 19 - Carter SCHOLZ, Je ne savais pas quelle heure il était (I Didn’t Know What Time It Was, 2005), pages 181 à 188, nouvelle, trad. Benjamin KUNTZER 20 - Tim McDANIEL, Pourquoi les extraterrestres ont fait ce qu'ils ont fait à cette banlieue de Madison, Wisconsin (Why the Aliens Did What They Did to that Suburb of Madison, Wisconsin, 2006), pages 189 à 191, nouvelle, trad. Pierre VARÈNE 21 - Timothée REY, La Vieille qui, là-haut, porte son fagot noir, pages 193 à 202, nouvelle 22 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 202 à 202, bande dessinée 23 - G. David NORDLEY, Barrières (Barrriers, 1992), pages 203 à 208, nouvelle, trad. Sophie DABAT 24 - Mireille MEYER, Jean Amado, pages 209 à 211, biographie 25 - Jean AMADO, Portfolio, pages 212 à 223, portfolio 26 - Serge-André MATTHIEU, Carnet de bal / 3 : « Du rififi dans la fiction », pages 224 à 235, chronique 27 - Eugene MIRABELLI, Le Seul saut connu à travers le temps (The Only Known Jump Across Time, 2003), pages 237 à 249, nouvelle, trad. B.R. 28 - Steven UTLEY, Diluvium (Diluvium, 2006), pages 251 à 260, nouvelle, trad. Sophie JANOD 29 - MAD YOURI, En portes, pages 261 à 270, portfolio 30 - Charles DE LINT, La Dame des os (The Bone Woman, 1992), pages 271 à 281, nouvelle, trad. Zoé SOUPIZET 31 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 281 à 281, bande dessinée 32 - Samuel PETIT, Motion Art et édition à l'heure du papier électronique, pages 282 à 313, article 33 - Raphaël COLSON & André-François RUAUD, Pour s'envoyer en l'air le regard / 5 : « De Nantes à Kuala Lumpur », pages 314 à 325, chronique 34 - Paul GILSON, Éloge de Grandville, pages 326 à 328, article 35 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 329 à 329, bande dessinée 36 - (non mentionné), Nos auteurs, pages 331 à 332, dictionnaire d'auteurs 37 - Florence DELAPORTE & Jean-Jacques GIRARDOT, Le Chat de Schrödinger, pages 333 à 334, bande dessinée
Critiques
Parce que Fiction ose (audace dans le choix de ses textes, audace dans le choix de ses portfolios), parce que Fiction donne sa chance à de nombreux auteurs, illustrateurs et traducteurs en devenir, voilà une entreprise à soutenir (préférez toujours l'abonnement à l'achat au numéro).
Au-delà de ces quelques lignes militantes, on notera toutefois, avec une inquiétude certaine, le caractère un brin kamikaze de l'entreprise qui, en ces temps de crise, ose (décidément !) la couverture la plus anti-commerciale de ces quinze dernière années (exceptions faites du non travail de Jackie Paternoster au Livre de Poche, hors concours depuis que la série de logiciels Bryce existe).
Au sommaire de ce neuvième opus, un certain nombre de surprises qui rendent Fiction indispensable :
Les petites BDs de Jean-Jacques Girardot et Florence Delaporte, qu'on pourrait surnommer « les aventures de Garfield Schrödinger »
La nouvelle de Laurent Genefort, entre space op' et hard science, qui évoque, excusez du peu, le grand Greg Egan.
« Le Retour du capitaine Rayo » de Pablo Dobrinin, qui rappelle les textes mélancoliques de Andrew Weiner, « Signaux lointains » notamment.
« Un voyage dans l'au-delà » de M. Rickert, qui nous fait découvrir cette écrivaine américaine née en 1959, et en même temps un futur grand nom de la traduction : Célia Chazel (ceci écrit avec le plus grand des sérieux, la traduction de ladite Chazel se révélant tout à fait pertinente).
La nouvelle de Tim McDaniel, parce qu'elle est délicieusement idiote, génialement courte et percutante.
« La Dame des os » de Charles de Lint, nouvelle preuve, s'il en fallait, que cet auteur canadien ne mérite pas l'ostracisme que lui réserve depuis des années l'édition française.
Loin d'être sans intérêt, les nouvelles de Jeffrey Ford, Léo Henry et Ray Vukcevich sont à mon sens un cran en dessous, bien que toutes les trois folles, à leur manière.
Comme d'habitude (presque cinq ans déjà !), on regrettera les nombreuses fautes de mise en page, les coquilles et les fautes de français — un comble pour une revue à la non-fiction volontiers pédante et snob, en un mot : prétentieuse. Dommage, trois fois dommage, car Fiction ose et publie vraiment de bons textes.
N'oubliez pas de signer votre chèque.
Thomas DAY Première parution : 1/7/2009 dans Bifrost 55 Mise en ligne le : 24/10/2010
Neuvième tome pour la revue des Moutons électriques. L'éditorial manifeste l'attrait de l'équipe pour le bel objet, pour l'aspect graphique travaillé ; cet état d'esprit se retrouvera comme d'habitude au fil des pages, agrémentées cette fois de créations originales de la peintre et créatrice textile Laurence Chassard, et dans les 3 portfolios de Nicolas Depresles (sympathique), du sculpteur et dessinateur Jean Amado (étrange et vertigineux) et du photographe Mad Youri (bof).
Côté textes, les habitués (Ford, Utley) côtoient de nouveaux auteurs, comme par exemple M. (pour Mary) Rickert, qui est à l'honneur avec deux textes publiés, dont une bien belle histoire de fantôme marin au dénouement tragique. Gwyneth Jones, auteure très rare sous nos latitudes, nous fait regretter cet état de fait, « L'épouse au tombeau », sur le deuil et les choix qui s'offrent à nous sur fond de découverte de coutume extraterrestre, se révélant fort intéressant. Jeffrey Ford nous pond à nouveau une de ces merveilles ciselées dont il a le secret, emmenant le lecteur dans une spirale aux motifs récurrents avant de lui en donner la clé. Aux antipodes des trois auteurs précédents, Tim McDaniel nous réjouit avec une vignette humoristique très potache mais hilarante. On signalera également le texte de l'urugayen Pablo Dobrinin, qui traite sur le mode nostalgique les super-héros locaux.
A mon sens, trois textes se dégagent du reste : tout d'abord, celui de Timothée Rey, « La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir », tout entier inspiré par un splendide poème de Sabine Sicaud, poétesse française du début du XXème siècle morte à 15 ans ; le moins que l'on puisse dire est que Rey se montre à la hauteur avec ce poignant récit de la dernière humaine vivante sur la Lune.
Eugene Mirabelli, inconnu jusqu'alors, est l'auteur d'un très rafraichissant récit de voyage dans le temps, très old school, très bien pensant, mais subtilement truffé de métaphores sexuelles, et au dénouement totalement improbable ; je pensais que tout avait été fait sur le voyage dans le temps, eh bien celle-là était encore inédite !
Enfin, last but not least, Léo Henry raconte comment se sont rencontrés, au Brésil, Blaise Cendrars et Corto Maltese, et comment ils ont été associés à une sordide histoire de tueur en série ; plus que l'intrigue, c'est ici le style qui est proprement hallucinant, un exercice qui, loin d'être vain, se révèle complètement justifié, fait de phrases envoutantes aux circonvolutions méandreuses, parfaitement adapté au propos de l'auteur. Léo Henry se révèle assurément l'un des auteurs les plus intéressants qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps.
Bref, un numéro de Fiction qui propose son lot de textes forts, originaux et inventifs, et est donc à ranger du côté des volumes réussis.
On ne saurait terminer cette recension sans mentionner le fil rouge à ce tome, un hilarant strip signé Jean-Jacques Girardot (au scénario) et Florence Delaporte (au dessin) sur le chat de Schrödinger. Encore !