BÉLIAL'
(Saint-Mammès, France), coll. Kvasar Date de parution : 22 septembre 2011 Dépôt légal : septembre 2011, Achevé d'imprimer : septembre 2011 Première édition Recueil de nouvelles, 480 pages, catégorie / prix : 25 € ISBN : 978-2-84344-106-6 Format : 15,0 x 22,0 cm Genre : Fantasy
Un recueil équivalent en anglais a été publié le 23 mai 2012 par Subterranean Press.
« En 1853, dans un lointain pays du Sud, en un monde séparé du nôtre par la plus infime marge de possibilité, la vallée de Carbonales, une région fertile entourant la cité de Teocinte et réputée pour sa production d’argent, d’acajou et d’indigo, était placée sous la domination d’un dragon nommé Griaule. Il y avait d’autres dragons en ce temps-là, vivant pour la plupart sur des îlots rocheux à l’ouest de la Patagonie — de minuscules créatures irascibles, dont la plus grande avait à peine la taille d’une alouette. Mais Griaule était l’une des Bêtes géantes qui avaient régné sur un âge antique. Au fil des siècles, il avait grandi jusqu’à mesurer sept cent cinquante pieds au garrot et plus de six mille pieds de la queue au museau... »
Lucius Shepard publie « L’Homme qui peignit le dragon Griaule » en 1984, récit qui introduit l’univers de Griaule, un monde préindustriel dans lequel un dragon titanesque a été pétrifié par un puissant sorcier voilà plusieurs millénaires. Depuis ces temps reculés, la créature s’est « intégrée » au paysage, devenant à elle seule une chaîne de montagne chargée de végétation qui abrite ville et villages. Mais si le monstre ne bouge plus, il n’en est pas mort pour autant. Ainsi Griaule continue-t-il d’instiller sa néfaste influence, une insidieuse corruption qui s’attaque aussi bien aux hommes qu’à la nature... Car Griaule poursuit un but. Inavoué et inavouable...
Ce texte initial remporte un tel succès que Lucius Shepard va développer au fil des ans l’univers de Griaule dans cinq autre très longs récits, tous inédits en français, l’ensemble constituant le grand oeuvre de son auteur, une manière de méta roman sidérant de maturité et sans équivalent dans le champ littéraire de la fantasy, réuni ici pour la première fois en exclusivité mondiale.
1 - L'Homme qui peignit le dragon Griaule (The Man Who Painted the Dragon Griaule, 1984), pages 15 à 46, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 2 - La Fille du chasseur d'écailles (The Scalehunter's Beautiful Daughter, 1988), pages 49 à 125, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 3 - Le Père des pierres (The Father of Stones, 1989), pages 127 à 213, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 4 - La Maison du Menteur (Liar's House, 2004), pages 215 à 262, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 5 - L'Écaille de Taborin (The Taborin Scale, 2010), pages 265 à 327, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 6 - Le Crâne (The Skull, 2012), pages 329 à 444, roman, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 7 - Postface (Story Notes, 2012), pages 447 à 455, postface, trad. Jean-Daniel BRÈQUE 8 - Alain SPRAUEL, Bibliographie de Lucius Shepard (1947-), pages 457 à 470, bibliographie
Critiques
Lucius Shepard était un quasi-inconnu lorsque, en 1984, The Magazine of Fantasy & Science Fiction publia, tenant sur une grosse trentaine de pages, l'une des nouvelles de fantasy les plus originales écrites en langue anglaise durant cette décennie, « L'Homme qui peignit le dragon Griaule ».
Ce texte somptueux parut en français dans Fiction, en 1985, et fut de nouveau publié par Denoël un an plus tard dans un recueil devenu aussi fameux (LeChasseurdejaguar) que la collection qui l'accueillit (« Présence du futur »). Et depuis ? L'auteur continua d'inventer des histoires, dont certaines autour de Griaule. Son travail ne conquit guère qu'un succès d'estime auprès du public américain. Les raisons en sont multiples, qui tiennent essentiellement à ses choix en matière de narration (échappant à toute catégorisation, marqués par une forte dimension introspective, voire métaphysique) et de format d'écriture (prédilection pour la novella). Pour Shepard, absolument rien ou presque rien ne se produisit qui eût dû se produire : la reconnaissance, l'évidence qu'il est un des plus grands écrivains de l'Imaginaire contemporain.
En France, la visibilité de son œuvre tient du continuel miracle éditorial : malgré un écho médiatique et populaire limité, quelques éditeurs consciencieux, passionnés ou suicidaires, se sont relayés pour en assurer la diffusion depuis la fin des années 80. C'est au soutien d'une équipe de fans obstinés (celle du Bélial', pour ceux qui ne suivent pas), succédant à Robert Laffont et Denoël, que Shepard et son dragon doivent de ne pas être tombés dans l'oubli, ravalés au rang d'auteur et d'objet cultes. Comme tous les miracles, celui-ci restera non seulement éphémère mais ne modifiera pas la marche en avant du milieu éditorial de la SFF et des innombrables événements imaginaires qui s'y produisent, tels que la critique spécialisée les rapporte... Shepard continuera de ne pas se vendre, et Dan Simmons, si.
Griaule évolue dans un monde parallèle au nôtre, que sépare la plus infime marge de possibilité. Pétrifié par un sorcier à l'aube des temps, il gît tel un volcan assoupi au milieu de la vallée de Carbonales, qui a prospéré dans son ombre. Les hommes tout comme la végétation ont colonisé ses flancs. Un étrange écosystème a pris possession de ses entrailles. Les écailles arrachées à sa cuirasse font le bonheur des marchands de rêve. On peut rester des heures à contempler les visions dangereuses reflétées par sa pupille dorée. Toutefois, chez les dragons, l'esprit n'est pas brimé par la matière et peut modifier le réel à loisir ; de sorte que chacun est persuadé dans la vallée que le dragon imprime sa volonté sur la vie et les pensées de la communauté.
Si la métaphore politique est transparente, Griaule étant assimilable à tout système coercitif, comme s'en explique Shepard dans une postface éclairante, l'auteur la file avec grande finesse, parvenant à en réduire la portée théorique pour laisser les six récits constituant le recueil se développer autour de situations et de personnages d'une grande intensité. « L'Homme qui peignit le dragon Griaule » relate le geste fou d'un artiste qui vouera son existence à peindre intégralement la créature. « La Fille du chasseur d'écailles » est une invitation à découvrir l'étrange faune humanoïde qui se dissimule dans ses entrailles. « Le Père des pierres » emprunte sa forme au roman noir américain, pour tenter de démêler la responsabilité du dragon dans une affaire criminelle aux ressorts en apparence tragiquement humains. « La Maison du menteur » est une histoire d'amour contre-nature entre un paria et une dragonne, doublée d'une réflexion sur les rituels collectifs d'expiation de la violence (ou de la bêtise). « L'Ecaille de Taborin » projette ses utilisateurs dans un univers parallèle qui pourrait bien n'être qu'un songe cruel de Griaule lui-même, dont le réveil brutal coïncidera avec sa mort définitive et avec la ruine de Carbonales. Enfin, « Le Crâne » permet à l'auteur de renouer avec un cadre et des préoccupations plus conformes à sa manière, transportant les restes de Griaule dans un Guatemala moderne et violent, repaire de miséreux, de drogués et de trafics en tout genre, paradis des trois bêtes : sociale, humaine, immonde.
La réunion des six longues nouvelles, portées par la répétition de certains motifs et des effets de contraste saisissants, produit un ouvrage qui offre plusieurs lectures possibles, kaléidoscopique comme l'œil à facettes du dragon. Quelle est donc la nature des visions qu'il délivre ? De quoi y parle-t-on exactement ? Peut-être qu'une bonne façon d'en définir l'essence serait de dire qu'il se tient à la frontière entre la nature et ce qui la dépasse, la surnature, entre l'homme et ce qui le dépasse et le contient, la polis, la Cité, la société. Au-delà de la fable politique, de la dénonciation des forces fascisantes et des influences mortifères incarnées par le dragon, Shepard se sert de son grand animal pétrifié comme prétexte à un questionnement sur le libre-arbitre, pour nous parler des hommes et de la manière dont ils vivent entre eux, dont ils appréhendent l'énigme de leur présence au monde. D'ailleurs, pas moins retors que sa créature, l'auteur semble nous suggérer que ces influences mortifères relèveraient peut-être d'une stratégie collective inconsciente, visant à faire endosser à Griaule la responsabilité des fautes de la communauté. Parfait décalque du concept exposé par l'anthropologue James Frazer au début du XXe siècle, soit le processus de désignation du bouc émissaire. Les six récits ne font que ressasser cette incertitude fondamentale : est-ce Griaule qui manipule les hommes ? Les hommes se laissent-ils manipuler, ou se manipulent-ils eux-mêmes ? « Les gens aiment se faire manipuler, car en blâmant une influence extérieure, par essence incontrôlable, ils se dégagent de toute responsabilité. »
Tout comme le dragon pétrifié est un révélateur, chaque texte pris individuellement constitue une révélation ou, pour le dire en employant un terme moins anodin, une apocalypse. Toute révélation est douloureuse, en ce sens qu'elle déchire la trame des choses, où s'écrivent la grande fiction du monde et les petites fictions des individus qu'il renferme. Il n'est donc pas étonnant que, devant se frotter de près ou de loin au phénomène du dragon pétrifié, quelques personnages (comme Korrogly dans « Le Père des pierres »), rejettent ses pouvoirs non seulement dans la catégorie des fantasmes mais doutent même de sa réalité. « Face à une telle puissance, le déni était la seule solution rationnelle. » Mais c'est aussi parce qu'ils aspirent secrètement au changement induit par cette révélation que tous décideront de — ou seront poussés à — s'y confronter, afin d'évaluer leur crédulité, d'éprouver leur libre-arbitre, leur rapport au bien et au mal.
L'ouvrage est donc placé sous le double signe du désir de transformation et de la confrontation. La confrontation que nous décrit Shepard peut se lire de plusieurs manières : confrontation avec la bête pétrifiée bien sûr, mais aussi confrontation entre les hommes, entre les hommes et les femmes (au sens de rencontre amoureuse), confrontation avec des pays, des paysages, luxuriants et tortueux comme des labyrinthes, confrontation avec un monde que la folie des hommes, sans ambiguïté, a rendu hostile (« Après nous avoir lancé des jurons, ils se sont fondus dans la foule, regagnant la bête dont ils étaient issus »). Mais ce n'est pas tout. Car décrire la pétrification de la chair du monstre, la lente oxydation de l'énorme dépouille rongée par les toxines du peintre Méric, faire sentir les subtiles reptations de ses désirs, évoquer le fracas et les couleurs d'une vallée détruite par son agonie incandescente, c'est tenter l'impossible : donner un cadre rassurant, matériel, naturel, à ce qui bouleverse tout homme, c'est-à-dire au prodige de toute rencontre, de toute confrontation avec soi-même.
Lucius Shepard écrit ces lignes superbes : « Yara reprit les refrains des chansons qu'elle connaissait, et ils parlèrent de chose et d'autres, de leurs groupes préférés, des films les plus nuls qu'ils aient jamais vus, se touchant fréquemment pour réaffirmer leur lien, car ils formaient désormais leur patrie. Une fois sur l'autoroute, ils firent silence tous les deux, Yara contemplant le paysage au-dehors et Snow se concentrant sur la circulation, chacun restant seul avec ses pensées, s'efforçant d'ignorer les éclats de doute et de terreur qui parvenaient depuis les ténèbres, aussi nets, aussi distincts à leurs yeux que la station-service-hôtel-bordel où ils s'arrêtèrent pour faire le plein — un bâtiment bas et laid, baigné dans une lumière jaune citron tel le quartier général des forces du mal [...] Par la suite, ils ne roulèrent plus que sur des routes de campagne, des autoroutes nimbées de bleu et des pistes non cartographiées, filant vers le nord-ouest au sein d'un monde ordinaire, peuplé de monstres et de tentations ordinaires, traversant des villes dont la seule raison d'être était le refus de la mort [...] sans rien pour les sustenter, rien de certain à tout le moins, hormis la force de leurs imperfections et un espoir renaissant en leur cœur tel un dragon, tandis que derrière le vieux monde tremblait et que la lumière s'embrasait en rugissant. »
Ainsi l'œil à facettes du dragon est-il récapitulation de la vie et conjuration de la mort. Ainsi la lente agonie du monstre pétrifié peut-elle devenir l'occasion d'une révélation bouleversante pour les êtres qui l'observent et, à travers lui, regardent en eux-mêmes, apprenant humblement à s'accepter, comme Snow et Yara le réaliseront dans les toutes dernières lignes du récit clôturant le recueil. Nulle fatalité, nulle manipulation là-dedans. Mais peut-être simplement le début d'une forme accomplie de maturité ou d'une certaine sagesse.
Un grand livre.
Sam LERMITE Première parution : 1/1/2012 dans Bifrost 65 Mise en ligne le : 3/3/2013
S'il est un auteur que le Bélial' suit particulièrement, c'est bien Lucius Shepard : ce volume est en effet le quatrième que l'éditeur consacre à l'écrivain américain. Et le Bélial' met les petits plats dans les grands à cette occasion : nouvelle maquette à rabats, format légèrement supérieur aux habitudes de la maison, et inauguration d'une nouvelle collection, baptisée Kvasar. Cette publication doit beaucoup à Jean-Daniel Brèque, en contact rapproché avec Shepard durant la phase de traduction ; le dernier texte de l'ouvrage, « Le Crâne », a même été écrit spécialement pour l'occasion, pendant que Brèque traduisait les premières nouvelles ! On ne peut du reste passer sous silence l'excellence du travail fourni par Jean-Daniel Brèque : rarement on aura vu une telle richesse de vocabulaire et de style ; la passion que le traducteur voue à l’œuvre de l'auteur joue sans doute pour beaucoup dans la qualité de son travail (on pourrait faire la même remarque vis-à-vis de Poul Anderson, autre auteur fétiche du Bélial').
Le dragon Griaule est l'une des Bêtes géantes qui avaient un jour régné sur la Terre – pas la nôtre, mais un décalque à peine séparé par un battement d'ailes de papillon ; un duel avec un sorcier a néanmoins précipité la fin du monstre. Malheureusement, le mage a raté son sort, et n'a pu tuer le dragon ; ce dernier a quasiment cessé de vivre, son cœur ne battant qu'une fois par millénaire, mais son âme est toujours là, qui dicte sa volonté aux êtres humains qui l'entourent. Car, voyez-vous, le corps de Griaule gît désormais au fond de la vallée de Carbonales, où une végétation a poussé sur sa peau, et où des hommes sont venus vivre à côté de lui, voire sur son échine. Une société spécifique s'est même mise en place, notamment pour la récolte des splendides écailles du dragon... La présence oppressante de celui-ci, et sa faculté à influer sur les pensées et les actes de tous, conditionnent la vie dans la vallée.
Cette saga de Griaule s'est constituée depuis 1984 par petites touches, au fur et à mesure des novellas que Lucius Shepard publiait sur le sujet. Peu à peu, l'univers a ainsi gagné en profondeur, en même temps que les textes développaient l'histoire de Griaule (l'ordre de parution des textes étant l'ordre chronologique de déroulement des événements de cet univers). « L'Homme qui peignit le dragon Griaule », raconte l'entreprise d'un peintre qui veut tuer Griaule. Ce texte sert d'introduction au cycle, l'auteur plantant le décor, tout en suggérant déjà le discours politique qui sous-tend l'ensemble (on y reviendra). « La Fille du chasseur d'écailles », sans doute le texte qui se rapproche le plus d'une fantasy classique, est une double plongée physique et psychologique : une femme se cache au sein du corps de Griaule pendant dix ans, et cet enfermement va la transfigurer à jamais. « Le Père des pierres » emprunte au roman policier sa trame d'enquête sur un meurtre ; mais comme la victime est l'un des prêtres du culte du dragon, et que le meurtrier prétend avoir agi sous l'emprise totale de Griaule, on se doute que démêler le faux du vrai, les motifs des uns et des autres, risque d'être difficile. « La Maison du menteur » est une belle histoire d'amour, qui nous montre au passage un Griaule qui évolue, puisqu'il se montre soucieux de son avenir. « L'Écaille de Taborin » projette ses deux protagonistes dans une ambiance de fin du monde, avec visions dantesques alors que Griaule se réveille enfin... Le dernier texte, « Le Crâne », montre enfin comment, par-delà la mort, le dragon continue d'influer sur le monde, et permet à Shepard de dépasser le cadre de Carbonales et de raccrocher au cycle des décors et des préoccupations habituels chez lui.
Bien sûr, dragon oblige, on est ici en terrain de fantasy ; mais, loin de toute fantasy classique, Shepard préfère amplement se préoccuper des hommes que du monstre, de leur vitalité, leurs contradictions, mais aussi et surtout leur faculté à affronter le destin en sachant néanmoins que ce dernier est en grande partie écrit à l'avance. Même si l'auteur fournit au lecteur son lot de scènes spectaculaires incontournables du fait de la taille prodigieuse de Griaule, son but n'est pas là, mais bien dans la description toute en finesse et en pleine empathie des êtres humains et des rapports qui se tissent entre eux. Griaule est ainsi un cadre planté par Shepard pour y aborder les sujets qui lui tiennent à cœur ; le plus important d'entre eux étant sans nul doute l'aspect politique. Celui-ci transparaît au fur et à mesure des textes : derrière Griaule, qui dicte leur comportement aux hommes, qui influe sur l'existence de milliers de personnes, comment ne pas voir la métaphore de la dictature, qui spolie les gens de leur liberté et de leur indépendance ? Aux niveaux de lecture fantasy (le décor) et psychologique (les relations des personnages) s'ajoute ainsi un niveau supplémentaire, qui sous-tend l'ensemble et lui donne une vraie cohérence et une réelle force. Et rappelle la thématique de nombreux textes de l'auteur, ceux qui ont pour décor les pays d'Amérique Centrale et leurs guerres civiles. La cohésion née de cette dimension politique trouve sa conclusion logique dans un dernier texte impressionnant de maîtrise et de maturité ; le volume se clôt par une postface riche d'enseignement, où Shepard revient sur les circonstances qui ont présidé à l'écriture des différents textes du recueil.
Au final, Le Dragon Griaule se révèle une nouvelle réussite majeure de Lucius Shepard, une pierre supplémentaire à apporter à l'édifice impressionnant que l'auteur bâtit peu à peu à coups de succès éclatants. Au sein de cette construction, Griaule fait même office de pierre angulaire de l’œuvre de Shepard, tellement ce cycle se pose en condensé des thématiques de cet écrivain devenu depuis longtemps incontournable.