Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Cyclones

Karim BERROUKA


Illustration de Philippe AUREILLE & Bruno LERAY
Illustrations intérieures de Bruno LERAY

ORGANIC , coll. Petite Bulle d'Univers n° 7
Dépôt légal : avril 2011
Première édition
Nouvelle, 36 pages, catégorie / prix : 15 €
ISBN : 978-2-9523101-6-1
Format : 16,0 x 24,0 cm
Genre : Science-Fiction

Philippe Aureille est crédité en tant à la concepteur graphique. Reliure dos carré collé cousu.



Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     Georges se sont soumis à une expérience dans l'espoir de faire avancer la science, or depuis, leur vie a pris un détour chaotique. Entre fuir et revenir, ils hésitent. Comme tous les fugitifs, ils ne peuvent se fier à personne et encore moins à eux-mêmes. Etre multipliés par six ou divisés d'autant, telle est la question...
     Mais comment résoudre le dilemme quand les réponses varient selon l'heure, les interlocuteurs, ou encore les lieux ?
     Georges retrouveront-ils l'original ? Existe-t-il un consensus possible dans l'œil du Cyclone ?
Critiques
     La collection « Petite Bulle d'Univers » chez Organic s'enrichit d'un numéro supplémentaire. Rappelons le principe : sont publiées dans ce cadre des nouvelles graphiques, à savoir des textes courts, où la narration est également assurée par les illustrations et par la mise en page. Il s'agit ainsi d'une œuvre collective, qui fait sens quand on l'appréhende dans sa globalité. La méthode de travail est a priori la même à chaque fois : l'artiste conçoit quelques œuvres (tableaux, sculptures, photographies...) qui suggèrent ensuite le texte de l'écrivain. Comme toujours, la réalisation est très soignée, on a même parfois l'impression de sentir les couches de peinture de Leray sous les doigts.
     Les portraits de Leray sont pour le moins inquiétants : sous une dominante grisâtre, avec des teintes bleues, vertes, ou rouges, nous sont présentées des têtes d'hommes, visiblement inquiets et/ou paniqués, et qui crient (on pensera inévitablement au « Cri » d'Edvard Munch) ; têtes parfois déformées ou caricaturées. Le lecteur qui les découvre ne peut que se sentir mal à l'aise en leur présence. La conception graphique de Philippe Aureille se met à l'unisson, jouant également avec le trou de la couverture – marque de fabrique de cette collection – pour procurer un surcroît d'angoisse.
     Le texte de Karim Berrouka se devait donc de faire écho à cette volonté de déstabilisation ; l'auteur a ainsi opté pour un traitement de science-fiction, à base de clones. Georges a joué le rôle de cobaye pour une expérience scientifique ; le but du jeu était de le cloner. Succès immédiat : Georges est devenu six ; mais là où l'on espérait que cela donne six Georges, l'expérimentation n'a donné que six sixièmes de Georges, aucun des clones n'est complet. Pire : chaque Georges cloné a hérité d'un sixième identique du Georges initial, de telle sorte que les faits et gestes des six sont exactement identiques, comme six miroirs renvoyant la même image. Le seul moment de la journée où ils ont l'impression d'être un peu moins diminué, c'est à six heures du soir – fatalement –--, lorsque survient leur (super pouvoir à la con) : ils deviennent forts mais ne peuvent s'empêcher de crier (ce qui permet de retomber sur les illustrations de Leray).
     La gageure n'était pas simple : suggérer le sentiment d'étrangeté et d'angoisse des peintures de Leray : Berrouka s'en tire avec les honneurs dans cette nouvelle étonnante, construite comme un prisme à multiples facettes, et qu'on pourra également lire comme une allégorie de la schizophrénie. Le lecteur est en terrain perpétuellement mouvant : il ne peut réellement décrire la personnalité de Georges, qui lui est trop étranger, et il ne peut guère mieux prédire où vont le conduire les prochains pas de Georges ; même la fin, qui tranche nettement pour son côté un peu trop apaisé (et qui, pour le coup, ne fait plus vraiment écho aux tableaux de Leray), surprend.
     Au final, Cyclones (quel dommage que ce titre soit le septième de la collection, et non le sixième !) est une sorte d'objet littéraire non identifié, une nouvelle graphique assurément autre, qu'on ne saurait cataloguer mais qu'on s'empresse de recommander aux amateurs de bizarreries.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 3/6/2011 nooSFere

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80901 livres, 95902 photos de couvertures, 76963 quatrièmes.
9456 critiques, 43945 intervenant·e·s, 1678 photographies, 3797 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.